Cats Street [mxm]

Chapitre 11

On est le 23 septembre, joyeux anniversaire Ray!!🎈🎉🎁

EIJI

Ces salopards de chats avaient miaulé absolument toute la nuit, m'empêchant de fermer l'œil. Raph, qui se trouvait à présent à mes pieds, n'avait pas l'air d'être dérangé par le bruit. Mon réveil matin ne m'étant d'aucune utilité je l'éteignis avant qu'il ne sonne, réveillant Raph qui avait aussitôt détalé. Sa course jusqu'à la fenêtre fut légèrement chancelante et j'eus peur de le voir tomber et s'écraser sur le bitume humide lorsqu'il bondit sur les câbles électriques. Décidément, lui non plus n'était pas du matin.

J'ouvris le frigo en quête de quoi que ce soir à boire, mais rien. Je n'avais pas fait les courses donc il n'y avait ni thé, ni jus et ni lait. Il allait falloir que je passe au magasin m'acheter de quoi me nourrir un minimum. Mon téléphone vibra. Ce devait être Shorter qui m'attendait en bas de l'immeuble. Je pris mon sac, y glissai deux, trois cahiers ainsi que mon magnum 357 offert par Ash et l'y rejoignis. Mon téléphone était resté sur la table. J'étais à peu près sûr que la mafia avait inventé des sortes de traceurs miniatures qu'ils s'amusaient à mettre un peu partout, comme par exemple, dans un téléphone. L'idée que j'en avais un implanté sous la peau m'avait un jour tiré de mon sommeil et j'avais passé le restant de la nuit à vérifier chaque parcelle de mon corps devant un miroir. Mais c'était surtout parce qu'on ne m'appelait que très rarement pour m'annoncer de bonnes nouvelles. Il n'y avait qu'à voir le dernier message que j'avais envoyé pour comprendre.

Au bar, la moitié des occupants ronflaient avachis sur leur table. Dans le fond, Ash avait mis ses fines lunettes dorées et lisait paisiblement un livre. Elles lui allaient étonnamment bien. Il avait relevé la tête en m'entendant descendre. Je le saluai avant de sortir, il reprit sa lecture un petit sourire aux coins des lèvres. Il n'avait pas l'air froissé de s'être fait sortir de son propre appartement la veille au soir. Dehors, Shorter n'était pas descendu de sa moto et m'attendait avec impatience.

« Alors ? Il est toujours vivant ou tu l'as déjà égorgé ? demanda-t-il amusé.
_ Il est encore plus agaçant que d'habitude, mais comme c'est en partie de ma faute j'essaye de ne pas lui en tenir rigueur et de rester cordiale. Ce soir je devrais passer à la superette du coin, je n'ai rien à manger, lui expliquai-je en montant derrière lui.
_ Venant de toi ça ne m'étonne pas mais Ash ne t'a rien donné hier ? s'étonna-t-il.
_ Si... puis il m'a agacé et je l'ai fait sortir de force. Mais je l'ai fait cordialement je le jure ! mentis-je sans une once de crédibilité.
_ Ce que tu dis n'est pas cohérant tu sais ?
_ Ta gueule et avance. »

Jin nous attendait devant le lycée. Il était au téléphone et avait l'air contrarié. Il avait les bras croisés, une cigarette entre les dents - j'ignorais qu'il fumait - et pestait sur un sujet qui ne me concernait en rien. Je ne comptais donc pas l'interroger sur ce qui se passait. Shorter coupa le moteur, je descendis de la moto et nous allâmes rejoindre Jin. Avant de l'avoir totalement rattrapé je murmurai à Shorter :

« Sois gentil et ne lui dis pas que je...
_ Hé mec ! Devine lequel de nous trois couches pour une durée indéterminée chez le chef de gang le plus réputé de la ville ? lança Shorter fier de lui.
_ ...dors chez Ash s'il te plait. ¿Me escuchas cuando te hablo, imbecil? » criai-je en le frappant aux testicules.

Jin qui avait parfaitement entendu fut exécrable tout le reste de la journée. Eiji était revenu de sa compétition au japon et m'avait tout raconté. Il était arrivé deuxième de son club et avait été sélectionné pour les championnats mineurs d'août 2002. Il avait l'air heureux et par conséquent je l'étais pour lui. Puis je lui avais à mon tour conté mes mésaventures. Ça nous avait pris 3 heures de cour en tout et pourtant j'avais été bref. Je ne pouvais pas tout raconter au beau milieu d'oreilles d'adolescents tout particulièrement abrutis. Au début il
prenait parfois le temps de me réprimander pour mon insouciance puis vers la seconde heure il avait abandonné et m'avait simplement laissé finir mon récit. C'était bon de le revoir, ma vie manquait de calme en ce moment.