Chapitre 95 : Une tension palpable

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Ce lieu parait magique. Un océan qui borde une énorme cité aux murailles gigantesques, un ciel aussi bleu que la mer et les rayons du soleil qui apaiserait le cœur de la personne la plus sombre en ce monde... C'est un paradis. Mais, mis à part tout ce beau panorama, nous sommes accueillis par une grande arche ouvragée, avec la tête d'un homme très barbu aux longs cheveux, sculptée sur la clé de voute. Des tridents sont également gravés sur les piliers de l'arche et un pont, fait de rondins de bois qui s'étend vers une énorme autre arche qui, je suppose, doit être la cité principale.

Le pont me parait solide, stable et robuste, bien que ce soit de simples troncs d'arbres. Mais, en y regardant de plus près, le bois est mélangé à une sorte de pierre qui m'est complètement étranger. C'est sûrement la raison pour laquelle même le feu ne le consumera pas de sitôt !

- Regarde Noah, l'enceinte de la cité...

La tête des deux tours principales à l'eau et en plusieurs morceaux, un énorme cratère dans la courtine, de gigantesques fissures sur les murailles ... Je ne sais pas ce qu'il s'est passé ici, mais ça devait être vraiment affreux. J'approche certes de mon objectif, mais je suis instinctivement sur mes gardes, maintenant. Nous ne sommes à l'abri de rien.

Le pont est traversé et nous voici maintenant au sein de la cité qui est ... Déserte. Pas un chat à l'horizon, je n'entends que le bruit du vent qui me rafraichit sous ce soleil de plomb, malgré la lune qui montre en même temps ses premières lueurs dans le ciel. Pour une partie en tout cas du village, je ne vois simplement que des débris de bâtiments, sûrement des commerces et des habitations ainsi que les piliers brisés d'un temple. Et puis, qu'est-ce que ça sent le brulé !

Les arbres, cerisiers et sol pleureur, autrefois sûrement majestueux ont été incendiés et ont perdus la totalité de leurs fleurs. Peut-être est-ce la foudre des éclairs que j'avais vu tout à l'heure qui a frappé ? Je ne le saurais pas, ou en tout cas, pas pour le moment. J'ai soudain le réflexe d'imaginer la cité quelques heures auparavant, elle devait être magnifique et très agréable. J'ai de la peine pour les habitants d'ici qui ont dû se réfugier et fuir un grand malheur qui a dû s'abattre, sans qu'ils ne s'y attendent. Parce que pour moi, clairement, tout le monde à déserté et nous demeurons actuellement les seuls visiteurs. Mais si c'était le cas, pourquoi y'aurait-il encore deux soldats qui gardaient cette espèce de portail étrange et futuriste ?

- Tout est délabré, c'est un désastre ... Murmure Thalia, peiné de voir la désolation qui règne à l'entrée de la cité.

- C'est clair ... Pense tu qu'il y'a encore des habitants, vu qu'il y'a eu ses soldats qui gardent le portail d'entrée ?

- Je pense, oui. Aucun intérêt sinon de monter la garde. Mais, ou peuvent-ils être ?

- Peut-être dans ce grand Palais qui surplombe la cité, en hauteur ?

- Tu comme raison. Allons voir ça de plus près ! Fait attention ou tu marches ! Finit-elle.

En nous rapprochant, on remarque rapidement qu'à ce niveau-là de la cité, rien n'a bougé. Ou en tout cas, rien n'est délabré, cassé, brûlé ou fissuré. De l'eau coule au sein d'une jolie rivière toute fleurie et les cerisiers me font penser à ceux du japon en pleine saison du printemps. C'est après avoir contemplé ce petit endroit de paradis que nous arrivons aux grandes portes blanches du grand palais orné d'or. Le haut est également ouvragé de plusieurs sculptures représentant une sorte de guerre entre monstres et humains. Etrange.

Après être entré à l'intérieur, nous sommes accueillis par plusieurs gardes au regard étrangement noir et méchant. D'un côté, je suis soulagé, car je me dis que c'est une preuve que la cité est encore habitée, ce qui me laisse encore une chance de récupérer des informations concernant le remède mais d'un autre côté, leurs tronches sont loin de me rassurer. Ils sont armés et pointent leurs lances vers nous en se mettant en position d'attaque. Un bonsoir n'aurait pas été de refus, pourtant.

Une fois n'est pas coutumes, Ils se mettent à me parler chinois, ou je ne sais quelle langue. Je ne comprends rien à rien mais Thalia, heureusement, réussit à communiquer une nouvelle fois avec eux. Elle montre son bras, et ces derniers nous laissent encore passer.

- Thalia, il y'a quoi de spécial avec ton bras ? Demandais-je, intrigué. C'est la deuxième fois qu'ils nous laissent gentiment passer malgré leur méfiance au départ !

- Mon père étant à la fois et surtout le chef de Dryade, j'ai donc depuis ma naissance un laisser-passer un peu partout.

C'est une privilégiée, quoi. Une vraie princesse !

Les soldats nous disent sans les mots de nous diriger vers l'arrière du palais. Thalia me dit qu'ils parlent d'un sanctuaire ou un rite sacrificiel se fait actuellement. Cette dernière paraît intriguée et marche plus rapidement. Je nage dans l'incompréhension la plus totale, mais je ne compte pas rester seul dans un palais aussi gigantesque comme celui-ci. Alors, je la suis sans broncher et pense à pleins de choses. Qui procède à une pratique aussi sauvage et ancienne que celle-ci, pourquoi et dans quel but ? Qui vais-je bien trouver, là-bas ? L'anxiété me rejoint et je m'attends comme à tout, comme à rien. Nous verrons, tout simplement. Mais, je suis encore moins rassuré en constatant qu'il faut entrer dans une sorte de grotte vraiment humide et lugubre ou une multitude de gouttes d'eau me dérangent et m'empêchent de me concentrer. Des torches longent les murs du couloir rocailleux.

- Tiens, t'entends ça, Thalia ? Lui demandais-je en percevant beaucoup de bruits, un peu plus loin.

- Avançons, et ne trainons pas. Soit discret et tais-toi, compris ? Il est important que tu fasses ce que je te dis, je t'expliquerais quand nous serons arrivés.

Cette dernière paraît inquiète. Elle a subitement changé de comportement et d'attitude. Je ne sais pas quelle mouche l'a piquée mais va falloir trouver un remède pour ceci également, parce que cette Thalia ne me plaît définitivement pas !

- Cette grotte n'en est pas une, me dit soudainement Pyrite. Il s'agit d'un sanctuaire très ancien ou les atlantes procèdent aux sacrifices anciens, depuis maintes générations. Cet évènement sacré consiste à remercier les dieux pour diverses raisons. Mais, je ne connais pas la raison de celui-ci. Je ne peux donc pas t'aider davantage.

- Je vois. Je te remercie d'avoir éclairé ma lanterne, Pyrite. Je ressens un pouvoir, ainsi qu'une puissance que je n'avais jamais ressentie auparavant. La discerne tu, toi aussi ?

- Depuis que nous nous sommes introduis dans cette grotte, oui. Une personne en particulier possède un pouvoir qui équivaut aux miens, pour ne pas dire dépasser. Méfie-toi, Noé.

- C'est entendu. 

L'Atlantide, l'île perdueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant