𝚃𝚛𝚘𝚒𝚜

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Bonne lecture ! 

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Ce n'est que quelques heures plus tard, alors qu'ils sont tous prêts à aller se coucher, que Harry Potter passe les portes du dortoir. Sa robe a magiquement rangé de couleurs, et il se faufile le plus discrètement possible : la porte ne fait pas un bruit.

Tout le monde se retourne quand même vers lui. Leur année ne compte que quinze élèves depuis six ans, et ils ont tous remarqué le seizième lit apparut à côté de celui de Draco.

Potter semble hésiter. Il remarque immédiatement les regards, déglutit, et chuchote presque :

— Salut.

La majorité lui répond, avenants et curieux, et ses épaules se détendent. C'est Théo qui prend la parole pour lui pointer le lit vide du doigt.

— Tu peux aller ici, c'est ton lit.

Comme leurs affaires à eux, les siennes sont arrivées pendant qu'ils se trouvaient tous au banquet. Mais là où la malle de Draco fait presque sa taille en longueur, il n'y a qu'un sac à dos en toile et une petite valise à main à côté de son lit.

— Merci.

Mais il n'a qu'une ou deux minutes à peine pour s'installer, car Blaise ne possède pas la patience de Théo ou la réserve de Draco : immédiatement il s'assoit sur le lit de ce dernier et sourit de toutes ses dents.

— Alors ?

Potter relève la tête de ses affaires. Le court laps de temps qu'il a eu lui a suffit pour ranger toutes ses affaires.

— Alors ? répète-t-il d'une voix confuse.

— T'étais où, avant ? En France ? Ou en Bulgarie ? Ou au Japon ? Tu devais être loin pour que la Gazette du sorcier arrive à louper l'information.

Il fronce les sourcils, mais Blaise semble à deux doigts de quitter le lit de Draco pour aller sur le sien. La curiosité est un gène puissant chez les Zabini, seulement sa mère a réussi à le contrôler. Tout le monde sait que chez elle, une information importante se paye le prix fort.

— J'étais à Londres, dit-il simplement en haussant les épaules.

Puis il s'en va sortir son pyjama de la malle ouverte au pied de son lit. Ce qu'il en sort fait grimacer Draco au plus haut point, mais il retient un commentaire. Pour l'instant, il est assez perdu pour ne pas savoir quoi faire : ses amis, il les possède depuis longtemps. Ses parents lui ont toujours dit avec qui rester et de qui se séparer.

Mais ils ne lui ont rien dit pour Harry Potter. Personne n'a rien dit.

— Mais..., continue Blaise, les sourcils froncés cette fois. Mais, t'étais dans quelle école, alors ?

— À St. Matthew, pendant des années.

— C'est où, ça ?

— À Londres... ? Mais —

— C'est moldu, leur dit quelqu'un vers l'arrière du dortoir.

Le garçon est déjà dans son lit, les yeux plissés. Il hausse les épaules quand Draco et Blaise se retournent vers lui.

— C'est un collège moldu. Assez pourri, d'ailleurs.

— Un collège moldu, mais...

Blaise observe Potter, des pieds à la tête. Draco voit la même chose que lui : des vêtements trop grands, un teint halé par le soleil, des lunettes légèrement fissurées sur le coin droit, des cheveux trop longs, bouclés et emmêlés.

Ce n'est surement pas le bon soir, pense Draco et en voyant le regard de Blaise il sait que ce dernier s'est dit la même chose.

— La salle de bain est au bout là-bas, dit Blaise au moment où il voit le regard de Potter chercher quelque chose.

— Merci.

Ses affaires dans les bras, Potter commence à contourner son lit pour se diriger vers l'endroit qu'on vient de lui pointer du doigt. Mais au dernier moment, Draco sent ses lèvres faire une grimace.

— Potter, attends.

Ce dernier se retourne. Le lac laisse passer la lumière de la lune par reflets irréguliers, et Draco voit à présent à quel point ses yeux sont verts. Ça le perturbe quelques secondes, mais quand il se reprend il tend immédiatement sa baguette.

Il voit Potter se tendre, sur ses gardes, mais en quelques secondes Draco a murmuré :

Occulus reparo.

Il ignore volontairement le regard appuyé de Théo ainsi que le rictus de Blaise et baisse sa baguette. Il vire l'abruti de son lit, ferme les rideaux, et s'enfonce sous les couvertures.

Mais malgré la fatigue qu'il se traine depuis des heures, il ne s'endort qu'après avoir entendu le froissement des draps dans le lit d'à côté. 

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What ain't broken | DrarryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant