Chapitre 18

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Je ne pensais pas la voir ainsi, voir ma grand-mère si jeune et rayonnant de santé. Elle est près de sa porte au sein de son ancienne maison. Elle tient une ceinture en main et fixe avec un air sévère une petite fille. Celle-ci est accroupie sur le sol et se tient en même temps les oreilles. Elle pleure et fait plusieurs squattes sous les ordres de ma grand-mère. À chaque fois que la petite perd son équilibre, ma grand-mère la roue de violents coups. Ils sont tellement violents que j'ai l'impression que la peau de la petite fille va s'arracher. En m'approchant, je remarque que celle-ci n'était autre que ma mère très jeune implorant qu'on abrège ses souffrances.

Je me réveille en sursaut sur mon lit après ce mauvais rêve. Hakeem se réveille à son tour et me regarde avec qu'un seul œil ouvert.

« Il t'arrive quoi, tu as fait un rêve ?

- Apparemment, mais pas de nous, mais ma mère et ma grand-mère », lui réponds-je troublée. Hakeem se redresse pour écouter du coup cet étrange rêve.

« Je ne pensais pas le voir de mes propres yeux, mais je sais que ma grand-mère a été très dure avec ma mère quand elle était petite. À un tel point que leur relation s'est brisée. Ma grand-mère n'a jamais assumé et a toujours proclamé qu'elle l'avait fait pour le bien de ma mère alors qu'elle l'a détruite psychologiquement et physiquement.

- Je pense qu'elle a dû en avoir conscience vu comment elle a été totalement différente avec toi.

- C'est vrai », lui dis-je en bâillant avant de me rallonger sur le lit. Hakeem pose sa tête quant à lui contre ma poitrine. Il a décidé de changer de position cette fois-ci. Habituellement c'est sur mon gros ventre qu'il aime bien reposer son lourd crâne. Il gesticule tout comme un bébé et me fait comprendre à quel point il avait envie. Je souris et me laisse emporter par lui.

2 juillet

C'est le corps en compote que je me réveille. Il fait déjà jour, je ne me suis pas levée tôt pour préparer le petit-déjeuner de Hakeem. Je ne sais même pas comment définir mon portable et mon coussin. Hakeem entre dans la chambre et me claque fortement le fessier.

« La grosse réveille-toi, j'ai fait le petit-déjeuner !

- Tu me frappes alors que cette nuit tu m'as tué, lui dis-je en le regardant de travers.

- Je ne t'ai même pas encore touché », me dit-il en levant les mains en signe d'innocence.

Je me lève difficilement et entre dans la douche. Une fois finie, je prie et rejoins dans le salon mon mari qui m'avait préparé un brunch. Je souris tout comme une reine.

« Quoi moi aussi je sais faire à manger, se défend-t-il en me tirant la chaise pour me faire asseoir.

- Je n'ai pas dit le contraire, ce que je te reproche, c'est de ne pas nettoyer correctement derrière.

- Même si je lave avec ma langue ce sera toujours sale pour toi, me dit-il.

- C'est vrai », je l'admets avant de sentir le parfum du thé qu'il m'avait préparé spécialement. Je goûte à chacun des plats sur la table.

« Bon je t'explique le programme, Abiola reste ce week-end à la résidence, Grégoire s'est cassé donc on a la maison rien que pour nous.

- Qu'est-ce que tu m'as prévu pour la journée, lui demandé-je suspicieusement.

- J'espère que tu as préparé un bon cardio, parce que je vais faire ta fête !

- Monsieur mon mari tu vas me violenter ou me faire l'amour ?

- Les deux », me dit-il sans me laisser le temps d'engloutir ma fraise qu'il se jette pour m'attraper par ma taille.

Quelques instants à la suite, c'est avec nos corps lâches, que Hakeem et moi tombons épuisés sur le sol de notre salon. Allongée sur le dos, je regarde Hakeem qui reposait sa tête sur mon ventre pour faire je ne sais quoi avec.

L'alliance de nos songesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant