À l'ombre d'une vie

40. Elle

Ne me flagellez pas 🙈
Je tente chaque jour de revenir sur cette histoire mais j'ai comme un blocage. L'épilogue est écrit mais les chapitres avant restent flous dans ma tête.
J'espère que ce petit bout vous plaira tout de même.
La bise 😊

Il a raccroché. Sans que je ne puisse savoir comment il gérait la situation, sans me laisser l’aider. Il a juste lâché sa bombe, fait trembler la terre et a mis fin à la communication. J'aurai aimé, je ne sais pas, si ce n’est lui venir en aide, au moins partager le cauchemar qu’il vit.

Je repose mon téléphone sur la table, fuyant le regard de celui qui me tient toujours dans ses bras. Je ne sais pas comment réagir avec lui après cet appel. Je suis bouleversée, inquiète et affligée par ce que mon mari va devoir endurer seul mais je crains de froisser l’homme formidable à mes côtés en le verbalisant. Je ne sais absolument plus quoi faire, quoi dire, comment me comporter. Est-ce acceptable dans notre situation d’être triste ? Alors n’étant sûre de rien, je retiens aussi fort que possible les larmes qui ne demandent qu’à couler.

— Ma douce, regarde-moi, chuchote-t-il en tournant mon visage vers lui.

Je lève des yeux tellement embués que je ne perçois que très mal les traits de son visage. J’essuie d’un geste mal assuré mes joues trempées et reste muette. La peur me paralyse. J'appréhende aussi bien le parcours que va devoir endurer mon ex que l’éventuel ras-le-bol de celui qui vient juste d’entrer dans ma vie. J’ai l’angoisse chevillée au corps qu’il décide que notre histoire est trop compliquée pour lui, qu’il préfère retourner à sa vie. Sans moi.

— Hé ! Arrête de trembler. Ça va, je t’assure. Ça va.

Il resserre son étreinte, caresse ma joue tandis que sa bouche se pose tendrement sur ma nuque. 

— Ca va aller, promis, continue-t-il doucement.

— Comment ça pourrait aller. Il va mourir et on ne peut rien faire.

Je me blotti davantage contre son torse pour stopper mes tremblements. J'ai besoin de sa force.

— Il sera entouré. Sa famille, ses amis seront présents. Tu me disais que son meilleur pote était comme un frère, il l’aidera, soit en sûre.

— Oui, tu as probablement raison. Sa mère était déjà envahissante, alors dès qu’elle saura, elle viendra carrément vivre avec lui, souris-je en l’imaginant déjà débarquer comme une furie avec ses valises.

— Tu vois !

— J’aurai quand même aimé qu’on s’explique sur mon départ. Je le lui dois.

— Le temps viendra. Cette annonce devait être pénible pour lui, mets-toi à sa place. Tes mots n’auraient qu’ajouté de la souffrance à un moment où il a besoin de se montrer fort.

— Tu as sans doute raison. J’ai été égoïste. Je n’ai pensé qu’à moi et mon envie d’expier mes fautes.

— Tu n’es pas égoïste, tu as vu l’opportunité de te confier, ce n’était juste pas le bon moment mais ça viendra. Allez ! On sort d’ici.

— Okay, dis-je sans grande conviction.

— À notre arrivée, bain chaud, bougies parfumées, sels de bains et relaxation, glisse-t-il à mon oreille. Qu'en dis-tu ? Le programme te plaît ? 

— Il me paraît excellent même, lui réponds-je en l’embrassant. Le scénario serait parfait si ce bain, nous le prenions à deux.

— C’est une proposition qui ne se refuse pas, conclut-il d’un clin d’œil complice.