Chapitre 19

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L'aube pointe enfin et cela doit faire presque deux heures que je suis réveillée. J'observe le soleil s'élever dans le ciel pour nous éclairer de sa douce chaleur. Je marche près du grillage de la cour nous protégeant de ce qui se trouve au dehors en observant chaque parcelle pour m'assurer de sa solidité. Je sens une présence dans mon dos et sors instinctivement mon couteau. Je lance mon bras armé dans l'air pour atteindre ma cible quand une main m'attrape le poignet avant que l'arme ne vienne s'écraser sur le sommet du crâne de la personne qui s'était glissé silencieusement derrière moi.

Daryl : Toujours autant de réflexe, c'est rassurant. Et en même temps légèrement effrayant, me dit-il en me baissant le bras.

Je range mon couteau et continue ma recherche, toujours suivie par Daryl. Je sens dans mon dos qu'il essaie de commencer une discussion mais ne sait pas comment s'y prendre. Je me tourne vers lui en soufflant et l'incite à parler en reprenant ma marche.

Daryl : Tu devrais faire plus attention à toi, dit-il simplement.

Je hausse les sourcils en signe d'incompréhension. Comme si je ne me protégeais pas.

Daryl : Si tu crois que je n'ai pas remarqué, c'est que tu me prends pour un abruti. Écoutes, je sais que tu penses pouvoir te débrouiller seule mais... prends soin de toi, commence-t-il le visage légèrement voilé d'inquiétude. Tu donnes ta nourriture à Lori et Carl au lieu de manger. Tu te mets volontairement en danger comme hier en suivant Rick au lieu de rester avec Lori. Tu ne parles plus ou très peu. Tu dévisages Rick comme s'il était le diable incarné. Qu'est-ce qui t'arrive ? Finit-il en soufflant après un monologue sans reprendre son souffle.

Hayden : Rien, je nourris une femme enceinte et un enfant alors je ne vois pas en quoi c'est mal, réponds-je la voix faible par tous ces mois de silence en haussant les épaules.

Daryl : Le mal est celui que tu fais à ton propre corps. Regarde-toi, tu es maigre. J'ai failli te confondre avec ces choses dehors. Ton corps ne le supportera plus très longtemps. Il faut que tu te nourrisses et s'il le faut, j'y veillerai par moi-même, finit-il en partant vers le groupe toujours endormi.

Je le regarde s'éloigner et m'énerve intérieurement. Une dizaine de minutes plus tard, je rejoins le groupe qui est en plein éveil et réveille lentement Carl qui émerge peu à peu. Nous nous remplissons autant que nous pouvons avec les restes d'hier et de quelques vivres que l'on a trouvé sur la route. Je sens le regard pesant de Daryl sur mes épaules alors je me retourne, plonge mes yeux dans les siens et avale une bouchée de la conserve de Carl. Je me retourne de nouveau et remarque que tous me scrutent, surpris de ma réaction puérile. Je fais abstraction et me lève pour me dégourdir les jambes.

Je m'avance dans la partie sûre et alors que je regarde par-delà le grillage, je sens la seule bouchée avalée remonter et tomber dans l'herbe. J'observe autour de moi et remarque que personne n'a vu ce qu'il vient de se passer. Ce n'est pas la première fois mais après une seule bouchée, c'est nouveau. On me hèle afin de procéder à la suite de la journée chargée qui nous attend. Rapidement, tout est mis en place pour avoir accès à l'intérieur de la prison.

T-Dog, Daryl, Glenn, Maggie, Rick et moi allons dégager la cour dans un premier temps. Nous entrons et les autres referment la grille séparant le terrain d'herbe et la cour. Placés en rond, nous avançons et tuons tout ce qui n'est pas humain et qui se trouve sur notre passage. Machettes en main, j'abats mon bras encore et encore pour les tuer un par un. Plus nous avançons et plus les corps jonchent le sol. Plus aucun geek n'est debout face à nous mais nous continuons à avancer malgré tout. Soudain, Rick me pousse contre le mur d'un des postes d'observation de la cour intérieure.

The Walking Dead : an extinct worldOù les histoires vivent. Découvrez maintenant