Capuche-cargo a insisté pour me raccompagner au métro. Finalement, il est sympa. Je ne lui ai pas laissé mon numéro pour autant. Chaque chose en son temps et puis, il ne me l'a pas redemandé.
S'il veut avoir la chance de me revoir, il n'a qu'à se pointer au ciné un soir où je travaille.— vas-y, j'espère que la prochaine fois t'auras pas des goûts aussi éclatés.
— pardon ?
— lait vanille, souffle-t-il honteux ...
Il oublie trop vite qu'il a acheté des pop-corns salés pour son film. Le toupet du type est stratosphérique.
— écoute Dimitri, je vais finir par te bloquer avant même d'avoir tes réseaux sociaux et qu'il y ait une prochaine fois ...
— Dimitri ? s'esclaffe-t-il Tu sors ça d'où ?
— j'sais même pas, l'accompagne-je dans son rire
— c'est grec hein. Mais moi, mon blaze est d'origine celte. T'oublies ? Une mémoire courte ?
J'ai tellement une bête de mémoire que tu devrais même pas en douter. Aie peur.
— du tout. J'ai tout retenu de toi Malo.
— toujours pas ... mais bien tenté.
Bon. Ça doit faire cinq minutes que nous sommes arrivés devant la bouche de métro et je pense qu'il est temps que je retourne chez moi. Je suis explosée de ma journée et ce pseudo-rappeur en herbe a bousillé mes plans pour avoir un sommeil complet ce soir. En plus, à tout moment, je vais voir Elise avachie sur mon canapé en rentrant chez moi.
— on se reverra un jour ?
— tu sais où j'travaille nan ? Alors le jour où tu voudras me revoir, je saurais partir quinze minutes plus tôt aussi.
— ah, crâne-t-il t'as kiffé passer du temps avec moi du coup ?
— ouep. Tu m'intrigues trop. J'te l'ai dit.
Je commence à descendre les marches des escaliers sous-terrain mais je me fais rapidement rattraper par le poignet.
À l'aise.— attends ! Et si j'veux te contacter avant ?
Je m'arrête et secoue ma tête de droite à gauche.
— t'as tellement kiffé passer du temps avec moi que t'en redemandes déjà en fait ?
Il replace correctement sa capuche sur sa tête en zippant le haut de sa doudoune.
— exact, avoue-t-il. J'vais essayer d'aller voir un film bientôt alors.
— lundi, mercredi, jeudi, j'embauche l'aprem et j'finis à vingt heures trente. Le samedi je taffe du matin au soir et le dimanche j'aime bien calculer sonper quand j'ai fini. Voilà.
Je lui balance mes jours de travail de but en blanc. Pour peu que ça soit un harceleur, dégénéré sociopathe. J'aurai peut-être pas dû. Il est sympa, bon délire même, mais je ne le connais pas. Purée faut que j'apprenne à réfléchir et ne pas être autant à l'aise moi aussi. Mais sa façon d'être est tellement appréciable aussi, comprenez moi, le goût du risque, tout ça ...
J'ai trop le « t'inquiète tu as fait deux ans de boxe et cinq ans de Taekwondo, tu sais te défendre » facile.
— azy. On s'capte dimanche alors.
Avant même que je réponde, DimYouCédricEvanDylan ou que sais-je, se retrouve déjà sur le trottoir d'en face en me saluant du bras d'un air taquin. Ça on peut le dire. Il est taquin. J'ai goûté à ce trait de caractère pendant notre escale au bar.
VOUS LISEZ
Filer à l'anglaise
FanfictionFILER À L'ANGLAISE. (fuir discrètement, filer en douce, faire preuve de malice, de lâcheté, d'habilité ou encore se défiler, se dérober) L'expression proviendrait de l'ancien verbe "anglaiser", pour "voler". Par la suite, on aurait utilisé "filer à...