Ran x Izana

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Merci à BeliveInWakashin pour sa commande, en espérant que l'histoire te plaira. ^^

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Je revérifie une dernière fois que j'ai tout ce qu'il me faut en énumérant les objets présents sur la liste que nous on fournit les professeurs.
- Alors ça, c'est bon, un pull, c'est bon, mon livre c'est bon, ma trousse de toilette, j'ai... Ma brosse à cheveux ! Merde, où est ce que je l'ai mise ?
Je commence à retourner toute ma chambre, à ouvrir tout les placards et à fouiller dans tous les recoins possibles et imaginables. Je m'énerve tout seul et peste contre le sort qui s'acharne sur moi.
Mon frère arrive dans mon dos et s'accoude à l'encadrement de la porte pour me regarder chercher.
- Tu veux pas m'aider plutôt ? je grogne à son intention.
- C'est ça que tu cherches ? me demande t-il en levant ma brosse à cheveux devant mes yeux.
Je lui arrache des mains avec un regard noir.
- Sérieux Rin ? Ça fait dix minutes que je la cherche !
- Sérieusement, parfois je me demande si c'est vraiment toi le plus vieux de nous deux, soupire t-il en me regardant fermer ma valise.
- Oui, oui, c'est ça...oublie pas ton doudou, hein, je lui lance pour le faire redescendre sur terre.
Il grimace et croise les bras.
- Je ne l'ai pas emmené, et t'as pas intérêt à en parler devant les autres.
- Sinon quoi ? je le défie.
- ... Bon dépêche ou on va arriver en retard, finit-il par dire, visiblement à court d'arguments.
Je referme ma valise et le suis dans l'entrée où il récupère ses bagages posés là quelques instants plus tôt. Après un dernier regard à notre appartement, je referme la porte et on monte dans le taxi qui nous attend. Habituellement on va en cours avec nos motos, mais là, avec nos valises ça risquait d'être compliqué. De toute façon, vu le temps qu'il fait, mieux vaut y aller en voiture. Le moteur ronronne capricieusement avant de démarrer, et on se met en route pour le parking du lycée. Le trajet se passe dans un silence lasse. En même temps, il n'est même pas encore huit heures du matin, il fait gris et plutôt frisquet...
On arrive enfin au point de rendez-vous, où sont déjà présent une bonne trentaine d'élèves, dont certains de nos amis que l'on s'empresse de rejoindre. Hajime est encore à moitié endormi, appuyé sur l'épaule de Seishu qui nous fait de grands signes, et Kakucho nous accueille avec un sourire discret mais chaleureux.
- Salut les gars.
- Il est pas là Haruchyo ?
- Oui ça va, merci, et toi ? Ça me fait aussi très plaisir de te voir Rindo, raille Koko.
- Oui, ça va, pardon. Bonjoooouuuuur. C'est bon comme ça ?
- Hum... Non Haruchyo n'est pas encore là. Izana non plus d'ailleurs.
Je jette un regard circulaire autour de nous et découvre qu'effectivement, celui que j'avais le plus envie de voir pour ensoleillé ce matin gris n'est pas présent. Certainement Shinichiro qui ne c'est pas réveillé à l'heure pour l'emmener. Ce ne serait pas là première fois.
Je fais une petite moue déçue tandis que mon frère et moi engouffrons nos valises dans la soute du car scolaire qui nous mènera à notre classe de mer. Oui, oui, une classe de mer en septembre, vous ne rêvez pas. Tu m'étonnes qu'on tombe tous malade après. Bon, comme on va dans le sud, on peut espérer qu'il fera un peu plus chaud.
On parle de tout et de rien pendant encore quelques minutes avant qu'un visage masqué apparaisse dans notre champ de vision, déclenchant aussitôt le radar de mon frère.
- Haru ! s'écrit-il en se jetant dans ses bras.
Je souris en le regardant faire. Ça crève les yeux qu'il est amoureux. Dès qu'il voit Sanzu, son visage s'illumine.
Tandis que Rindo sermonne gentiment son "ami" pour qu'il enlève son masque, une touffe blanche attire mon attention. Je tourne aussitôt la tête dans sa direction. Bingo ! Un sourire béat vient étirer mes lèvres lorsque je vois Izana approcher en trainant sa valise derrière lui.
- Salut Iza !
Il lève à peine les yeux et grogne un vague bonjour en lançant littéralement son bagage dans la soute.
- J'en connais un qui c'est levé du pied gauche, commente Inui en le regardant faire.
- Il n'a jamais était du matin, je répond en haussant les épaules.
Je me mord aussitôt la langue en me rappelant qu'ils ne sont pas censés savoir que j'ai eu bien plus souvent l'occasion qu'ils ne le pensent de me réveiller aux côtés d'Izana, après l'avoir épuisé toute la nuit. Heureusement pour moi ils sont tous un peu dans les vapes et aucun d'entre eux ne relève.
On doit encore attendre vingt bonnes minutes dans la fraîcheur du matin, en râlant pour notre part, avant d'être enfin autorisés à monter dans l'un des cars. Évidemment, tout notre petit groupe s'arrange pour faire le voyage ensemble. Je me retrouve au huitième rang, du côté vitre, avec Rindo et Haruchyo devant moi, Kokonoi et Seishu derrière, et Kakucho dans la rangé de l'autre côté de l'allée. Izana a un léger temps d'hésitation mais fini par se laisser tomber à côté de moi en haussant les épaules. Je souris en songeant que je vais passer les prochaine heures assis à côté de mon copain... même si ce n'est pas encore officiel.
Après avoir fait l'appel une énième fois, le bus démarre enfin, nous berçant du ronronnement monotone du moteur. Le paysage qui défile de l'autre côté de la vitre a un charme hypnotique. Je m'appuie contre le verre froid sur lequel ma respiration vient former une buée blanche qui déforme ma vision, et regarde silencieusement le béton gris et sale de notre ville disparaitre pour laisser place aux arbres et aux champs. Ça ne nous fera pas de mal de changer un peu d'air.
Je sursaute légèrement quand la tête d'Izana tombe mollement sur mon épaule, et je le dévisage, un peu surpris. Il c'est endormi. Étant donné l'heure matinale, ce n'est pas si étonnant. La moitié du bus est d'ailleurs en train de rattraper ses heures de sommeil, et les rares encore réveillés s'occupe dans un silence respectueux pour la fatigue de leurs camarades. Il y en a bien deux ou trois dont les murmures légers et la musique très basse nous parviennent, mais c'est un agréable fond sonore qui ne dérange pas vraiment. Je jette un rapide coup d'œil à nos amis. Rindo est avachi sur Sanzu, et il se partage une paire d'écouteurs, somnolant tout les deux à moitié, Kakucho discute avec son voisin de siège, Koko est en train de lire son livre de sciences économiques, et Inui joue à un jeu sur son portable. C'est rare de voir notre groupe aussi calme.
Je souris et replace correctement la tête d'Izana sur mon épaule, écartant quelques mèches tombantes de son visage. Il a l'air serein et détendu. Sa mâchoire est relâché, ses paupières baissées sur ses iris, tous ses muscles décontractés... Il est incroyablement beau, encore plus que d'habitude. Beaucoup pense d'Izana qu'il est froid et extravagant, et j'avoue que c'est aussi ce que j'ai cru la première fois que je l'ai rencontré. Mais en fait, quand on le connait bien, on arrive à déceler les marques d'affection qu'il glisse un peu maladroitement dans chaque contact un peu plus long, chaque phrase un peu moins cinglante, chaque regard un peu plus pétillant...
Il a une façon bien à lui de vous faire comprendre qu'il vous aime et qu'il tient à vous. En même temps, il n'a jamais vraiment eu d'exemple. De ce que j'ai compris, sa mère l'a abandonné alors qu'il était encore très jeune. Je n'en sais pas beaucoup plus, il ne s'épanche jamais sur le sujet. Il l'évoque très rarement et assez vaguement avant de vite détourner la conversation. En même temps je peux le comprendre, c'est un sujet douloureux, mais j'aimerais bien qu'il m'en confie un peu plus sur son passé. Il sait qu'il peut me faire confiance quand même, non ? En plus avec Rindo on a vécu une situation quasiment similaire avant d'être placés en famille d'accueil. Famille que l'on a d'ailleurs quitté dès que j'ai eu l'âge légal pour m'occuper de mon frère de façon autonome. Contrairement à Izana, qui a eu la chance de tomber sur les Sano, les gens qui nous ont accueilli ne l'on pas fait de gaité de cœur. Ils n'étaient pas vraiment méchants, juste un peu trop négligents.
Je soupire en chassant ces tristes pensées de mon esprit. Je referme délicatement la bouche d'Iza, qui commençait à baver, m'attardant légèrement sur ses lèvres. Après un rapide coup d'œil pour vérifier que personne ne nous voit, je plante un baiser sur son front, avant de poser ma tête sur la sienne, et de fermer les yeux, espérant que le sommeil m'emporte à mon tour. Le doux balancement du bus et la chaleur un peu trop élevée finissent par avoir raison de moi. Je perds peu à peu le fil de ma pensée, les conversation autour de moi s'estompe, et je termine par plonger dans le pays des rêves.

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