12 octobre
Après ma quatrième tasse de café, je sens que mes yeux ne vont pas tarder à brûler. Je m'efforce de garder mes paupières ouvertes et de ne surtout pas tomber dans un sommeil que je n'ai pas prévu. Je n'ai rien compris pour la toute première fois aux propos de Josine. Je suis sûre et certaine de vivre dans le même monde que cette femme. Sauf qu'à ma place, elle a le don de voir ce qui se passe au de-là de notre entendement. De ce que j'ai compris est que mon corps tombe dans un état de somnambulisme sans que je l'ai demandé. Il agit comme je le fais d'habitude entre mon ménage, mon sport et mon boulot. J'effectue depuis mon retour chez moi, le ménage. J'ai repassé à plusieurs reprises la serpillière sur le sol. Je ne peux plus allumer mon aspirateur par respect pour mes voisins. Les murs sont si fins et très mal isolés, que j'ai pour habitude d'entendre ma voisine effectuer ses ébats sexuelles avec à chaque fois des partenaires différents.
Serais-je devenue folle suite à tout ce qui m'est arrivé plus jeune ?
Pourtant cela n'a aucune logique, aucun sens !
Devrais-je revoir mon ancienne thérapeute ?
Non, elle me prendra sûrement pour une folle.
Je jette un œil au message de Josine sur mon portable.
« À la place de flipper inutilement, prie pour demander la protection de Dieu en cet instant très important. Comme je te l'ai dit, ton démon veut t'empêcher d'accomplir ton destin ! ».
Je soupire et fixe droit devant moi.
Eh bien, comme conseillé, autant l'exécuter.
C'est tel un zombie que je retourne le lendemain au boulot. Je ne savais plus définir la forme d'une porte ou bien encore la chaise de mon bureau. C'est tout comme une automate que j'ai répondu à chacun des appels. Bien que j'ai été occupée, je n'ai cessé de repenser aux événements de la veille.
Mes rêves auraient-ils pris part à ma réalité à présent ?
Ils ont pris une telle ampleur que je ne sais plus les différencier. J'ai prié toute la nuit pour demander la protection de Dieu, mais je ressens encore de grosses palpitations au niveau de ma poitrine.
À l'heure du déjeuner, je me joins à plusieurs collègues à la cantine, après que l'un m'ait invité. Ils devaient sûrement avoir pitié de me voir manger chaque midi seule. Finalement, ce sont des personnes plutôt drôles et intéressantes. Je n'ai pas passé une seule seconde à m'ennuyer durant cette pause de midi. De quoi passer la journée. J'écoute sans me prononcer, le débat que lance l'un de mes collègues avec une collègue. Elle n'était pas du tout d'accord avec ses propos. Elle était soutenue par toute la gente féminine à table tandis que la gente masculine soutenait le macho décomplexé.
« Mais racontez pas n'importe quoi, c'est à l'homme de choisir le prénom de l'enfant ! Déclare-t-il en nous laissant sans voix.
- Bah non, c'est aux deux parents de choisir », défend la collègue. Durant 10 bonnes minutes ils débattent sur le même sujet. D'un coup, le collègue en question se tourne sur ma personne pour avoir mon opinion, sachant que j'étais la seule à ne pas m'être prononcée. Je souris avec gêne tout en me retenant d'exprimer mon agacement. À vrai dire, ce débat m'importait très peu. Je n'aime pas faire de débat. J'ai pour habitude d'avoir des avis tranchés. Si tu n'es pas d'accord avec moi, tant pis, je ne vais pas en faire tout une histoire. Si tu veux avoir raison, je te donne raison. Si tu veux avoir le dernier mot, je te donne le dernier mot. Mais en attendant, j'aurais déjà pris la route de droite tandis que tu continuerais seul à te diriger vers celle de gauche. Je n'aime pas communiquer avec des personnes entêtées, ça me donne des sueurs froides atroces.
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L'alliance de nos songes
Ficción GeneralCe fut difficile pour moi de réaliser le moindre rêve. Les miens auraient apparemment été dissimulés par une force supérieure totalement inconnue. Cette force que je pensais jusque-là d'un haut niveau et intouchable présentera un grand signe de faib...