Chapitre 26 : Un bracelet à la clé

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— Je me trouvais en plein cœur de la forêt lorsque soudain, le sol s'est dérobé sous mes pieds. Par chance, j'ai atterri dans un lac, à l'intérieur d'une grotte aux cavités étonnantes et à l'architecture naturelle des plus étranges. J'ai ensuite découvert l'une de ces cavités au fond du lac, où se trouvait un petit enfant chauve, vêtu comme un spartiate et couvert de dessins étranges sur l'ensemble de son corps.

Elle me fixe d'un regard vraiment singulier, j'ai l'impression qu'elle ne me croit pas un seul instant.

— Attends, qu'as-tu dit là ? Un enfant chauve couvert de dessins sur tout son corps ? me demande-t-elle, se levant brusquement et s'écartant de moi comme si j'étais imprégné d'une odeur de poisson.

— Oui, c'est ce que j'ai dit. Pourquoi cette réaction ? D'ailleurs, pourquoi t'éloignes-tu ainsi ? Je dégage une si mauvaise odeur ?

— Je crois que tu ne te rends pas compte de qui est cet enfant...

— Non, mais, tu vas me le dire ?

— Il s'avère être l'unique héritier du Roi de l'île de Psamathe, résidant au cœur même de la cité ! Mais ce n'est pas tout...

— C'est déjà assez surprenant ! Mais, vas-y, je te laisse poursuivre.

Si seulement j'avais eu connaissance de l'importance de ce gosse plus tôt !

— Le monarque de cette île est le frère du Roi Oris !

— Et qui est ce Oris ?

— Il est tout simplement le Roi de l'Atlantide. Veille à choisir tes mots avec précaution quand tu évoques son nom, car bien des gens ont perdu la vie pour moins que ça.

Extérieurement, ma réaction reste relativement contenue. Peut-être est-ce ma fierté qui prend le dessus ? Je n'aime pas laisser transparaître mes émotions, parce qu'à mes yeux, cela témoigne de la faiblesse. Pourtant, en moi, l'incrédulité persiste. Après des années, voire des décennies, de recherches éperdues de ma famille pour localiser l'Atlantide, me voilà, quelques jours seulement après avoir été englouti par la terre dans un simple bosquet. L'impossible devient subitement possible, que ce soit en ce qui concerne la culture du peuple atlante, leurs terres ou leurs richesses, que mon père me contait dans mon enfance. L'Atlantide abrite les trésors les plus grandioses du monde, et à présent, ils sont à ma portée.

— Cependant, des interrogations persistent dans mon esprit : la disparition de Phokay et Mawhotto est-elle liée à l'Atlantide ? Et Jake Jackson, celui que mon père recherche depuis toutes ces années... Est-il présent ici ?

— Eh bien, arrête de rêvasser un moment, veux-tu ? Je m'ennuie, et ce silence qui s'est installé me dérange vraiment ! se plaint la brune aux longs cheveux qui ne cesse de râler.

— Et toi, est-ce que ça t'arrive de ne pas parler pendant quelques secondes ?, répliquai-je en haussant les sourcils. D'ailleurs, en revenant sur le sujet, où sont les autres enfants du roi de Passmate ?

— Psamathe, espèce de crétin ! En ce qui concerne ta question, je n'en ai aucune idée. Selon certaines rumeurs, l'un d'entre eux aurait disparu il y a plusieurs décennies.

Où a-t-il bien pu aller ? Peut-être n'est-il plus de ce monde, depuis tout ce temps ?

— Encore un qui semble avoir du mal à garder le contrôle sur ses enfants, soufflais-je.

— Choisis bien tes mots, n'as-tu donc aucun respect pour personne ?

Si elle savait.

— Absolument pas. Je suis le seul à compter, je me fiche des autres.

— Tu es vraiment incroyable. Quel égoïsme ! Les personnes comme toi me répugnent.

Soit. Ça me fait une belle jambe, tiens.

Soudain, la tempête se calme et disparaît peu à peu. La visibilité s'améliore, mais je ne sais plus où aller. Enfin, je sais où aller, mais le problème réside dans le fait que je ne sais pas par où commencer.

— Bien, déclarai-je en me levant. Nos chemins se séparent ici. Mais avant de partir, pourrais-tu me dire comment je pourrais rendre visite à votre cher Roi Oris ?

— C'est une plaisanterie ? Tu as sérieusement l'intention de t'y rendre ? me demande-t-elle.

— Ouais.

— Pour quelles raisons ?

Elle est bien trop curieuse à mon gout...

— Cela ne te concerne pas, répliquai-je. Comptes-tu répondre, ou bien continueras-tu à être aussi inutile que depuis le début ?

— Penses-tu vraiment que je vais te répondre et t'aider, vu ton comportement envers moi ?

L'humour semble être une denrée rare dans ce pays !

— Même si tu ne veux pas me répondre, je vais faire preuve de gentillesse à ton égard et te souhaiter tout de même une bonne continuation pour la suite.

— Permets-moi de t'accompagner, et je te révélerai tout, propose-t-elle en tentant de négocier.

— Premièrement, tu risques de ralentir ma progression, et je n'ai aucune envie de traîner un boulet. Deuxièmement, je t'ai déjà fait comprendre que je ne négocie pas," déclarai-je en lui tournant le dos, prêt à partir.

Elle est coriace, elle ne lâche pas prise !

— Tu n'auras pas accès à la cité principale, me dit-elle avec fermeté.

— Ah ? Et pourquoi ça ?

— Premièrement, tu n'es pas atlante. Ensuite, tu n'as pas le bracelet qui te permet d'y accéder. Même les Atlantes ne sont pas autorisés à entrer dans la cité s'ils ne possèdent pas ce bracelet.

Je reviens sur ma remarque précédente : ils ont quand même un soupçon d'humour, en fin de compte.

— Comment peut-on obtenir ce bracelet ridicule ?" demandai-je d'une manière qui, je l'avoue, sonne légèrement hautaine.

— Chaque année, un concours est organisé au sein même de cette cité. Il comprend une série d'épreuves physiques variées, suivi d'un combat d'arène entre les deux finalistes, déterminant ainsi le vainqueur qui se voit attribuer le fameux bracelet.

Là, tout devient beaucoup plus intéressant.

— Et ce concours a lieu quand ?

— Ce concours aura lieu dans deux jours.

Mince. Il ne manquait plus que ça.

— Je vois. Je n'envisage plus qu'une seule solution, mais elle ne me plaît déjà pas du tout.

— Je t'écoute," me dit-elle, attentive.

— Je vais aller me rendre aux gardes et me proposer en tant que candidat au concours.

— Es-tu complètement fou ?! S'ils t'attrapent, ce sera la fin pour toi !

— Je n'ai plus rien à perdre, de toute façon. Mais, je dois me rendre à la cité centrale. Alors, s'il faut passer par là, pas le choix.

— Pour envisager quelque chose comme ça, soit tu es totalement inconscient, soit tu es vraiment désespéré.

— Qui sait ? Bon, à plus tard. Oh, et juste pour te mettre en garde : ne me suis pas.

— Ainsi, je quitte ces majestueuses montagnes pour rejoindre la cité de Psamathe que j'avais auparavant évitée. La situation est plutôt cocasse : me voici, Viktor, un homme robuste et intrépide, me dirigeant vers les autorités.

C'est la meilleure, celle-là.

Cependant, pour obtenir ce fichu bracelet nécessaire pour accéder à la cité principale, je n'ai pas d'autre choix que de passer par là. Une seule pensée occupe maintenant mon esprit, et je suis déterminé à ne rien lâcher. Jake Jackson, un homme qui a tout abandonné pour approfondir ses recherches sur l'Atlantide. Si j'ai réussi, je suis convaincu qu'il le peut aussi. Je suis déterminé à prouver à ma famille et au monde entier que je peux remplacer mon père en le retrouvant. Je le jure.

L'Atlantide, l'île perdueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant