Bonne lecture !
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— Et celui-ci ? Ce pull t'airait bien. T'as des beaux yeux, le vert les mettrait en valeur.
— Mais on porte des uniformes presque toute la semaine. Ça serait du gâchis, non ?
— Tu parles comme un pauvre, Harry. C'est moi qui paye, de toute manière. Celui-là ? Ouais, on va prendre celui-là.
Quand Draco entre dans la salle commune, il hausse un sourcil curieux. Pansy est pratiquement allongé sur l'accoudoir du fauteuil du coin dans lequel Potter est recroquevillé. Avec un stylo magique qui prend directement ses commandes, elle entoure chaque article qui lui tape dans l'œil dans ce magazine de vêtements masculins.
— Celui-ci aussi.
— Qu'est-ce que je vais faire de dix pantalons ?
Devant les sourcils froncés de Harry, ce sont ceux que Pansy qui l'imitent. Elle le fixe quelques secondes, et les élèves aux alentours attendent une réponse. Car plus Harry Potter parle, plus ils se rendent tous compte qu'il n'a pas été élevé comme l'héritier Potter aurait dû être élevé. À midi, Blaise avait essayé de lui voler son pain et Potter le lui avait arraché des mains comme s'il lui avait pris deux mille pièces d'or de son coffre.
Même Blaise ne s'était pas moqué : il s'était excusé et avait essayé de combler le silence gênant qui s'était créé.
— Tu pourras avoir du choix. Mettre de ce que t'as envie de mettre et pas simplement ce que tu as dans ta penderie.
— Oh.
Sa réponse parait le satisfaire. Tout le monde observe son petit sourire et son air émerveillé face aux magazines. C'est à couper le souffle et ils ont tous l'air édifié. Draco n'a même pas besoin de se demander quel chemin prennent les pensées de Pansy car il se dit la même chose.
— Tu sais quoi ? dit-elle. On va plutôt en prendre quinze.
Ϟ
Deux jours plus tard, Draco se réveille au milieu de la nuit avec la gorge sèche.
Les yeux à moitiés ouvert posés sur les rideaux de son lit, il hésite quelques secondes à juste se rendormir. Mais quand une toux commence à se former dans le fond de sa gorge, Draco soupire et rejette ses draps sur le côté. Il marche jusqu'à la salle de bain, se penche pour avaler quelques gorgées au robinet magique le plus proche, et replace ses cheveux en arrière avant de retourner dans la chambre.
C'est en passant la porte et en s'approchant de son lit qu'il remarque deux choses : le lit de Potter est vide et défait, et quelqu'un est assis par terre dans le coin de la pièce. Les bras entourant ses genoux, Harry Potter observe le plafond ondulant et les poissons passant au-dessus de sa tête. La lune éclaire encore son visage, et cette fois il ne porte pas de lunettes.
Et surtout, ses cheveux sont renvoyés vers l'arrière, humides de sueur, laissant son visage entièrement à découvert. Sa cicatrice, presque blanche et brillante, descend du coin de son front jusqu'au centre de son sourcil : c'est un véritable éclair, une ligne qui se sépare en plusieurs petites branches et qui prend bien la moitié de son front.
Vue ainsi, Draco la trouve magnifique, et il lui faut deux clignements d'yeux pour se reprendre : en silence, il s'approche jusqu'à pouvoir s'asseoir sur le fauteuil juste à côté. Potter aurait pu s'installer sur ce dernier, mais il a choisi le sol froid.
Draco attend quelques secondes avant de demander à voix basse :
— Cauchemar ?
Il voit Potter hocher lentement la tête. Les reflets de l'eau ont une couleur verte qui ondulent sur son visage.
— Est-ce que c'était... le Seigneur des Ténèbres ?
Il ne devrait pas l'appeler ainsi. Mais presque tous ici sont des sang-purs et ils ont été élevés avec les mêmes histoires. Beaucoup ont regretté ce temps passé aux côtés du Mage Noir, même avant la fin de la guerre. Ce qui au départ était un regroupement d'idées est rapidement devenu hors de contrôle.
Leurs sentiments envers les moldus ne suffisaient pas à leur faire accepter ce totalitarisme terrifiant. La peur de la punition avait largement dépassé l'adoration, mais la marche arrière était impossible. Enfin, jusqu'à Harry Potter.
— De quoi ?
Potter se tourne légèrement vers lui, la respiration encore rapide.
— Est-ce que tu rêves de... ce moment ?
Draco donne un petit coup de menton en direction de la cicatrice, et Potter semble comprendre.
— Ah. Non. Non, c'était pas ça. Je... ne rêve pas souvent de ça.
— Tu t'en souviens ?
— Pas vraiment. C'est assez flou. Honnêtement, je vois juste le flash vert, parfois. Ça, et le cri de ma mère. Mais par rapport au reste, c'est pas très...
Il hausse les épaules, et son t-shirt trop large tombe légèrement pour découvrir son épaule.
Draco ne peut pas s'empêcher de se dire que face à des détraqueurs, Harry Potter ne tiendrait pas longtemps.
— Attends.
Il se lève lentement, jette un coup d'œil à l'ensemble de la pièce : il entend des ronflements légers et d'autres plus sonores. Personne ne s'est réveillé. Alors il va rapidement fouiller dans son sac, et quand il revient il force Potter à tendre sa main et à l'ouvrir.
— Tiens. Avale ça.
— C'est quoi ?
— Du chocolat.
Harry lui lance un regard étonné, mais il ne s'arrête que quelques secondes avant de le mettre dans sa bouche. Il garde le goût sur sa langue un instant, et Draco voit que ça a l'effet escompté. Quand il parait calmé, Draco se lève.
— Prends une douche avant de retourner te coucher, ça t'aidera. Si tu fermes la porte, le sort de silence s'activera tout seul.
Juste avant qu'il n'écarte le rideau, il entend Potter dire :
— Draco ?
— Quoi ?
— Merci.
Il hausse les épaules, et retourne dans son lit.
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What ain't broken | Drarry
Fanfiction| Draco Malfoy X Harry Potter | Fiction terminée | Lors de la septième année de Draco à Poudlard, Harry Potter est retrouvé. Lui qui aurait dû rejoindre leur promotion dès ses onze ans ne s'est finalement jamais montré, et c'est à la fin supposée d...