What's left of us - Cha Eunwoo

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Je me suis empressée de chercher toutes les infos que je pouvais sur la Corée du Sud en rentrant chez moi, et autant dire que ça a fini sur un visionnage de drama.

Tout ce que j'ai pu lire sur la culture coréenne m'a étonnamment passionnée. J'ai également fait mes recherches sur la carrière de ce Cha Eunwoo. Autrement dit : j'ai clairement désobéi à Paul.
J'apprends donc qu'il est un acteur et chanteur accompli, qui a l'air d'avoir la tête sur les épaules, j'ai même lu qu'il avait fait partie des hommes de l'année 2018 en Corée.

Cependant, quatre jours sont passés et aucuns appels. Je ne vais pas m'en plaindre, je suis payée quand même et ça me laisse pas mal de temps pour moi.
Je me lève du canapé en m'étirant, l'horloge de la cuisine affiche dix-neuf heure trente-six, l'heure de faire à manger.

Je suis en train de remuer la sauce tomate que j'ai préparée lorsque mon téléphone sonne. Un numéro inconnu.
Ma première mission ? Je me sens un peu comme James Bond tout à coup, avec des seins.

- Oui allô ?
- Hum... Bonsoir. C'est Eunwoo. Je suis désolé de vous déranger à cette heure, mais je crois qu'il y a un problème avec la douche.

Sa politesse me frappe une nouvelle fois. Il parle un anglais parfait et même si je me débrouille, l'angoisse me prend au moment d'ouvrir la bouche, mais je prends sur moi. De toute façon, ce n'est pas comme si j'avais le choix.

- Ne vous excusez pas, je suis là pour ça. Il y a quel genre de problème avec la douche ?
- Hé bien..., il semble hésiter ou choisir ses mots dans sa tête avant de parler, il y a de l'eau partout dans la salle de bain et elle coule.
- Oh ! Il faut couper l'eau, j'arrive tout de suite, ne bougez pas.

Il a à peine le temps de me remercier que j'éteins déjà la plaque à induction, saisie une veste et me précipite dans l'ascenseur.
La douche de l'étage m'a déjà fait le coup à la villa, les joints du robinet avaient sauté.

Une fois devant, je sonne à l'interphone et le portail s'ouvre rapidement.
Je salue un garde du corps qui se trouve là et me précipite vers la porte d'entrée. J'appuie sur la sonnette et la porte s'ouvre aussitôt sur le chanteur.
Il ne porte pas son masque, évidemment. Ses cheveux sont mouillés et goûtent sur son tee-shirt.

- Bonsoir, dis-je en m'inclinant.
- Bonsoir. Entrez, je vous en prie.
- C'est la douche de l'étage ?, je demande en entrant.

Il acquiesce et je m'y précipite pour voir l'étendue des dégâts. Je n'ai même pas besoin d'aller dans la salle de bain pour admirer la catastrophe puisque l'eau est déjà en train de ruisseler dans le couloir.
Je cavale dans les escaliers et croise Eunwoo sur mon chemin.

- Je vais éteindre l'eau dans le garage.

J'y cours, j'y vole. En deux temps trois mouvements, l'eau est coupée. Je retourne à l'étage et m'avance dans la salle de bain en essayant tant bien que mal de ne pas marcher dans l'eau. C'est clairement peine perdue, mais la bonne nouvelle c'est que l'eau n'a plus l'air de couler.

Bon, il ne reste plus qu'à éponger maintenant. Je sors le plus de serviettes possibles du placard et commence à les étaler sur le sol.
J'éponge comme je peux en utilisant les serviettes comme des serpillières. Une voix masculine me surprend.

- Je vais vous aider, dit Eunwoo en entrant dans la salle de bain.
- Oh non, ne vous dérangez pas pour ça.

J'essaie d'être la plus polie possible en sa présence. Peut-être que si j'utilise un anglais un peu trop familier, ça le dérangera.

Il ne semble pas m'écouter pour autant et pose ses pieds nus sur l'une des serviettes pour s'en servir comme serpillière à son tour.
Je n'insiste pas, après tout, il semble déterminé à vouloir m'aider et il fait bien ce qu'il veut.

Après plusieurs minutes à essorer les serviettes dans le lavabo double vasque, nous avons enlevé le plus gros de l'eau sur le carrelage de la salle de bain et dans le couloir.

Je descends les escaliers et remonte dans la salle de bain avec de nouvelles serviettes, sèches cette fois, pour finir le travail.
Dans la précipitation, je n'ai même pas pensé à prendre la serpillière dans la buanderie. Tant pis, j'emporterai les serviettes chez moi pour les laver et les faire sécher, de cette façon le chanteur n'aura pas à les étendre.
J'imagine bien qu'il n'est pas là pour faire la lessive.

Je ne sais pas pourquoi, mais alors que je suis accroupie en train de sécher le sol, je me surprends à me dire que je prends ce travail très à cœur finalement.
Je veux que tout soit parfait et que le chanteur se sente le plus à l'aise possible. Je ne sais pas si c'est le fait qu'il est une célébrité ou simplement que je suis une acharnée du travail comme aime le dire mon parrain.

Il se saisit d'une des serviettes propres que j'ai montée et s'accroupit à mes côtés pour finir de sécher le sol à la main.

- Je suis désolée, cette douche est un peu capricieuse. J'appellerai un plombier dès demain matin, il viendra réparer ça en urgence. En attendant, vous n'allez pas pouvoir utiliser l'eau à l'étage.
- Ce n'est pas un problème, merci d'être venue m'aider.

Je lève la tête vers lui pour répondre et l'image qui se dessine sous mes yeux me cloue sur place : cette peau lisse, ces cheveux un peu en bataille, ce sourire qui fait plisser ses yeux.
Est-ce que c'est la lumière de la salle de bain ou juste le fait que je prenne pour la première fois le temps de vraiment le regarder ?
J'ai vu des photos aujourd'hui, bien sûr, mais je crois que je viens de comprendre pourquoi il a fait partie des hommes de l'année en Corée du Sud.

Il relève le regard vers moi, je me raidis en me rendant compte que je le fixe. Je me lève aussitôt en déclarant :

- Je vais sécher le couloir et on aura fini !

Notre tâche achevée, nous retournons au rez-de-chaussée et je mets toutes les serviettes dans un grand sac plastique trouvé dans la cuisine. Le chanteur me regarde faire de l'autre côté du comptoir.

- Je les rapporterai demain quand elles seront propres, je déclare.
- Je peux le faire, il y a une machine à laver dans la buanderie.

Je le rejoins de l'autre côté du comptoir en fourrant la dernière serviette dans le sac.

- C'est mon travail, il n'y a pas de souci.

Il acquiesce.

- Bon... Je vais y aller. Je reviens demain avec les serviettes propres et un plombier !, dis-je en souriant.
- D'accord, merci beaucoup.

Il me rend mon sourire et je me racle la gorge avant de me diriger vers le hall, le chanteur sur mes talons.

- Je suis disponible s'il y a quoi que ce soit, dis-je en ouvrant la porte.
- Merci, bonne soirée.

Je quitte la villa et dépose le grand sac de course sur la banquette arrière de ma voiture.
En démarrant, je remarque que le tableau de bord affiche un petit quinze degrés, pourtant, j'ai comme l'impression qu'il en fait trente.