8. Dollhouse

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Jude Kebena's pov.

"Ce matin, très tôt, le corps sans vie d'un homme d'une trentaine d'années à été retrouvé dans une rue étroite près de son habitation. Pour le moment, la police n'a pas trouvé d'indice pour ce meurtre d'une violence extrême."

Pour une fois, j'écoutais la télé pendant que je déjeunais un matin. Mangeant difficilement mes céréales, je me concentre sur la voix du présentateur qui donnait les détails sinistres du meurtre.

L'homme a été découvert, le ventre totalement ouvert, ses intestins sortant, entrain de se faire manger par une multitude d'insecte. Rapidement, la police a fait le lien entre la mort étrange des animaux retrouvés il y a quelques semaines et ce meurtre.

Ce qui signifie qu'encore plus qu'avant, la prévention sur ces attaques va doubler. J'entends déjà le conseil du lycée nous prier de rentrer accompagné, même sans jamais vérifier qu'on applique leurs conseils.

Le jour où l'un de nos élèves sera la victime d'un de ces meurtres, je ne donne pas cher à notre vie privée.

Quand j'ai enfin fini mon bol, je ravale mon envie de vomir et me prépare pour les cours. Mais alors que j'attrapais les lanières de mon sac, je vis la carrure de mon père dans l'encadrement de ma porte.

"Je te dépose. C'est beaucoup trop dangereux de te laisser prendre le bus." Declara-t-il simplement en me fixant.

Puis je remarque que son regard a tendance à descendre dangereusement vers ma jupe et mes collants opaques. Mais il remarque mon malaise et se redresse. Il finit par partir, me laissant enfin seule, mon malaise et moi.

Une fois prête, je descends dire bonjour à ma mère, qui n'était pas encore réveillée avant. Et j'ai bien vu qu'elle s'est forcé à me souffler une réponse sous le regard de son mari. Je ravale cette boule dans ma gorge en la présence de la femme qui est censé être ma mère.

Mon père se décide enfin à m'ordonner gentiment d'aller dans la voiture. Quand je sors de la maison, la fraîcheur matinale me frappe en pleine visage tandis que j'observe pendant deux secondes la lune qui disparait lentement pour faire place à son contraire, la lune.

Je monte à la place passagère et pose mon sac sur mes cuisses en serrant mes lanières pour stopper mon ventre qui ne cesse de se retourner. Je déteste tellement manger le matin, j'ai toujours vomis après.

Enfin, mon père arrive à la voiture et démarre. Du coin de l'œil, je vois ma mère regarder la voiture reculer, les bras fermement croisés et un regard toujours aussi noir.

Puis nous partons, laissant ma mère et la maison derrière nous. Un long silence emplit la voiture jusqu'à que mon père décide de le briser.

"Ne t'inquiète pas pour ta mère, elle...Elle est juste dans une phase."

"Comment ça ?" Demandais-je en me tournant vers la fenêtre afin d'éviter tout contact visuel avec.

"Tu la connais, elle est un peu parano ! Elle imagine que tu essaye de me faire du charme haha ! Ne t'inquiète pas..."

Tout en parlant, je sens sa main se poser sur ma cuisse, je me liquéfie. Je me retourne légèrement vers lui et croise son regard.

Je repousse sa main en toussant et en me rapprochant au maximum de la fenêtre. Je sens mes joues brûler. Je n'arrive pas à croire que ma mère me penserait capable de draguer mon propre père. Elle est vraiment parano.

Mais cependant, ce n'est pas normal que mon père agit comme ça. Je veux dire, d'habitude il n'est pas violent, mais il n'est pas non plus si proche que ça. Il était, absent, ignorant.

𝐍𝐲𝐜𝐭𝐨𝐩𝐡𝐢𝐥𝐢𝐚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant