On fait défiler la liste de films d'action dispo sur netflix et je le vois se pencher à sa droite pour choper ma lecture du moment, justement, posée sur ma nouvelle cagette. Je le regarde donc, d'un oeil, feuilleter Martin Eden, que je n'ai toujours pas fini.
Entre-temps, j'ai commencé un autre livre aussi, je ne la joue pas très stratégique. Mais pendant que je faisais les cadeaux de noël, mes pieds m'ont emmené jusqu'à la FNAC. J'ai donc été obligé de ressortir avec un nouveau roman ...
Du coup, je n'ai pas encore pu découvrir toutes ses annotations, mais je m'en impatiente quand même.
Même si j'en ai découverte de nouvelles, depuis les pages quarante-neuf et cinquante, dans lesquelles il faisait allusion à ma splendide âme. Ça, je n'ai pas oublié.
Ce big charmeur.
— t'es rendue où ? demande-t-il
— la page cornée. J'sais pas trop, dans les trois cents pages nan ?
— t'as pas de marque-page ?
Je secoue la tête en lui indiquant que je dois sûrement en avoir un qui traîne au niveau de mes autres livres exposés.
Alors il est maintenant accroupi devant ma bibliothèque, à sa recherche.
— tu lis du Khadra ? s'étonne-t-il
Je laisse tomber la télécommande et marche jusqu'à lui. Il tient L'attentat dans les mains.
Je place l'une des miennes sur son épaule et il relève sa tête dans ma direction.
— j'peux te l'emprunter ? J'l'ai pas lu, lui.
— serres-toi, oui.
J'en chope un autre à ma hauteur et lui mets sous les yeux. Les Hirondelles de Kaboul.
— tu l'as lu celui-ci ?
Il secoue sa tête, toujours accroupi. Je prends alors l'initiative d'empiler le bouquin sur l'autre.
— merci, femme.
Un rire m'échappe et j'appuie sur son épaule pour qu'il s'écroule sur les fesses.
Il grogne mais finit par rire à son tour en voulant me balayer de sa main, alors que je suis en pleine fuite. J'ai eu chaud, mon séjour est plutôt petit alors je me serais pris la table basse en pleine nuque.
Ça aurait été un scénario à la Agatha Christie, par contre. Yasmina Khadra peut se montrer tout aussi tragique, mais pas dans ce sens.
— attends, se relève-t-il, moi aussi j'ai un quetru pour toi.
Il se fraie un chemin jusqu'à son sac à dos en évitant mon énorme pouffe, qui me sert surtout pour lire et en sort un paquet rouge et bleu.
Sympa le papier cadeau Spider-man.
Je relève mes yeux vers lui et le fait qu'il posait déjà les siens sur moi, a eu raison de ma timidité.
Il pouffe lorsque je détourne le regard aussitôt.
Je ne laisse finalement pas la gêne que c'est d'ouvrir un cadeau prendre le dessus sur moi et tate l'emballage, même si je devine déjà qu'il s'agit d'une tasse.
— difficile de savoir ce que c'est, plaisante-je
— tu penseras à moi touuuuus les matins en buvant ton chocolat chaud.
Ses trente deux dents sont une nouvelles fois de sortie alors que moi, je n'arrive qu'à lui rendre un sourire gêné.
Je ne tarde pas pour l'ouvrir et tombe sur un mug blanc avec une phrase écrite en noir.
VOUS LISEZ
Filer à l'anglaise
FanfictionFILER À L'ANGLAISE. (fuir discrètement, filer en douce, faire preuve de malice, de lâcheté, d'habilité ou encore se défiler, se dérober) L'expression proviendrait de l'ancien verbe "anglaiser", pour "voler". Par la suite, on aurait utilisé "filer à...