Chapitre 61 : Sauvetage inespéré

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A peine arrivé à l'Oasis, je saute du lion des sables sur lequel je suis monté et cours vers la source d'eau au centre afin de boire jusqu'à n'en plus pouvoir.

- Eh bah, tu avais soif ! Rigole Ayek. Revigore-toi un maximum, car la prochaine destination n'est pas à côté.

- Ah? Et, quel est la prochaine destination ?

- Quand tu verras du vert sur le sol, alors nous serons arrivés.

Au vu du paysage actuel, j'ai comme la nette impression que nous ne trouverons pas de verdure de sitôt.

- Mh. Je remplis ma gourde et j'arrive, soufflais-je en fronçant les sourcils.

Le voyage ne sera pas de tout repos avec cet énergumène. Je ne sais pas comment je vais pouvoir le supporter. J'espère pour lui qu'il ne fera pas de vagues, sinon, je le tue sur le champ.

- Bon. Et maintenant ? Demandais-je en fermant le capuchon de ma gourde.

- Maintenant, on va marcher tout droit jusqu'au pic, au loin, me dit ce dernier en pointant une haute montagne du doigt. Tu la vois ?

- Difficilement. Elle me paraît vachement loin, non ?

- Elle est à deux jours de marche, environ. Nous trouverons bien un endroit où nous abriter sur le chemin pour la nuit !

Il n'a pas l'air sûr de lui. Il a tout intérêt à savoir ce qu'il dit, le vieux bougre.

- Il y'a plutôt intérêt. C'est toi le guide, alors fait en sorte d'en être un bon, m'exclamais-je en tournant les talons.

- Tu ne me mets aucune pression, c'est sympa de ta part... Trêve de bavardages, en route ! Finit l'ancien en marchant en direction du fameux pic.

- Ça ne serait pas plus rapide en lion des sables ? Dis-je.

- Comme tu le vois, le sol que l'on s'apprête à franchir est rocailleux, ce qui le rend donc impraticable pour ces grosses bêtes qui ne se déplace que dans le sable. Nous n'avons pas d'autres choix que d'y aller à pied.

- C'est con, ça. Il n'y a pas de chameau, chez vous ?

- C'est quoi, ça ? Me demande-t-il en fronçant les sourcils.

J'ai tendance à oublier que je ne suis pas dans mon monde. Quelle galère.

- ... Laisse tomber, soufflais-je. On a de la route et j'ai rempli ma gourde à fond. Partons avant qu'il ne fasse nuit, je n'ai pas de temps à perdre.

- Il t'arrive d'être aimable, de temps en temps ?

- Si tu n'es pas content, il ne fallait pas venir, l'ancien.

- Je suis venu de mon plein gré, et je savais à quoi m'attendre avec toi alors, ne t'en fait pas, cela me va très bien pour le moment. J'en ai vu d'autre !

Crois moi, tu n'as encore rien vu. Je vais t'en faire voir de tous les couleurs.

- Ah? Répondis-je en marchant en direction d'un désert aride et rocheux. D'ailleurs, d'où tu viens ? De la cité de Psamathe ?

- Je viens d'ici et d'ailleurs, le monde est ma maison ! Rétorque poétiquement ce dernier.

Pourquoi j'ai accepté qu'il m'accompagne, déjà ?

- Tu me fatigues déjà avec tes grands discours, ta compagnie m'épuise.

Je saurais d'où il vient et lui ferait cracher le morceau. Je n'aime pas ne pas savoir à qui j'ai affaire.

- Décoince-toi le balai que tu as dans les fesses, cela te fera le plus grand bien, tiens ! Ricane-t-il. Par contre, sens-tu cette petite rafale de sable anormale que nous nous prenons au visage depuis déjà quelques minutes ?

- Oui. Mais, c'est normal au sein d'un désert comme celui-ci. Non? Lui demandais-je.

- Pas comme cela... Me répond Ayek en se retournant. Ce qui va bientôt nous tomber dessus, au loin, est la réponse à nos questions...

Et là, en me retournant, je remarque le sable qui déchire l'air, porté par un vent impitoyable. Les rafales nous fouettent rapidement, agressant notre peau et torturant nos yeux mis clos. Les bourrasques sifflaient un chant funeste étouffant les sons. Le désert semble s'être soulevé pour nous séparer et que je perde de vue l'ancien, qui j'en suis sûr, n'est sûrement qu'a quelques mètres de moi.

La visibilité maintenant réduite à zéro en compagnie du ciel qui s'assombrit à la vitesse de la lumière, je tente de me cacher la bouche, ainsi que le nez grâce à mon t-shirt et ma veste, qui d'ailleurs pue encore le poisson pourri depuis plusieurs jours maintenant. Le sable à l'effet d'un fouet sur ma peau, je marche à l'aveugle, et, pour couronner le tout : J'ai perdu de vue mon acolyte de mes deux, totalement. Je ne perçois même plus le bleu de sa tunique, pourtant visible à des kilomètres dans un paysage tel que le désert.

Je ne sais ni ou je vais, ni comment survivre à une tempête de sable et le pire dans tout ce merdier, c'est d'avoir perdu la seule personne qui était capable de me dire comment y survivre. J'enchaine hélas les désillusions ainsi que les mauvaises surprises... Ma situation ne s'arrangera-t-elle jamais ?

Je tente comme un idiot de crier son prénom, mais les vents sont tels qu'ils absorbent complètement le son de ma voix. Je me retrouve dans une impasse complète, au beau milieu d'une violente tempête de sable sans savoir vers ou je me dirige, et les évènements continuent de jouer en ma défaveur quand je remarque que mon t-shirt ne suffit pas à couvrir mon visage des milliards de particules qui trouvent refuge dans mes orifices et qui m'empêche de respirer convenablement.

Marcher devient vite très épuisant et respirer est quasiment mission impossible, j'ai cette impression désagréable de me retrouver sous l'eau sans pouvoir remonter à la surface, comme dans la grotte pour venir dans ce trou à rat. Mes poumons manquent d'air et, instinctivement, j'inhale une trop grande quantité de particules qui me provoque une toux frénétique. Celle-ci me fit poser un genou à terre et, sur ma lancée, je m'écroule par terre sans pouvoir rien y faire.

Mais, alors que j'étais sur le point d'abandonner tout espoir de survie, je sens comme la poigne des pattes d'un aigle géant m'agrippant le dos d'une telle force que je vois mon corps se faire emporter à plusieurs dizaines de mètres au-dessus du sol en l'espace de seulement quelques secondes. La tempête de sable maintenant bien en dessous de moi, je tente de comprendre ce qu'il se passe en tentant de me retourner mais, les récents évènements m'ont bien trop affaibli, et... Je ...

Qu'est-ce qu'il se passe ? Tout est noir d'un coup, quel est cet endroit ? Suis-je mort ? Non, je peux encore sentir mon cœur battre dans ma poitrine. Peut-être suis-je en train de rêver ou, au contraire, de faire un cauchemar ?

Quand soudain, je sens comme de la bave sur mon visage, comme un chien qui m'inflige la dure sentence des coups de langues bien baveuse. C'est hyper désagréable et sa me rend nauséeux, alors très vite, j'ouvre les yeux mais, la première chose que je vois n'est pas le ciel, mais la tête d'une créature... Spéciale.

L'Atlantide, l'île perdueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant