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Demain, c'est mon premier jour de travail pour mon parrain. Dire que je n'ai aucune appréhension serait mentir.
J'ai réglé les derniers détails du dossier de ma dernière cliente et selon ses dires, elle a, à présent, toutes les cartes en main pour prendre le plus possible a son mari infidèle.

Je ne me réjouis jamais vraiment de ma contribution à ce genre d'affaire. Ce n'est absolument pas ce que j'avais imaginé. Pendant ma formation, je me voyais courir après le crime tous les jours, faire le bien autour de moi pour aider des victimes.
Je ne dirais pas que la désillusion n'a pas été grande mais je m'y suis faite, même s'il me reste un léger goût amer.

Je file sous la douche, enfile des vêtements, me maquille légèrement et prends la voiture pour retrouver mon parrain à son agence.
Sur la route, je m'agace de la circulation dense et m'en veux de ne pas avoir pris les transports en communs, surtout lorsque je tourne je ne sais combien de fois pour trouver une place libre non loin de l'agence.

Je pénètre dans le gigantesque hall de l'entreprise après m'y être reprise à trois fois pour me garer en créneau.
C'est immense et chaque meuble sur lesquels je pose les yeux sent l'argent à plein nez. Je salue la secrétaire et emprunte l'ascenseur.

J'arrive dans un couloir qui brille de mille feux, au fond de celui-ci, trône une énorme porte à double battant qui mène sur le bureau de mon parrain.
Lorsque je pousse les portes, je trouve Paul assis derrière son bureau, et comme tout ici, la pièce est évidemment immense, avec une vue imprenable sur la ville. Il me salue et m'invite à m'asseoir face à lui.

- Alors ? L'appartement te plaît ? Tu es bien installée ?
- Oh, franchement bof. En plus, il y a un jardin sur le toit, t'aurais pu faire mieux, lui dis-je non sans ironie.

Mon parrain lève les yeux au ciel alors qu'un petit sourire étire ses lèvres. La situation me mets déjà bien assez mal a l'aise, autant en rire un peu.

- J'ai bien reçu ton mail avec le contrat de confidentialité signé. Tu as besoin de reprendre certains points avec moi ?
- Non, je ne pense pas. J'ai bien compris qu'il faut que je sois muette et discrète. Surveiller mes arrières avec les médias. Je pense que je m'en sortirai sur ce point, d'habitude, c'est un peu moi la paparazzi.
- Et c'est en partie pour ça que je t'ai choisie.

J'hoche la tête. Je ne pense pas que j'aurai de soucis avec les médias, après tout, les célébrités dont s'occupe mon parrain sont surtout connues en Corée du Sud et dans les pays asiatiques. Certes, il y a un engouement autour d'eux aux États-Unis et en Europe mais les médias tardent à s'y intéresser vraiment, sauf pour quelques groupes très connus. À moins que cette personne fasse justement partie d'un de ses groupes très connus.

Cette idée me fait déglutir et une sorte d'appréhension monte en moi.

- Je ne sais même pas pour qui je vais travailler, dis-je.
- C'est un acteur et chanteur très connu en Corée, surtout pour sa beauté. Il fait parti d'un groupe de K-pop, tu le rencontreras demain.
- Je ne dois pas faire de recherches quelconques sur lui ?
- À vrai dire, moins tu en sais, moins tu en diras. Même si je te fais confiance à deux cents pour cent, on est jamais à l'abri d'une boulette.

J'acquiesce, il n'a pas tort.

- Surtout si la boulette en question s'appelle Rose, dit-il, son fidèle petit sourire collé aux lèvres.
- Je ne vois pas de quoi tu parles, je joue l'innocente.

Je reprends mon sérieux et lui dis que j'ai bouclée mon précédent contrat et que je suis donc pleinement apte à commencer le boulot. Il me brief un peu : en somme, je dois être obéissante. C'est un peu la partie du job qui m'inquiète.
Je ne dirais pas que je suis rebelle et contre toute hiérarchie, mais si je me suis mise le plus tôt possible à mon compte, ce n'est pas pour rien.
Je pense à l'argent que je vais pouvoir mettre de côté et à mes raisons de faire ça. C'est pour le mieux.

What's left of us - Cha EunwooOù les histoires vivent. Découvrez maintenant