Mickey saute partout autour de moi, manquant de renverser un des autres passants sur le trottoir. Il s'excuse, un sourire niais au visage, mais continue de courir partout et de sautiller comme un fou. Je le tire par la capuche, le ramenant près de moi.
- Putain, arrête de sauter partout ! On dirait un gosse. Tu as faillit bousculer quelqu'un en plus.
- Désolé, mais je suis trop excité !
Je soupire.
- T'es au courant qu'on va juste chez moi, hein ?
- Je sais, répond t-il, en se libérant de ma poigne, mais c'est la première fois que tu m'invite dans ta maison. Je suis trop content !
- Je t'ai déjà expliqué pourquoi je t'invitais pas, je bougonne en fixant mes chaussures.
Comment inviter quelqu'un sereinement chez soi, quand le chez soi en question est une maison close ? Surtout quand c'est de Mickey qu'il s'agit. Avec lui, on n'est jamais sûr de rien. Il trouvera bien une connerie à faire. Et puis... Ouais, j'avoue, j'ai un peu honte de l'endroit où j'ai grandi. Vivre entouré de prostituées, c'est pas aussi cool que ce que certains garçon en chaleur pourrait penser. Elles sont supers sympas, c'est un peu comme ma famille, mais bon... Je sais pas comment l'expliquer, mais je complexe de vivre dans ce genre d'endroit. Pourtant il n'y a vraiment pas de quoi, ce n'est pas moi qui me prostitue, alors je ne comprends pas pourquoi ça me gêne.
- Je m'en fou, répond Mickey en haussant les épaules, en fait, je suis même content que tu m'ai invité malgré le fait que tu ai honte. Ça prouve que tu me fais confiance !
- Pfff.
En fait il n'a pas tort. Il a tellement insister, et puis, je n'ai rien a caché.
Alors qu'il commence à repartir en sautillant, je l'attrape par le poignet.
- Hop là, tu restes là toi. Arrête de courir partout.
Alors qu'il ouvre la bouche pour protester, j'entremêle nos doigts et le rapproche un peu de moi. C'est autant pour qu'il reste en place que parce que j'en ai envie. Il ouvre de grands yeux surpris et se tait. C'est vrai que je ne prends pas souvent ce genre d'initiative. Il sourit en baissant les yeux et s'accroche à mon bras. C'est bien quand il est calme comme ça. Soyons clair, ça n'arrive pas souvent, alors autant en profiter. On marche encore un peu en parlant de tout et de rien. Quelques minutes plus tard, on arrive devant l'établissement qui me sert de maison.
Je lâche la main de Mickey et celui-ci croise les bras, avec une moue boudeuse. Je lui souris et lui ébouriffe les cheveux avant de pousser la porte. Lorsque la clochette de l'entrée sonne, annonçant notre arrivée, le gérant du bordel se retourne et me sourit.
- Ha ken ! Ça tombe bien, viens par là.
- Bonjour déjà.
- Oui, oui, bonjour, et...ho ! Bonjour jeune homme, fait-il en se penchant un peu sur ma droite pour voir Mickey, caché derrière moi.
- Bonjour monsieur, répond t-il en regardant un peu partout autour de lui, l'air curieux.
- Hum...tu m'as l'air un peu jeune pour un client... Tu es un ami de Ken ?
- Heu...oui ? Commence t-il en me lançant un regard hésitant. Et je suis pas si jeune, j'ai le même âge que Kenny-ch... Heu...que Draken, se rattrape t-il en voyant mon regard noir.
L'homme en face de nous ouvre de grands yeux.
- Hein ? Tu es au courant que Ken a dix-sept ans ?
- Oui, moi aussi, répond Mickey en plissant les yeux, vexé.
- C'est vrai, j'interviens avant qu'il n'y ai un massacre.
- On ne dirai pas, répond finalement le gérant avec un haussement d'épaules. Bref, Ken, vient m'aider deux minutes à sortir ces cartons s'il te plaît.
Je souffle en détaillant la pile qui comporte une bonne vingtaine de caisses. Génial. Je me retourne vers Mickey qui est parti bouder dans son coin.
- Tu peux m'attendre deux minutes ? Je fais au plus vite, en attendant tu peux rester dans la salle d'attente.
- Je peux vous aider si vous voulez.
Alors que je m'apprête à dire que c'est une excellente idée, puisque je pourrais le surveiller, le gérant me devance.
- Non, non, tu es notre invité. Ne t'en fais pas, on se débrouille.
Nous nous séparons donc, lui partant patienter en salle d'attente, et moi me dépêchant de soulever ces cartons et de les ranger dans la fourgonnette garée devant le bâtiment. C'est limite si je ne les balances pas avant de courir en prendre d'autres.
- Ben dit donc, t'as jamais été aussi vite. T'es pressé de le revoir ton pote, commente le gérant en me regardant faire.
- Je suis surtout inquiet de le savoir sans surveillance.
- Bah, tant fait pas. Il ne devrait pas avoir de problème.
- Non, tu ne comprends pas, c'est lui qui vas les créer, les problèmes.
- Ok...la confiance règne.
- Crois moi, si tu le connaissais, tu ne le laisserai pas se balader tout seul au milieu de ton business.
- Vas vite le rejoindre alors.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Je pose le dernier carton et part trouver Mickey avec un mauvais pressentiment. J'essaie de ne pas courir dans les couloirs parceque c'est un peu bizarre. J'arrive dans la salle d'attente et, j'ai beau tourne la tête dans tout les sens, aucune trace de Manjiro. Comme par hasard ! Je m'y attendais un peu, mais quand même... Il m'insupporte ! Qu'est ce que j'ai fait pour mériter un petit ami pareille ? Je vais le tuer. Mais d'abord il faut que je le retrouve. Je soupire lourdement et par à la recherche de cet idiot. Plus la surface de recherche se réduit, et plus je commence à stresser. C'est pas vrai ! Où est ce qu'il a bien pu passer ? J'en ai marre de devoir veiller sur lui. Dès que je tourne les yeux un instant il disparaît. Merde à la fin, je suis son copain ou sa mère ? Je fouille chaque pièce libre de fond en comble. Peut-être qu'une des filles l'a confondu avec un client ? Ce serait vraiment le pire scénario possible. Et si...non. Non, non, non, calme toi Draken. Mickey à la tête d'un gamin de douze ans, aucune des meufs n'a pu le prendre pour son client c'est impossible.
Je me stoppe net dans ma course. Je l'ai entendu. C'était sa voix, c'est sûr. Je reviens sur mes pas et tend l'oreille. Des éclats de conversation me parviennent. Plus de doute possible, c'est bien la voix de Mickey. Je me précipite vers l'origine du son. J'arrive dans la salle de repos, constituée d'un vieux canapé et deux fauteuils, une table basse et une machine à café, pour trouver Manjiro assis tranquillement, en train de papoter. Je vais le tuer. Bon, au moins il n'a pas fait de conneries. Il est assis entre deux filles. L'une est en train d'attacher ses cheveux en petites couettes, et l'autre et en train d'appliquer du verni rouge vif sur les ongles de sa main gauche, pendant qu'il tape la discute à une troisième femme, assise en face de lui sur l'un des fauteuils. Et ben dit donc... Il c'est vite intégré. Je souffle, et il lève les yeux vers moi avant de me sourire, l'air ravi.
- Draken ! Ça va ?
- Ça irait mieux si je n'avais pas passé un quart d'heure à te chercher. Je t'avais demandé de m'attendre dans la salle d'attente.
Il prend un petit air penaud.
- Désolé, en fait je me suis perdu et j'ai fini par arriver ici. Du coup, ces charmantes demoiselles m'ont accueilli dans leur espace de repos et on a commencé à parler.
Les deux filles assises à côté de lui glousse au "charmantes demoiselles".
- Tu me fatigue, je soupire en me laissant tomber dans le fauteuil encore libre.
- Ne soit pas si dur avec lui Ken. Toi aussi quand tu étais petit tu disparaissais souvent et on te cherchait partout.
- Oui, quand j'avais neuf ans. Lui il en a dix-sept.
- Vous avez connu Draken enfant ? demande Mickey en se redressant un peu, l'air intéressé.
- Ho oui, répond la troisième femme en décroisant les jambes, c'est même moi qui l'ai élevé.
Elle se penche un peu en avant, faisant tomber ses longs cheveux blonds de ses épaules et fixe Manjiro qui a l'air captivé. Une lueur amusée brille au fond de ses grands yeux bleus lorsqu'elle ajoute :
- Et je pourrais même te raconter plein d'anecdotes très gênantes sur notre petit Ken.
Je grimace et secoue vivement la main.
- Ça ira Irina. Il n'a pas besoin d'entendre ce genre de chose.
- Si j'avais su que vous étiez la mère de Draken, je me serais présenté comme il se doit dès le début, s'exclame Mickey en s'inclinant. Je m'appelle Manjiro Sano. Ravi de vous rencontrer.
La jeune femme rit de bon cœur.
- Je ne suis pas vraiment la mère de Ken, mais c'est tout comme en effet. Je suis Irina Jelavic. Ravie de te rencontrer aussi.
- Vous devez être une personne incroyable pour avoir trouver le temps d'élever un enfant, qui n'est même pas le votre, en plus d'exercer votre métier.
- Oulala, tu me flatte. Je t'aime bien toi. En vérité ça n'a pas été si dur, Ken était un enfant plutôt sage et mature, même s'il avait la salle manie d'aller traîner dans les rues pour se battre. Et puis, je n'étais pas seule. On a toutes élevé Ken. Les deux filles assises à côté de toi l'on souvent gardé elles aussi.
- Mais nous on est trop jeunes pour représenter une figure maternelle. On est plus comme ses grandes sœurs, précise celle assise à sa gauche en finissant d'appliquer le verni avec un air satisfait.
- Trop cool ! Vous formez un peu une grande famille, c'est génial.
La porte s'ouvre soudain dans un grand claquement, nous faisant tous sursauter. Un homme nous fixe d'un air énervé depuis le pas de la porte. Il m'a l'air bien alcoolisé.
- Putain ! Vous foutez quoi ? Ça fait quinze minutes que j'attends qu'on vienne s'occuper de moi ! Elle est où ma pute ?
Je serre les poings et lui lance un regard noir. Je déteste qu'on parle comme ça des femmes qui m'ont élevé. Elles méritent un minimum de considération. Irina serre les dents et Manjiro fixe l'homme avec dégoût.
La fille assise à droite de Mickey se lève en palissant, avant de s'incliner.
- Je suis vraiment désolée, vous êtes mon client. Je...je n'ai pas vu passer l'heure.
- Bouge toi salope, j'ai payé pour te baiser.
Je me lève de mon siège avec colère, mais je n'ai pas le temps d'ouvrir la bouche que Mickey me devance.
- Ce n'est pas comme ça qu'on parle aux femmes.
Je suis étonné par son ton calme, mais je devine aisément la rage dissimulé derrière cette voix froide.
L'homme le dévisage avant de cracher à ses pieds. Ses yeux passent avec dédain sur ses couettes et ses ongles vernis.
- Ta gueule p'tit PD. Ça, fait-il en attrapant violemment la jeune fille par le bras, c'est pas une meuf, c'est une chienne. Alors je lui parle comme je veux.
Avant que j'ai pu esquisser le moindre mouvement devant des propos aussi déplacés, l'homme se retrouve à terre, sous le regard fou de rage d'Irina. Je me dépêche d'éloigner la jeune fille encore sous le choc et l'a rassoit à côté de Mickey, tandis que la deuxième par chercher le gérant. Mon copain cligne des yeux et me lance un regard interrogatif.
- Comment elle...
Irina se rassoit tranquillement dans son fauteuil, toujours bouillonnante.
- Je suis ceinture noire de Judo, explique t-elle simplement en fusillant toujours du regard l'homme à terre.
- Comme moi, souffle Mickey pour lui même. Sauf que j'aurai jamais réussi à donner un coup de pieds pareil perché sur des talons aiguilles.
Le gérant arrive quelques minutes plus tard, et fait sortir l'homme, le traînant presque derrière lui. Irina lui lance un dernier regard noir avant de se pencher vers la jeune fille, qui n'a toujours pas ouvert la bouche, le regard dans le vague.
- Ça va aller ma grande ? Tu devrais peut-être prendre ta nuit pour te reposer.
Elle secoue la tête, au bord des larmes.
- Je suis désolée.
- Il ne faut pas, lui assure Mickey, ce n'est absolument pas de ta faute. Tu n'as rien fait qui mérite des excuses. Ce genre de comportement c'est vraiment honteux.
- Malheureusement, on a l'habitude d'être traitée ainsi, soupire Irina. Les hommes pensent que parce que l'on vend notre corps, on est de simples objets dépourvus d'âme. C'est rageant, mais ça fait partie de notre métier.
- C'est plutôt les clients dans ce genre qui sont dépourvus d'âme. Avant d'être des prostituées, vous êtes des femmes. Et puis, je suppose que la plupart d'entre vous ne font pas ce métier par choix. Vous êtes des battantes, vous méritez beaucoup de respect.
- Si seulement tout les hommes pouvaient penser comme toi, soupire Irina en s'enfonçant dans son fauteuil. Ça mon p'tit Ken, c'est un homme à marier.
- J'y songerai, je répond en haussant les épaules.
- Ho, s'étonne t-elle légèrement en arquant un sourcil.
- Ha ouais... C'est pas le timing idéal, mais... Je crois que...non, en fait je suis sûr d'être attiré par les hommes, je bredouille en me balançant d'un pied sur l'autre.
- En même temps, tu as grandi au milieu de meufs à moitié à poil, ça a dû te dégouter un petit peu.
Elle a beaucoup trop de franc-parler, c'en est presque désespérant.
- Ça...ne te dérange pas ?
Elle hausse les épaules et roule des yeux comme si la réponse était évidente.
- Je passe mes nuits à m'enfiler des bites, et tu crois que je vais te reprocher de t'en prendre une de temps en temps ?
Je rougis vivement et secoue la tête, désespéré. Qu'est ce que je disais ? Je lance un regard à Mickey, qui fixe le mur, rouge de gêne. Irina nous dévisage tour à tour avant d'ouvrir de grands yeux.
- Attendez...vous l'avez jamais fait ?
Je me cache à moitié en prenant ma tête dans ma main.
- ... Non.
- Mais... Manjiro et toi vous êtes bien en couple ?
- Ouais.
Petit sourire victorieux de Mickey, malgré ses joues cramoisi.
- Halala... Prends bien soin de lui, des garçons comme ça, ça ne cour pas les rues.
J'attrape mon copain par la main, essayant de fuir l'interrogatoire qui se profile.
- Allez viens Mickey, on va dans ma chambre.
- Hou~ Dans la chambre... Pensez à vous protéger les enfants, nous lance Irina avec un sourire plein de sous-entendu.
Je claque la porte, le visage en feu. Cette femme est un démon. Nous marchons silencieusement dans les couloirs, toujours main dans la main. Cette fois je ne le lâche pas. Hors de question qu'il retourne se perdre je ne sais où.
- Ta famille est plutôt cool, commente Mickey.
- Et gênante, je marmonne.
- Pour ça oui, souffle t-il en souriant. Attend de rencontrer la mienne. On devrait faire un concours.
Je lui offre une grimace pour toute réponse. Je donne un coup d'épaule dans l'une des portes, et elle s'ouvre sur ma chambre. Je laisse rentrer mon copain, avant de fermer derrière nous, et de m'affaler sur mon lit. Il s'assoit à côté de moi et observe sagement mon espace vital. C'est plutôt petit, et assez bien rangé, mais je me doute que s'il l'a décidé, ça sera très vite un bordel pas possible.
Des bruits obscènes et des gémissements aiguës résonnent soudain de l'autre côté de la cloison. J'ai un temps d'arrêt, avant de réaliser. J'enfoui mon visage dans mon oreiller, mort de honte. Cette journée n'en finira donc jamais d'être gênante ?
- Comment tu fais pour dormir si c'est tout les soirs comme ça ?
Et il a pas d'autres questions à poser lui ?
- J'en sais rien, d'habitude je fais pas gaffe.
- Dis...ça te dirait qu'on fasse comme eux ?
Je me retourne vivement sur le dos pour le regarder, les yeux écarquillés.
- ... Mickey. Tu sais qu'ils ne sont pas en train de jouer ou de se battre ?
Il cligne des yeux, interloqué avant d'éclater de rire. Il se penche au dessus de moi avec un sourire étrange. Ses yeux brillent d'une lueur que je ne leurs avaient jamais vu. L'atmosphère de la pièce change d'un seul coup. Il y flotte comme un parfum de danger, et c'est pourtant terriblement attirant. Il ancre son regard dans le mien et passe une main sous ma chemise, me faisant rougir encore un peu plus.
- Tu me penses donc innocent à ce point ? me demande t-il d'une voix basse en déboutonant le haut de ma chemise.
- Mickey...
Il s'assoit à califourchon sur mon bas ventre, et me dévore littéralement des yeux. Je commence à avoir chaud. Beaucoup trop chaud.
- Moi je suis prêt. En plus, personne ne risque de nous entendre ici.
- Manjiro.
Il frissonne à l'entente de son prénom. Je crois que c'est la première fois que je le prononce. Je l'attrape par les hanches et inverse brusquement nos positions. La vision de mon petit blond plaqué au matelas fais s'envoler mes derniers doutes. Je lui rends son sourire.
- Tu as vraiment cru que j'allai te laisser me dominer ?
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Confessions
Random- Dis leur... - Tu as honte ? - Pourquoi se cacher ? - Je t'aime. - Je veux assumer notre relation. - J'ai peur... Voici plusieurs petites histoires inspirées de Tokyo revengers. Comment se passerai le coming-out des persos des ships de Tokyo reveng...