21.Mari

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Je suis réveillé le lendemain par la sonnerie stridente du téléphone fixe.

Je tends le bras vers le combiné mais le laisse tomber. Mon cerveau est tellement engourdi que j'en ai presque oublié ma courte nuit et mon passage à l'hôpital. Ma main me rappelle à l'ordre et finis de me réveiller. Je m'assied pour émerger totalement. Il va falloir que je prenne un anti-douleur et un bon café.

La sonnerie reprend. Je me lève difficilement et décroche.

— Âllo ! dis-je la voix plus éraillée que je ne l'aurais cru.

— Salut, c'est moi. Je suis en bas. Je sonne depuis un quart d'heure... J'ai cru... j'ai eu peur qu'il te soit arrivé un truc.

Pourquoi voudrait-il qu'il me soit arriver un truc ? Ok, je me suis fait jeté mais e là à faire une connerie !

— Je t'ouvre, lui dis-je en grognant.

Je passe ma main bandée dans ma barbe naissance et file vers la porte d'entrée. Je déverrouille celle-ci et file directement dans la cuisine. Il me faut un café, le plus corsé possible. Je dois sortir du brouillard matinal dans lequel je suis et me remettre les idées en place.

J'en suis à poser ma tasse sur le plan de travail lorsque j'entends la porte se refermer presque timidement sur mon ami qui me rejoint avec mes médocs.

Je balance mon sucre dans mon expresso fumant sans le regarder. Ma dose de caféine d'abord et ensuite je lui parlerai.

— Tiens ! Tu dois en avoir besoin. Il les pose en évidence sur le plan de travail qui contient encore les pizzas que nous devions manger posés dans le canapé comme un bon petit couple. Si elle était là, je l'aurais entendu râler à coup sûr, pensais-je en visualisant le désordre. Je suppose que je ne dois pas te demander comment tu vas ce matin ? Son petit clin d'œil me déride un peu.

— T'es con, tu le sais ça, j'espère ! Je lui tends une tasse de café ne pouvant pas m'empêcher de lui rendre son sourire. Malgré tout ce qui se passe il reste le seul vrai que j'ai. Tiens, et brûle toi la langue, ça t'évitera de dire trop de conneries.

— C'est comme ça qu'on m'aime, non !? Son sourire s'agrandit en me voyant me détendre progressivement.

Il boit une gorgée non sans me faire comprendre qu'il ne passera pas ce que j'escomptais.

— Hmm, si tu le dis !

J'attrape le sachet, lis rapidement l'ordonnance et avale sans plus rien ajouter mes comprimés. La douleur devient dure à gérer. Je ne pensais souffrir autant pour quelques points de sutures. Le médecin m'avait pourtant prévenu.

Mon pote me regarde faire telle une mère poule. 

Je fais mine de rien ne sachant pas trop comment aborder mon manque de reconnaissance d'hier. Je suis allé beaucoup trop loin en le laissant à la porte, sur le moment je n'ai pas réfléchis, il a été mon exécutoire et je le regrette. Je dois m'excuser mais je ne sais pas comment m'y prendre. Je suis nul lorsqu'il s'agit de le faire.

Nous restons quelques minutes à siroter notre boisson en silence. L'un et l'autre dans nos pensées. Je tourne le liquide noir maintenant froid n'osant pas relever les yeux et expire bruyamment.

— Écoute, je voulais...

— Non, m'arrête-t-il. Surtout ne t'excuse pas, s'il te plaît. C'est à moi de le faire. J'aurais dû tout te dire quand je l'ai appris mais...

— Mais quoi ? Pourquoi t'être tu ? Je ne comprends pas !

Et voilà, je m'énerve alors que je voulais m'excuser.

À l'ombre d'une vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant