STUPÉFIANT

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Faut voir comme j'ai super honte.
Il a dû se dire que j'étais une gamine ridicule qui se berce d'illusions.

Heureusement que ce sont par les bras de Morphée que je me suis faite bercer, ces dernières heures et non les siens. J'ai tapé un sacré coma sans perte de mémoire, et ce, à regret. De toute façon, même si tel avait été le cas, Evi se charge parfaitement bien de me la faire recouvrer depuis qu'on a émergé.

Cette peste.

Et moi aussi j'en suis une parce que ça m'aurait peut-être plu davantage de me faire bercer par ses bras. Ça ne peut se nier.

Je me suis littéralement évertuée à faire comme si ça me faisait nada, mais j'étais plus cramable que les maisons de l'incendie de Londres en 1666.

Rien que l'année est la coïncidence de trop.
Me voilà à faire des références historiques. J'en ai du temps à perdre, dites-moi.

Moi.

Mais si seulement Évi, qui se fout ouvertement de ma gueule depuis qu'on est rentré dormir chez moi pouvait changer de disque, ça serait plus simple de digérer l'info.

Première fois de notre vie qu'on a autant de place pour dormir ceci-dit. D'habitude, on partage mon lit toutes les trois, mais là, Palmo a chopé Élise à notre retour–arrachées– et l'a emmitouflée sous la couette du clic-clac.
Elle n'avait aucune issue. Je pense même qu'elle n'en cherchait pas.

Dieu merci on n'a entendu aucun bruit pegi 18 et on s'est endormi comme des masses.

Donc là, on a le luxe d'étendre nos bras et j'ai même celui de lui foutre l'un des miens sur son visage pour avoir ressasser de nouveau, dès quatorze heures du matin, mon comportement arrogant de la veille.

Mais l'alcool coulait en abondance dans mes veines aussi ... Mon moment de faiblesse était justifié ... Pour moi également c'était compliqué de résister à l'appel de ses lèvres. Ou l'appel de lui tout entier. Ce n'était pas le parcours du combattant parce que j'étais vexée mais c'était le parcours d'accrobranche de l'Indian Forest quand même.

— en vrai, tu l'as pas calculé une fois que t'es revenue d'la twingo, et ça, c'est un comportement de bad bitch.

J'envoie valser ma tête contre le coussin, mes mains recouvrant mes yeux. Je regrette un peu de gesticuler de la sorte quand je me rappelle de mon mal de crâne.

Mais je ne regrette rien à me rappeler de son air dépité sur le parking. A croire qu'il n'avait pas eu sa dose de besos plus tôt dans la soirée.

C'était jouissif, quand même.

— j'suis ni bad ni bitch, grogne-je contre moi-même

— alors là, détrompe toi ! pouffe-t-elle alors que je me tourne vivement pour l'étouffer

Élise déboule dans ma chambre et saute sur mon lit. Ça me coupe dans mes mouvements, ma proie se libère easy. Pas pour longtemps, mon coussin ne reste pas loin.

On se décale pour lui faire une place au milieu de nous et elle s'y faufile sans problème.

— COUCOU !

— bien dormi ? demande Evi

Elle secoue sa tête frénétiquement.
Je.ne.veux.aucun.détail.

Filer à l'anglaiseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant