Chapitre 64 : Le cœur ou la raison ?

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- Le retour de ton père arrive bien plus tôt que ce que je pensais ... Murmure le vieux voyant.

L'enfoiré. Il le savait ?

- Remets tes sourcils à leur place et remballe ton air méchant mon garçon. As-tu oublié qui étais-je ?

C'est un vieux sénile qui pour moi arnaque la plupart de ses '' clients '' et en plus de ça, il reprend maintenant mes répliques. Il me tape de plus en plus sur le système.

La seule réponse qu'il aura sera mon ignorance. Je lève naturellement les yeux vers le ciel, lui montre tous les signes d'exaspération qui puisse exister et me reconcentre sur le plus important.

Effectivement, Ses soldats armés marchent pour mon père. Mais, le principal concerné ne s'y trouve pas. Ce vieux brigand de Luciano non plus d'ailleurs et pourtant, ils doivent bien être dirigés par quelqu'un !

- Tu as l'air inquiet mon petit, que se passe-t-il ? A quoi pense tu ? S'inquiète le papi allongé à côté de moi.

- T'es pas ma baby-sitter. Occupe-toi de ton cul. Tu veux ? Réponds-je sèchement.

Quel pot de colle, ma parole.

- Ne pas savoir ou se trouve le chef de cette petite bande de soldats me tracasse également l'esprit. Mais, crois, moi... Il est bien ici, quelque part.

Quand soudain, je sens quelque chose qui m'agrippe la cheville. Je me retourne très rapidement avec l'espoir d'apercevoir le malfaiteur, mais, je m'attendais à tout, sauf à ce qui se trouve devant moi.

- LUCIANO ?! Criais-je naïvement.

Ce dernier cache ma bouche avec sa main et me fait signe de me taire en plaçant son autre index sur ses lèvres.

- Ils n'ont rien entendu, la voix est libre, chuchote Ayek en ayant pris le risque de se dévoiler aux soldats du bas en penchant sa tête.

Luciano effectue un autre signe de la main nous demandant de le suivre afin de nous éloigner. Je suis réellement content de le voir, ça me fait beaucoup de bien de pouvoir revoir une tête qui m'est familière.

Après avoir distancé de plusieurs centaines de mètres les hommes de mon père, je peux enfin établir un dialogue avec ce bon vieux coyote.

- Espèce de petit con ! S'exclame ce dernier en prenant la parole en premier. Mais où tu étais passé ?! Tu sais ça fait combien de temps qu'on te cherche ?!

Pour même pas deux jours, il abuse un peu, je trouve. Je leur ai autant manqué ?

- Non mais tu vas me le dire ? Lui demandais-je.

- Ça fait un mois que tu es parti !

Quoi ? Un mois ?! Ça ne peut pas être autant !

- Certes, je n'ai pas vu le temps passer mais ce n'est pas pour autant qu'il faut prendre l'expression au pied de la lettre Luciano. Tu t'es mis à boire comme mon père, toi aussi ?

- Tu n'es vraiment qu'un ...

Quand soudain, Ayek fait bloc entre Luciano et moi.

- Laissez moi vous expliquer. En Atl...

- Epargne nous tes proses sur l'astrologie ou je ne sais quoi d'autres et viens-en au fait, vieux croûton, rétorquais-je.

- Tu as raison, je ne vais pas tourner autour du pot pour cette fois. L'Atlantide est un monde parallèle au votre. Une journée ici représente un mois chez vous, tout simplement.

Ce n'est pas croyable... Les mots me manquent et, de part l'expression sur le visage du coyote, lui aussi n'en revient pas non plus.

- Mais... Comment ? Comment une chose pareille est-elle possible ?! Demandais-je en attrapant sa tunique.

- Je croyais que tu ne voulais pas entendre mes proses en astrologie ?

La guerre face à ma curiosité fait rage. Mais, il y'a un temps pour tout.

- Ce n'est simplement pas le moment pour cela, réponds-je. Luciano, mon père est-il ici ou est-ce toi qui dirige ces hommes armés jusqu'aux dents ?

- Oui. Mais, il n'est pas ...

Soudain, nous entendîmes quelques soldats s'approcher de nous grâce à leur voix facilement perceptible ainsi qu'aux branches par terre qu'ils cassent en marchant dessus. Ils ont sérieusement besoin de revoir leur technique de camouflage, ainsi que de discrétion. Je suis déçu mais, avec un chef comme mon père ... Nullement surpris.

- Viktor, pourquoi cherches-tu à t'enfuir ? Nous sommes à nouveau réunis et en plus ...

- Arrête de faire le gentil tonton Lulu qui veut que le petit Viktor rentre auprès de son pôpa qui boit et qui à gentiment tué ma mère. Je n'ai pas fait exprès de me retrouver dans ce merdier mais il est clair que ça m'arrange de ne plus voir la sale gueule de mon paternel.

- Même Lana, tu ne veux pas la revoir ?

Pourquoi me parle-t-il d'elle ?

- Qu'a-t-elle a voir dans cette histoire ? Tu en parle comme si elle faisait partie de la famille, réponds-je sèchement.

- Parce que ça n'est pas le cas ?

Il est chiant avec toutes ces questions à la con. J'ai l'impression d'être en garde à vue.

- Les soldats ne tarderont plus à arriver. Nous ne pouvons plus nous permettre de tergiverser Viktor ! Crie Ayek, se préparant à courir dans la direction opposée.

Sans que je m'y attende, Luciano me prend dans les bras, ce qui est très étrange de sa part.

- Ce n'est pas un câlin que je te fais, ne te berce pas d'illusions, me chuchote celui-ci dans l'oreille. Je leur dirais que je n'ai rien trouvé, ce qui vous permettra de vous enfuir. Je tiens également à te dire que Lana est ici, t'attend et te recherche plus que quiconque depuis ta disparition.

Je ne m'attendais pas à ce que mon cœur batte de façon aussi frénétique face à cette annonce. Cette phrase me résonne dans la tête et me donne l'impression que le temps s'est figé.

Je ne peux le nier : La possibilité de revoir Lana me provoque des frissons partout dans le corps, accompagné d'un long et profond sourire qui se dessine naturellement sur mon visage. Pourquoi à ce point, je ne sais pas mais une chose est sûre : Je veux la revoir, c'est tout ce qui m'importe. 

L'Atlantide, l'île perdueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant