Juste Nous.

Chapitre 14

Nola

Ses mains se posent sur mes épaules. La chaleur qui émane de lui, me brûle, je ne supporte plus son contact. J'essaye de bouger, de m'éloigner le plus possible de lui mais je n'y arrive pas. Je suis à la limite de craquer, de m'effondrer sur place. Mes yeux sont humides et je tente du mieux que je peux de contenir les larmes. Je ne veux pas pleurer devant lui. Je ne veux pas qu'il sache à quel point ce que je viens d'apprendre me bouleverse. Pourquoi ne m'a-t-il jamais rien dis ? Comment ai-je pu être assez conne pour ne pas m'en rendre compte ? Mais surtout.. Pourquoi suis-je autant blessée ? Au fond, je connais la réponse à cette question.. Je suis éperdument amoureuse de lui.

- Tu es marié.. Bon sang Tony! C'est donc ça que tu me cachais..

- Je peux t'expliquer.

- Non, je me fous de ce que tu as à dire ! Je passe pour quoi moi ? Tu es marié et tu ne m'as jamais rien dis. Tu n'as même pas d'alliance. Tu.. Nous avons couché ensemble. Encore tout à l'heure, je.. J'étais déjà la femme qui couchait avec son patron et je pouvais supporter ça parce que je t'aimais mais maintenant.. C'est bien pire. Comment arrives-tu à vivre aussi sereinement sachant ce que tu fais ? Après tout ce que je t'ai raconté, comment as-tu osé ?!

Mes larmes finissent par couler sur mes joues. Ce sont des larmes de colère et de tristesse mêlées. Je me sens trahie une nouvelle fois. Mes mains se mettent à trembler et deviennent moites, j'ai de plus en plus de mal à respirer. Une crise de panique est en train de s'insinuer en moi et j'ai besoin de m'asseoir avant de m'écrouler au sol. Je regarde autour de moi à la recherche d'un endroit où m'installer mais Tony agrippe fermement mon bras et nous emmène vers les ascenseurs.

- Calme-toi. Respire.

Sa voix est calme et mesurée malgré la colère visible dans ses traits. Il continue de me tirer par le bras et je résiste sans grande conviction. Je n'ai pas la force émotionnelle de me battre avec lui.

- Lâche-moi Tony. Ne me touches plus !

- Tu attires encore plus l'attention sur nous, tais-toi.

- Je t'en supplie.. Ne me touches plus.. Comment as-tu pu me répéter que tu m'aimais et me cacher cette partie de ta vie.. Tu ne m'aimes pas, tu t'es servi de moi..

Arrivé dans l'ascenseur, il appuie sur le bouton du dernier étage. À peine les portes de l'ascenseur sont fermées, qu'il me plaque contre l'une des parois, mes bras bloqués entre lui et moi.

- Je t'interdis de penser que mes sentiments envers toi n'étaient pas réels. Je ne serai pas ici avec toi, au lieu d'être avec elle si je ne t'aimais pas. Maintenant, laisse-moi parler et calme-toi, bordel.

- Te laisser parler ? Tu aurais pu le faire depuis des mois. Tu aurais pu tout m'expliquer ! Ta femme est cocue par ma faute. C'est arrivé souvent ?

- Quoi ?

Ma question le prend de court, il ne comprend pas de quoi je parle. Sa bouche s'entrouvre comme s'il voulait me dire quelque chose mais se referme presque aussitôt. Il n'y a pas que ça qui se referme, lui tout entier le fait. Tout son corps se raidit.

- Tu couches souvent avec d'autres femmes ? Tu te crois tout permis n'est-ce-pas ? En réalité, ça ne m'étonne pas de toi..

Je me déteste. Je le déteste encore plus. Cette situation me dépasse totalement. Pourquoi est-ce que je n'ai pas fait des recherches sur lui ? Il me suffisait de taper son nom dans la barre de recherche et j'aurais été au courant. Qu'est-ce que cela aurait changé en réalité ? Le mal était déjà fait dès le début. Il ne me répond pas, attrape de nouveau mon bras lorsque les portes s'ouvrent et m'entraine dans son bureau. Il verrouille la porte derrière nous.