Chapitre 46 : Ca passe, ou ça casse

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Ma pierre, d'origine aussi blanche qu'un nuage devient rouge et brille de mille feux. Des traits géométriques de la même couleur parcourent l'entièreté de mon corps et une aura rougeâtre émane de mes deux mains. Mes pupilles noires se mélangent avec la couleur du sang, donnant l'impression que du feu s'exhale de mes yeux.

Cette magie n'est donnée qu'aux personnes de haut rang. Ce pouvoir ne doit être actionné qu'en cas d'extrême urgence car, c'est mon énergie vitale permet à ma puissance ainsi qu'à ma vitesse d'être décuplée. Autrement dit, chaque seconde m'est compté. Si le combat dure trop longtemps ou que j'encaisse trop de coups, j'y laisserais la vie à coup sûr.

La terre gronde sous l'effet des ondes de choc que provoque l'aura du petit ainsi que la mienne. Cela fait un paquet d'années que je n'avais pas ressenti cette peur mais aussi cette excitation au combat. Mais, au bout de seulement quelques secondes, mon état me fait souffrir au niveau des muscles et je me sens terriblement lourd, comme si je portais le poids de la terre sur mes épaules. Je dois faire vite.

Noah est une fois de plus le premier à se lancer. Armé de son sourire diabolique, il se jette sur moi comme une furie et charge une nouvelle fois son poing. Je réussis à bloquer son coup d'estoc de justesse grâce à l'aura rouge qui lévite au-dessus de mes paumes et lui inflige un coup de pied dans le plexus afin de l'éjecter en arrière en espérant lui avoir coupé la respiration.

Celui-ci glisse sur le sol en combattant la gravité de mon coup et réussit à rester debout sans broncher, ce qui était prévisible. Je mets ensuite mes mains par terre afin de provoquer un tremblement de terre pour déstabiliser mon adversaire, mais une fois de plus, cela n'a aucun effet sur lui, qui reste scotché sur le sol en se moquant de moi ouvertement.

Mon état me permettant de contrôler les quatre éléments, je tente d'enfermer ce dernier dans une prison aqueuse grâce à la petite flaque d'eau à côté, mais Noah parvient, grâce à l'aide d'un simple cri strident à annuler mon action. Je décide ensuite de prendre une fois de plus les devants en courant vers lui tout en lui lançant plusieurs boules de feu sans répit. Celui-ci se retrouve quelque peu déstabilisé, et cette faiblesse me permet de lui infliger un crochet du gauche bien placé dans la mâchoire, ce qui le fait valdinguer sur le côté, brisant plusieurs arbres pendant son vol.

Mais hélas, je me retrouve déjà en mauvaise posture. Je suis essoufflé et mon envie de poser un genou à terre m'effleure de plus en plus l'esprit. Mon cœur pompe trop de sang et bat déjà trop vite, signe que le prochain coup sera mon dernier.

Après avoir valdingué sur plusieurs mètres, je m'avance vers Noah, encore sonné du coup qu'il a reçu au visage. Lui aussi essoufflé, j'en profite pour lui asséner le coup de grâce, mais...

- Stop, me dit Charlie, se mettant entre le petit et moi.

- Il est de mon devoir de l'achever, pour le bien de tous ! Répondis-je en serrant les dents.

- Alors tu vas devoir me passer sur le corps avant !

- C'est comme si c'était fait.

Et pour rien arranger, ma fille débarque et joue également les gardes du corps.

- Toi aussi, tu vas t'y mettre ? Lui dis-je énervé.

- Oui. Regarde l'état dans lequel tu es, tu as assez fait pour nous. L'achever ne t'amènera à rien. Ne penses-tu pas qu'une telle puissance pourrait nous servir à l'avenir ?

Je ne réponds pas et reste évasif. Il est vrai que nous pourrions nous servir de Noah comme d'une arme en cas de défense contre les forces ennemies, mais, ce dernier a également causé beaucoup de torts... Que dirons les habitants de moi au village si je le laisse vivre comme bon lui semble ?

Après une longue hésitation et grâce à la sagesse de ma chère fille, je décide de ne rien faire. Ma magie et mon corps vidé, ma pierre retrouve son état d'origine et les traits géométriques disparaissent à vue d'œil. Le contre coup étant instantané, j'en subis les conséquences au niveau de mes muscles et j'éprouve des difficultés à bouger mes membres. La bataille fut rude, mais, tout rentre doucement dans l'ordre malgré mon bras gauche mais Moros, l'adversaire d'origine de Noah est toujours entre la vie et la mort.

Les autres soldats, spectateurs du désastre, prennent toutes et tous l'initiative de faire un peu le ménage afin de tout remettre en ordre et d'autres emmènent Moros sur un brancard fait de bois au village afin de le soigner.

Noah, quant à lui est tombé inconscient mais heureusement, la colère noire qui l'habitait a visiblement battu en retraite.

- Comment tu te sens, Oxylus ? Me demande Alfdan, sans que je m'y attende.

- ... Mon état ne répond pas assez à ta question, mon vieil ami ? Rétorquais-je, essoufflé.

- Tu n'aurais pas dû recourir à cette magie, tu sais pourtant à quel point c'est risqué pour toi !

- Je n'avais pas le choix ! Le petit à déployé une telle puissance... Il m'aurait écrasé comme une mouche si je n'avais pas eu recours au pouvoir de ma pierre. D'ailleurs, dans cet état, Noah ne t'a pas fait penser à quelqu'un en particulier, toi ? Lui demandais-je curieusement.

- Je sais de qui tu parles, et je pense que nous en tirons la même conclusion. Nous en reparlerons une fois que tout sera rentré dans l'ordre et que tu te seras remis en forme.

- Tu a raison. Aide-moi à me lever, vieux bougre.

- Il ne t'a pas loupé, en tout cas ! Se moque-t-il.

- Cesse de ricaner comme un triton ! Répondis-je en toussant. J'aurais aimé voir l'état dans lequel tu aurais finis, tiens !

- Pour être très honnête, je pense que je ne serais plus de ce monde à l'heure qu'il est, me dit-il en m'aidant à marcher tant bien que mal en direction du village. Ce que je ne comprends pas, c'est où et comment a-t-il pu avoir un tel pouvoir ? Penses-tu que cela puisse être héréditaire ?

- C'est fort probable, effectivement. Mais, avant de prendre une décision trop hâtive, il serait plus judicieux de parler avec Charlie pour en apprendre davantage sur ce qu'il s'est passé. Qu'en penses-tu ?

- C'est une bonne idée. Mais d'ailleurs, ou est-il en ce moment même ? Me demande-t-il.

- Il doit sûrement être aux côtés de Noah à l'heure qu'il est. Et ma fille ?

- Elle est restée auprès de lui également. Naturellement, ils l'emmèneront dans une cabane afin qu'il se repose alors ne t'en occupe pas. Reprend des forces et attendons le réveil du petit.

- Sage décision. 

L'Atlantide, l'île perdueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant