10.Elle

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Mon portable sonne. Je grogne de mécontentement... Non, pas déjà...

Je tends la main pour l'éteindre rapidement. Je ne voudrais pas réveiller mon mari, qui, vu ses ronflements dort à point fermé.

J'ai beaucoup de mal à ouvrir les yeux.

Il est six heures et le peu de lumière qui filtre à travers les persiennes me montre qu'il fait encore nuit. Je n'ai dormi que quatre heures. Ça commence à devenir dur, toutes ces nuits écourtées. Pas étonnant que je me sois endormie la seule nuit où il ne fallait pas. Dès que ce souvenir ressurgit, la honte me submerge. Ce n'est quand même pas commun une maîtresse qui s'endort la tête à peine posée sur l'oreiller. Il n'y a qu'à moi que ça arrive ce type de chose.

Je finis par m'asseoir et essaie encore d'ouvrir les yeux.

Je sens que la journée va être un supplice.

J'ai deux réunions hyper importantes et bien-sûr, ce fichu déjeuner. Rien que d'y penser mon estomac fait des saltos. Je ne sais pas ce qui m'attends exactement et cette attente me rend folle. Je sais que je dois en passer par là mais si je pouvais me cacher dans un trou de souris, je le ferais.

Allez ! Il faut que je bouge de ce très confortable canapé et que j'aille prendre une bonne douche. Ça va peut-être m'aider à me réveiller. Avant de passer dans la salle de bains, je lance la cafetière. Un bon expresso fera le reste.

Avec ces réunions à préparer, je n'ai pas beaucoup de temps devant moi. Il faut que je sois au bureau pour huit heures. Mais j'aime être toujours un peu en avance pour avoir le temps de me préparer et de pouvoir dès les premières minutes, être au top.

Il me faut ce laps de temps pour mettre mon masque de femme qui contrôle tous les pans de sa vie. Ce masque se craquèle de jour en jour un peu plus.

Après une douche bien chaude, je me scrute dans le miroir. Et ce que j'y aperçois n'est pas génial. Mon teint est pâle, mes yeux sont cernés et rougis.

Ce n'est pas dans mes habitudes mais aux grands maux, les grands remèdes. Je vais forcer sur le maquillage aujourd'hui. Et surtout remercier l'inventeur de l'anti cernes.

J'ai besoin de me sentir forte et quoi de mieux pour cela, que de se faire belle. Je force sur ma bouche pour détourner l'attention du haut de mon visage. J'ose le rouge. J'aime cette couleur même si je ne l'emploie qu'occasionnellement.

Après un arrêt express dans la cuisine, je me glisse hors de notre appartement, mon mari toujours endormi.

C'est parti pour une journée qui sera j'en suis sûre, stressante.

Vingt minutes de trajet plus tard, j'arrive enfin au bureau. J'inspire un grand coup, plaque un sourire sur mon visage et je suis parée pour cette journée marathon. Extérieurement du moins.

Dans un premier temps, vérifier la salle de conférence ainsi que les dossiers que l'on va devoir présenter. J'ai déjà inspecté tout ça hier mais on n'est jamais trop prudent. Vu comment je suis ailleurs en ce moment, je préfère tout repasser au peigne fin une dernière fois.

Dans un deuxième temps... boire un autre café. Le premier ne fait déjà plus effet, il me faut une seconde dose de caféine dans le sang. Je vais sûrement le regretter plus tard, mais pour le moment j'ai besoin d'assurer.

Une de mes collègues me prévient que nos clients sont là et déjà installés dans la salle de réunion que j'ai quitté il y a à peine cinq minutes.

Je regarde ma montre. Pile à l'heure... J'aime ça. S'il y a bien une chose que je ne supporte pas, c'est le retard. C'en est presque maladif.

Pour ma part, la ponctualité est un signe de respect. Je comprends d'ailleurs difficilement les gens qui sont constamment entrain de courir, comme si, ils pouvaient rattraper le temps.

À l'ombre d'une vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant