Chapitre 5

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Hayden : Avant tout ça, j'ai vécu une période assez difficile, soupirais-je en y repensant.

Flashback

J'ai quatorze ans et je rentre de l'école à pied comme d'habitude. J'habite à environ dix minutes et je préfère marcher. Ce jour-là, il pleut à torrent mais je continue ma route. La pluie a toujours eu cette magie de pouvoir me faire réfléchir à des choses auxquelles je ne pense jamais. Mais le crissement des pneus lors d'un freinage brutal se répercute sur l'asphalte me faisant me retourner pour savoir ce qui se passe puis je vois un homme cagoulé s'avancer vers moi et m'attraper violemment le bras. Il me tire jusqu'à son véhicule qui n'est autre qu'une simple voiture se fondant dans la masse et finit par fermer la porte derrière moi. Je viens juste de me faire enlever et mon kidnappeur décide de m'assommer. Quand j'ouvre les yeux, je ne suis plus dans une voiture mais dans une pièce sombre attachée à une chaise en bois par des liens solides. Je tourne la tête pour observer l'endroit quand la seule sortie visible s'ouvre en grand laissant un homme habillé de noir entrer. Plus il avance, plus je vois son visage et malheureusement pour moi, je ne le connais pas. Il s'abaisse à ma hauteur et je peux le distinguer parfaitement : les cheveux noirs bien coupés, les yeux marrons foncés légèrement en amande, des lèvres rosées et fines, et une barbe de quelques jours. Son accoutrement est tout a fait banal un polo manches longues col roulé noir, un jean de la même couleur et des baskets banales également de couleur onyx, aucun signe distinctif. Je le regarde dans les yeux et attends qu'il daigne parler.

??? : Ce n'est pas contre toi que je fais ça... dit-il après un moment de silence.

Hayden : Alors contre qui faites-vous ça ? Demandais-je le corps rempli d'un sentiment de courage.

??? : Personne.

Hayden : Alors pourquoi vous faites ça ?

??? : L'argent. J'en ai besoin.

Hayden : Comme tout le monde, soufflais-je les nerfs me montant.

??? : Je ne te veux aucun mal, dit-il en me mettant de la glace sur la tête.

Hayden : Alors laissez-moi partir.

??? : Je ne peux pas, finit-il en partant tout en m'enfermant à double tour.

Les jours passent et personne ne vient à mon secours. Un jour, je vais au toilette et quand il me rattache, il oublie mes jambes. Mes jambes libres, je décide d'en profiter pour tenter une libération. Je me mets sur mes jambes et je saute pour retomber sur la chaise. Elle ne se casse pas mais la douleur est intense. Pourtant cela ne suffit pas à m'arrêter. Je me relève et retente le coup. Cette fois, la chaise se brise sous mon corps me permettant de pouvoir bouger mes membres librement. Je me lève avec beaucoup de mal et récupère un bout de bois de la chaise en entendant des pas précipités descendre dans ma direction. Je me mets d'un côté de la porte et attends difficilement que la porte s'ouvre ce qui ne tarde pas. Il passe son corps rapidement et je m'approche sur la pointe des pieds pour le frapper dans le cou. Le bois touche la nuque et il s'effondre dans un petit cris de douleur. Il ne saigne pas et ne se réveille pas alors je cours pour trouver la sortie. Je monte des escaliers et une vive lumière m'apparaît. La maison est plutôt sympa mais très grande. Je ne m'attarde pas plus et continue de courir dans la maison pour trouver la sortie. Je la trouve et alors que je m'approche de la porte d'entrée, j'entends un cri me stoppant dans ma lancée.

??? : Reviens-ici ! Hurle-t-il.

J'ouvre alors la porte dans un mouvement brusque et je suis éblouie par la lumière du soleil. Je sors en courant et je me sens tomber. Je ne touche jamais le sol alors j'ouvre mes yeux qu'instinctivement j'avais fermé et croise un regard marron. Je cherche à me débarrasser des bras qui entourent mon corps mais des voix me calment immédiatement.

??? : Calmez-vous, je suis inspecteur de police. Mademoiselle Anderson, calmez-vous, me murmure-t-il à l'oreille.

??? : Otage en sûreté ! On entre ! Crie une voix d'homme.

??? : Champ d'action libre ! Coup de feu autorisé si l'individu est armé, annonce une voix de femme.

Je relève la tête et aperçois le visage de l'inspecteur : très séduisant, des yeux bleus clairs, une barbe naissante et des cheveux bruns. Il me sourit et s'écarte de moi.

Inspecteur : Bien, respirez calmement. On vous a retrouvé et nous allons nous occuper de votre kidnappeur.

Les urgentistes s'approchent et m'emmènent jusqu'au camion de pompier. On m'installe sur les marches du camion et on m'analyse. L'inspecteur entre dans la maison alors que la brigade d'intervention ressort. On me met une couverture autour des épaules alors que l'inspecteur ressort avec mon kidnappeur. Il le met à l'arrière d'une voiture de police qui démarre aussitôt, sirène assourdissant l'espace puis le policier s'approche de moi dans une démarche protectrice.

Inspecteur : Tu t'en sors plutôt bien, me sourit-il en s'abaissant à ma hauteur. Je me présente, je suis l'inspecteur Lukas Monero. Je travaille pour la brigade des enlèvements de Chicago et c'est moi qui suit en charge de ton dossier. Puis-je te poser des questions ?

Hayden : Oui.

Lukas Monero : Connais-tu l'homme qui t'a enlevé ?

Hayden : Non.

Lukas Monero : Il s'appelle Roben Down, ça ne te dit toujours rien ?

Hayden : Non.

Lukas Monero : Est-ce que tu aurais une petite idée sur le pourquoi cet inconnu t'a enlevé ?

Hayden : Peut-être, je sais pas trop.

Lukas Monero : Comment ça ? Me demande-t-il intrigué.

Hayden : Il m'a dit qu'il ne cherchait pas à me faire du mal, qu'il avait besoin d'argent et que c'est pour cette raison que j'étais là. Je n'en sais pas plus.

Lukas Monero : C'est suffisant. C'est très bien ! Nous allons t'emmener avec nous à Chicago pour prendre ta déposition et tout ce qui va avec.

Des mouvements sur la droite attirent mon attention alors je tourne la tête et un sourire se plaque sur mon visage. Je me lève faisant tomber la couverture et cours jusqu'à eux. Leurs bras m'encerclent et je sens mes épaules se mouiller. Je me détache d'eux et vois leurs visages heureux, les visages de Delphine et Ali Anderson, mes parents. Mes frères arrivent incessamment sous peu et se jettent sur moi à leur tour. Je retrouve toute ma famille, mes frères Caleb et Dwight de 7 ans de différences ainsi que mes sœurs Diana et Laura de 4 ans de différences.

Lukas Monero : Nous devons y aller avant que les journalistes n'arrivent en masse. Montez avec nous, je dois encore vous poser des questions. Navré vous la retrouver à Chicago, monsieur Anderson.

Fin flashback

Hayden : Après ça, on a découvert que c'est un ancien collègue de mon père qui a voulu lui faire payer une histoire banale en m'enlevant car j'étais celle qui sortait le plus. Roben a été condamné à deux ans de prison pour complicité d'enlèvement et ils ont dû nous payer des dommages et intérêts qui auraient dû me servir pour mes études à l'université. J'ai pris des cours d'auto-défenses que l'inspecteur Lukas Monero me donnait gratuitement et il me protégeait depuis ce fameux jour, finis-je en attrapant les colliers autour de mon cou.

Me rappeler cette histoire me remet en pleine face certaines vérités et questions auxquelles je n'aurais sans doute jamais de question. Lukas Monero a été un ami jusqu'à ce que le monde bascule et que je n'ai plus de nouvelles de lui. Il a été un confident indispensable dans la suite de ma vie aussi courte a-t-elle été dans l'autre monde. Si aujourd'hui, j'avais l'occasion de le recroiser, je pense que les choses changeraient de nouveau du tout au tout. Mais à quoi bon refaire un monde avec des "si". Il faut se contenter de ce qu'on a et non pas de ce que l'on voudrait avoir. Si la vie était clémente, on ne serait pas dans un monde comme celui-ci. Je lève les yeux vers Morales et attends une quelconque réponse de sa part.

The Walking Dead : an extinct worldOù les histoires vivent. Découvrez maintenant