Eydan
Dès que la cloche marquant la fin de la compétition retentit, tous les nageurs rejoignent les vestiaires dans la bonne humeur, exaltés par notre victoire. Nous venons de décrocher la première place pour la troisième année consécutive. Dire que McFall a failli nous faire perdre notre titre...
Alors que je suis sur le point de suivre Elys dans les vestiaires, la voix du coach m'interpelle.
- Eydan ! Attends, tu peux venir par ici quelques secondes, me demande-t-il, bien que son ton laisse peu de place à l'hésitation.
- Oui, bien sûr, dis-je en le rejoignant, le sourire de la victoire encore accroché à mon visage. Qu'est-ce qu'il se passe ? je lui demande une fois à sa hauteur, bien que j'en aie déjà une idée.
- J'ai remarqué que tu n'étais pas au meilleur de ta forme. Et vu l'intervention d'Elys, je ne suis pas le seul à l'avoir constaté, me dit le coach, son regard perçant.
- Je n'arrivais pas à me concentrer sur la compétition, je lui avoue. On a parlé avec notre père juste avant de venir, et... il me manque, dis-je en essayant de dissimuler la gêne que cette confession fait naître en moi.
Quel idiot j'ai été de regarder en direction des gradins... Je savais qu'ils étaient là, mais les voir parler et rire ensemble m'a touché bien plus que cela n'aurait dû.
- Je ne parle pas uniquement de ce qui s'est passé avant que tu ne nages, Eydan. C'est toute ta semaine qui a été en dessous de ce que j'attends de toi, commence le coach, son ton ferme et incisif. Je me demande même comment tu as fait pour battre ton propre record avec les entraînements médiocres que tu as réalisés. Faux départ sur faux départ, et tu nageais comme si tu étais déjà en vacances, continue-t-il avant de marquer une pause, me fixant avec une intensité qui me fait frissonner. Et soyons clair, mon grand, sans la promesse de ton frère que tu serais prêt pour aujourd'hui, je t'aurais laissé sur le banc, conclut-il, chacun de ses mots s'imprimant dans mon cerveau, brûlant comme une marque au fer rouge.
- Je suis désolé. Ce n'était qu'un relâchement, dis-je, tentant de forcer un sourire, bien que celui-ci semble avoir disparu depuis le début de son sermon.
Le coach hoche la tête, son expression s'adoucissant un peu.
- Heureusement, c'est la fin de l'année. Tu vas pouvoir te reposer et revenir à la rentrée, remotivé et prêt à tout déchirer, dit-il en me donnant une tape sur la nuque. Mais... sache que si tu veux parler de quoi que ce soit, je suis là. Même durant les vacances.
Il me fait un sourire réconfortant, mais cela ne suffit pas à dissiper le poids que je ressens.
- Merci, coach. Mais je vous le répète, tout va bien, je réponds avant de lui tourner le dos et de me diriger vers les vestiaires, la tête pleine de pensées.
- Elystair est déjà sorti, fidèle à ses habitudes. Il n'aime pas traîner inutilement, ni sous les douches, ni dans les vestiaires où les conversations tournent essentiellement autour des fêtes organisées après les compétitions. En ce moment, les garçons ne parlent que de celle que Rachel organise pour célébrer la fin de l'année, comme s'ils avaient déjà oublié qu'il nous reste encore deux semaines de cours.
Je me dirige vers ma place habituelle dans le vestiaire, écoutant d'une oreille distraite les plans et les blagues des autres nageurs. Les fêtes, les célébrations... tout ça semble si loin de ce qui occupe mon esprit en ce moment.
- Que te voulait le coach ? me demande Matteo alors que j'allume la douche juste à côté de lui, remarquant à peine que nous sommes que tous les deux.
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One day, Day one #1
Lãng mạnElystair et Eydan Deaglan, des jumeaux autrefois siamois, semblent s'opposer en tout à l'aube de leurs 17 ans : leurs amis, leurs ambitions, et même leurs visions de l'avenir. Mais l'arrivée d'Amber et Eliott, un frère et une sœur venus de New York...