What's left of us - Cha Eunwoo

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La première chose que je distingue à mon réveil est le bruit de la pluie contre les volets de la chambre. La silhouette d'Eunwoo se dessine sous mes yeux lorsque je les ouvre, il dort sur le ventre et m'empêche d'apprécier la vision de son visage.

Je me penche au-dessus de lui, ma main glissant sur la peau chaude de son dos alors que je dépose des baisers sur sa mâchoire et sa nuque, appréciant son odeur qui m'envoûte. Le chanteur soupire et grogne un peu avant de se retourner sur le dos et d'ouvrir les yeux tout doucement. Il sourit en me voyant et m'emprisonne dans ses bras, collant ma poitrine nue à son torse.

- Il est quelle heure ?, demande-t-il d'une voix ensommeillée alors que sa main court dans mes cheveux.
- Je ne sais pas. Désolée de t'avoir réveillée.
- Tu ne peux pas t'empêcher de me toucher, je comprends.

Je me redresse, faussement offusquée, et il hausse les épaules en souriant, fier de lui. Ses lèvres se posent chastement sur les miennes pour me faire taire alors que je faisais mine de râler.

- Tu veux dormir encore ?
- Non, je ne veux pas manquer une heure de plus loin de toi.
- J'étais juste là tu sais, je lui dis en désignant la place juste à côté de lui dans le lit.
- Oui mais je dormais, je n'ai pas pu en profiter.

Je lui souris tendrement. Il me demande de rester dans le lit encore quelque temps, j'accepte mais me lève pour entrouvrir les volets. Les draps me semblent brûlants lorsque je m'y glisse de nouveau, réchauffant tout de suite mon corps nu tandis que je me colle à celui d'Eunwoo.

L'heure suivante est d'une incroyable douceur. Eunwoo me caresse, m'embrasse parfois et nous parlons de tout et de rien à voix basse en regardant la pluie tomber par l'interstice entre les volets, allongés l'un contre l'autre.
J'ai l'impression qu'une multitude d'images pourraient décrire ce que je ressens maintenant : un voyage en train vers une destination inconnue, l'odeur d'un champ de lavande sous le soleil, l'ouverture d'une caisse poussiéreuse retrouvée au fond d'un grenier, les allées et venues des hirondelles sous les tuiles d'une grange à l'arrivée des beaux jours. Mais surtout, j'ai l'impression de découvrir un trésor au creux des bras d'Eunwoo. Je ressentais déjà ce lien entre nous, ce sentiment étrange d'harmonie qui nous avait poussés à nous observer pendant toute une nuit, les yeux dans les yeux. Aujourd'hui, c'est bien plus puissant.

- Tu sais qu'il faut qu'on parle.

Sa voix basse vient de briser le silence.
La joue posée contre le haut de son torse, mes bras se resserrent soudainement autour de son corps.

- Plus tard, je quémande.
- La date a été avancée.

Il ne me laisse pas le choix, mais je ne lui en veux pas, je ne peux pas repousser l'échéance indéfiniment. Je me redresse et rencontre ses yeux. Ils sont tristes.

- Quand ?

Eunwoo semble hésiter à répondre maintenant. Peut-être que c'est l'expression de mon visage qui le dissuade de le faire, mais il a lancé le sujet et maintenant je veux savoir. Mon cœur a pris un rythme atroce dans ma poitrine.

- Dans une semaine.

Je me fige. Sa voix s'envole dans la pièce et seule la pluie trouble le silence lourd.
Je déglutis difficilement et ça semble me rappeler à la réalité. Je suis prise d'une bouffée de chaleur et je me sens obligée de m'éloigner du corps d'Eunwoo qui me brûle sous le mien. Il lève les yeux au plafond et soupire alors que je le fixe, à genoux sur le lit, emmitouflée dans les draps.

- Ils ont avancé la date d'un tournage auquel je dois participer.
- Ils avancent les dates comme ça leur chante ?

J'ai du mal à contrôler ma voix à laquelle se mélange de la colère et de la tristesse et lui ne répond pas, l'air abattu.
Je savais qu'il ne nous restait pas beaucoup de temps ensemble, mais ils viennent de nous sucrer une semaine entière.