Le soldat, se sentant bien con me détache immédiatement et se lance dans un discours rempli de plates excuses. Mais moi, je n'avais qu'une envie : Me libérer afin de lui infliger une bonne droite directement dans sa belle petite mâchoire.
Le soldat tombe violemment par terre et se tient le visage en se plaignant de douleurs.
- T'aurais pu y aller plus doucement Viktor, quand même ... Souffle Luciano.
- Il n'a pas non plus fait semblant, je lui rends simplement la pareille et lui montre qui est le patron.
- Tu ne changeras jamais, hein. Alors, pourquoi tu as changé d'avis ?
- Je n'ai pas changé d'avis. J'ai juste une petite bricole à faire ici avant de partir.
J'espère qu'il ne posera pas de questions inutiles, lui aussi. Je risquerais de l'envoyer chier comme l'autre vieux bougre.
- C'est elle, la petite bricole ? S'exclame Luciano.
Elle est là. Lana se tiens à quelques mètres de moi seulement. Je ne comprends pas les frissons qui me traversent le corps et hérisse mes poils. J'ai des étoiles dans les yeux et j'ai milite un peu mal au ventre. Qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi je réagis de la sorte ? Lana est une simple amie d'enfance qui me tape en plus sur le système, bien qu'elle soit fondamentalement gentille. Je ne devrais pas ressentir toutes ces choses. D'ailleurs, je ne les ai jamais ressentis et je ne sais clairement pas ce que ça veut dire.
Je la vois s'approcher rapidement de moi, les larmes aux yeux en tendant ses bras vers moi. Je suis censé faire quoi ? J'ai tellement envie d'en faire autant et de la serrer fort contre moi. Mais ... ça ne me ressemble pas, elle trouverait sûrement ça bizarre justement, venant de moi. Putain, je ne suis pas censé me poser autant de questions ! C'est Lana bordel, j'ai l'impression d'avoir un canon qui me fait vriller complet !
Et là, le moment que je redoute le plus, mais qui, je l'avoue me procure un bonheur comme je n'avais jamais ressenti jusqu'à lors : Elle me prend dans ses bras et me serre comme jamais personne ne m'avait serré.
Je me sens aimé et moins seul. Je n'ai plus envie qu'elle me lâche, j'ai l'impression que ça fait une éternité que je ne l'avais pas vu et pourtant, pour moi, ça ne fait que quelques jours seulement. On ne ressent pas tout ceci pour une simple amie d'enfance. Et honnêtement, je suis terrorisé par le fait de peut-être développer de très forts sentiments pour elle. Ça me fait trop peur, dans ma tête c'est le signal d'alarme. Mais... Impossible de lutter. Je crois que c'est déjà trop tard. Mais tout ça, elle ne le saura jamais.
- Moi aussi je suis content de te voir Lana, mais tu me sers un peu trop f...
- Je m'en fiche. Plus jamais je ne te lâche de toute ma vie.
Ça devient un peu trop romantique et too much à mon goût, la.
- Attend, reprend-elle, tu viens de me dire que tu étais content de me voir ?
Je le savais qu'elle allait trouver ça bizarre, je l'avais dit. Je la ferme, maintenant.
- Tu rêves un peu trop, reprend toi ma petite, répondis-je en souriant la bouche fermée.
- Je ne suis pas folle, je sais ce que j'ai entendu et ce n'est pas rentré dans l'oreille d'une sourde !
Merde.
- Bref. Comment vous êtes-vous retrouvés ici alors ? Demandais-je aux deux brigands.
- Sûrement de la même manière que toi ! Me répond Luciano, en train de tourner de ses doigts ses mèches toujours aussi bouclés.
- La terre mouvante ?
- Puis la grotte souterraine et enfin, un long et interminable désert.
- Je vois. Vous avez trouvé quelque chose d'intéressant dans ce désert ?
- Pas le moins du monde, finit-il.
Ils n'ont sûrement pas pris le même chemin que moi, c'est sûr.
- Et toi ? Reprend ce dernier.
Je ne leur apprendrais pas l'existence de l'Oasis, puis du chef et de la cité d'Actée. Du moins, pour l'instant.
- Du sable sans fin, comme vous. Puis enfin, après plusieurs jours de marche, j'ai trouvé de l'herbe et je m'y suis réfugié, c'est sûrement la raison de pourquoi nous nous retrouvons maintenant, mentais-je.
Dans le coin de l'œil, je vois Lana qui fronce les sourcils et qui n'a pas l'air de me croire. Je ne peux décidément rien lui cacher.
- Tu n'as trouvé aucun moyen de te laver, ni de changer tes vêtements qui puent la morue et qui sont déchirés de partout ? Tu as, à quelques détails près le même accoutrement qu'au moment de ta disparition !
Elle pourrait parler moins fort la garce, la honte !
- T'étais obligé de le crier ?
- Oh, mince, j'ai effleuré l'égo surdimensionné du petit Viktor... I'm so sorry ...
Je vais la noyer dans la rivière d'a côté. C'est officiel.
- Passe-moi des vêtements propres au lieu de te moquer ouvertement de ma tronche, grognais-je en grinçant des dents.
- Non, reste avec lui Lana, rétorque le coyote, je vais aller lui en chercher.
A quoi il joue, lui ? Je ne voulais pas me retrouver qu'avec elle !
- Prend tout ton temps Luciano, vraiment ! Insiste-t-elle en souriant niaisement.
- Je te suis, reprend-je.
- Non. Toi, tu restes avec moi ! Je ne te quitte plus des yeux !
Fait chier.
- Alors comme ça t'est content de me voir, Monsieur je suis trop fier pour montrer ses émotions ? Se moque-t-elle.
- Ne commence pas s'il te plait. C'est sorti tout seul, je ne le pensais pas forcément.
Je n'aurais peut-être pas du dire ça. Je m'enfonce, mais tampis.
- C'est justement parce que c'est sorti tout seul que ça m'a interpellé. Tu ne m'as pas habitué à ça ! S'exclame cette dernière.
Je ne sais encore une fois pourquoi mais, je me mets soudainement à regarder ses lèvres puis ses cheveux noirs, longs et bouclés sur les pointes qu'elle recoiffe toutes les secondes en les remettant en arrière. Qu'est-ce qu'il m'arrive ?
- Je n'en sais rien écoute, c'est comme ça, continuais-je. J'ai pas envie de polémiquer sur sa trois milles ans. Tu me cherchais aussi, apparemment ?
- Et comment ! J'ai tout fouillé, de fond en comble sur un rayon de plusieurs kilomètres quand je suis tombé du sol. C'est étrange, dit comme ça, avoue-t-elle en ricanant.
- Avant de continuer ces retrouvailles terriblement gênantes : Ou est mon père ?
Elle lève les yeux au ciel et souffle un peu en posant ses mains sur ses hanches.
- Arrête un peu, l'expression de ton visage te trahit : Je sais parfaitement que tu es aussi heureux que moi de ces retrouvailles. Et pour ton père, Luciano et moi avons préféré ne pas le prévenir.
- Malheureusement pour vous, le grand méchant loup est sorti de sa tanière, rétorque mon père en sortant de la tente, la voix rauque et le ton sec.
Je n'aurais jamais dû venir. Bordel !
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L'Atlantide, l'île perdue
AdventureEn Automne 2003, Jake Jackson disparaît sans laisser de traces après avoir, selon lui, fait une avancée majeure dans ses recherches . Seize ans plus tard, Noah, son fils aîné, tente d'échapper tant bien que mal au harcèlement physique et moral qu'il...