Mitsuya x Hakkai

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Saluuuuuut ! Vous allez bien ? Je l'espère en tout cas. Bonne lecture !
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Je jette encore un coup d'œil anxieux au miroir et passe nerveusement ma main dans mes cheveux. C'est plus fort que moi. J'ai beau avoir l'habitude d'être au centre de l'attention, ça me fait toujours autant stresser. D'autant plus que d'habitude, je ne fais que défiler, les gens s'intéressent à ma posture, mon physique, mon allure... Là ce sera une interview, ils vont donc aussi faire attention à ce que je vais dire, et ça me terrifie. Il faudra vraiment que je réfléchisse avant de parler, que je choisisse bien mes mots... Le stress ! Je tape nerveusement du pied sur le plancher des coulisses et soupire, la gorge nouée par l'angoisse. C'est sûr que je vais bégayer et dire n'importe quoi, je vais avoir l'air d'un idiot finit.
- Hakkai ?
Je me retourne et me détend très légèrement en voyant Takashi s'approcher de moi avec un petit sourire en coin. Il remet tranquillement en place les quelques mèches rebelles que j'ai formé à force de passer ma main dans mes cheveux.
- Arrête de stresser, tu vas être parfait, déclare t-il avec un air confiant.
Il a l'air si sûr de lui que j'ai presque envie d'y croire.
- Hum... Si tu le dis...
- Si je le dis c'est que c'est vrai. Allez, arrête de toujours trop réfléchir. Tout vas bien se passer.
Il ressert un peu ma cravate et replace correctement le col de ma chemise avec des gestes pros, dignes du grand couturier qu'il est.
- Et puis je serai avec toi, sourit-il, tant qu'on est ensemble, tout ira bien.
C'est vrai. Étant le mannequin attitré de Mitsuya, je passe en même temps que lui pour l'interview. Je pourrais peut-être le laisser parler, il est tellement meilleur orateur que moi. Il a un charme naturel qui envoûte aussitôt les personnes qui l'écoutent et il sait toujours choisir les mots justes.
Il jette un coup d'œil autour de nous avant de tirer légèrement sur les pans de ma vestes pour m'obliger à me baisser, et de déposer un rapide baiser sur mes lèvres. Il s'écarte aussitôt et me lance un sourire rassurant et terriblement beau. Je retomberai presque amoureux tient.
Une femme de l'équipe télévisée arrive vers nous avec son casque, son micro et tout son fatra électronique pour nous avertir que nous devrons monter sur le plateau dans moins de cinq minutes. Mon stress remonte en flèche tandis que Mitsuya la remerci poliment. J'ai les mains moites et la gorge sèche. J'inspire et expire lentement pour me calmer. Takashi attend patiemment, les bras croisés, me lançant un petit regard encourageant de temps en temps. Comment fait il pour ne pas être nerveux ? Je ne comprends pas.
Enfin, après plusieurs publicités, le fameux jingle, et la présentation rapide du programme de la soirée, Mitsuya et moi montons sur le plateau. Je suis aussitôt ébloui par les lumières vives, et les applaudissements assourdissants du public. Je balaye d'ailleurs la foule de spectateurs du regard pour trouver mon frère et ma frangine au premier rang, à côté des petites sœurs de Mitsuya, et quelques rangées derrière, certains de nos amis qui ont pu se déplacer pour venir assister à l'interview. Ils nous font de grands gestes et des sourires tout contents. Génial, si je me ridiculise, se sera aussi devant toutes mes connaissances. Sans compter que ceux qui n'ont pas pu venir sont sûrement scotchés à leur télé.
Je secoue la tête et essaie de me concentrer et d'effacer toutes ces pensées parasites. Tout va bien se passer, tout va bien se passer, tout va bien se passer. Je souffle et prends un air confiant, bien que la seule envie qui me traverse l'esprit actuellement soit de m'enfuir en courant. Avec mon métier de mannequin, j'ai l'habitude de faire semblant, de distribuer des faux sourires arrogants ou pleins d'assurance. Je prends place dans un des fauteuils de satin rouge, placé là à cette intention, tandis que le présentateur offre une rapide récapitulation de nos parcours dans le monde de la mode.
Il nous demande ensuite de nous présenter en quelques mots. Évidemment je bafouille, mais c'est plutôt léger et presque imperceptible, dieu merci. Il ne s'agit pourtant que de donner mon nom, mon prénom et quelques détails futiles que je suis censé connaître par cœur... Ça annonce la couleur pour la suite de la soirée. Au contraire, Takashi est incroyablement à l'aise. Il parle d'un ton calme et posé, ni trop rapide, ni trop lent. Son sourire sincère, la passion qu'il met dans ses récits et son côté doux lui font vite gagner l'attention du public. On voit que c'est un vrai passionné. Il a un charisme incroyable, on dirait qu'il a envouté toute la salle, on n'entend aucun bruit quand il prend la parole.
Les questions s'enchaînent, concernant le travail, nos ressentis respectifs, nos échecs et surtout nos réussites...et je finis par me détendre un peu. Finalement ce n'est pas si compliqué. Il suffit de répondre honnêtement, sans donner trop de détails, et en ajoutant une pointe d'humour pour ne pas ennuyer les gens. En plus, quand je cherche mes mots, que j'oublie quelque chose ou que je commence à bégayer, Mitsuya vole à mon secours sans que ça ne se remarque trop, il finit naturellement mes phrases, sans trop y faire attention, et je lui en suis vraiment reconnaissant.
Mais, parce que, bien sûr il y a un "mais", tout ne pouvait évidemment pas se passer aussi bien tout le long. Ben oui, ce n'est pas marrant sinon.
Après une énième question sans importance, le présentateur se recale dans son siège et nous lance un regard qui aurait dû nous mettre sur nos gardes.
- Et donc, vous formez un duo très soudé, vous avez l'air de bien vous entendre.
Mitsuya hausse les épaules.
- Oui, en même temps on passe la plupart de notre temps ensemble, ce serait bête qu'on ne s'apprécie pas. Et puis, étant plus jeune, nous étions déjà très bons amis.
- Hum hum, je vois, mais vous savez, beaucoup de gens se pose des questions sur la nature de votre relation.
J'entrouvre la bouche mais la referme aussitôt, un peu perdu. "La nature de notre relation" ? Je vois Takashi froncer les sourcils et me lancer un regard discret, pour constater que je suis aussi inquiet que lui. Notre couple n'a jamais été révélé au grand jour, même nos amis ne sont pas au courant, même si la plupart d'entre eux s'en doute sûrement. On se serait fait griller ? Non, c'est juste impossible. On prend toutes les précautions nécessaires pour que ça n'arrive pas. C'est juste...non. Il doit parler d'autre chose.
Je commence à remuer sur mon fauteuil, mal à l'aise.
Mitsuya sourit et reprend contenance.
- Je ne comprends pas la question, répond t-il simplement.
Le présentateur ne lâche pas l'affaire pour autant.
- Et bien l'opinion public se demande si vous entretenez vraiment une simple relation de mannequin à couturier ou s'il y a... plus.
- Évidemment qu'il y a plus, je viens de vous dire que nous étions meilleur ami.
Cet homme est parfait. Il a su tourner cette phrase pleine de sous-entendu en sa faveur. Je l'aime putain.
- Bon, vous vous entêtez à ce que je vois...
Le ton du journaliste me paraît soudain bien plus froid et beaucoup moins chaleureux. Une drôle de tension est tombée sur le plateau et cette situation me déplait au plus haut point. Je ne me sens pas du tout à l'aise.
- Je vais donc m'exprimer plus clairement, est-ce que vous entretenez une relation amoureuse ? Est-ce que vous sortez ensemble ?
J'enfonce mes doigts dans la mousse du fauteuil en me mordant la lèvre. Mon cœur accélère jusqu'à m'en faire mal. Je ne me sens pas bien du tout. Takashi laisse échapper un rire nerveux et me lance un regard paniqué sans savoir quoi répondre.
- ... Non ? finit-il par lâcher d'une voix hésitante.
Le présentateur hausse les sourcils avec un sourire extrêmement mal-saint et je sens le pire arriver.
- Ho ? Dans ce cas pouvez-vous nous expliquer ceci ?
Je me fige totalement lorsqu'une image s'affiche en grand sur l'écran derrière nous, évidemment à la vue de tous. Je retiens difficilement un haut le cœur tandis que mon pouls vient frapper dans mes tympans. C'est une photo. Une photo de nous. Un silence vraiment pesant s'installe sur le plateau. Je vois les lumières clignoter. J'ai la tête qui tourne, qui tourne. Une photo de nous, dans notre atelier, en train de nous embrasser. J'ai chaud, je sens mon coeur cogner contre ma cage thoracique. Elle est un peu floue et pas très bien cadrée. Elle a certainement était prise en caméra cachée. J'entends des gens se mettre à parler, mais je ne comprends pas ce qu'ils disent. Je vois les visages choqués, sceptiques, incrédules. Je perçois les murmures qui se mettent à circuler entre les spectateurs. Putain je ne comprends plus rien, comment ça a pu arriver ? C'est un cauchemar ! Pourquoi ? Pourquoi putain ! Pourquoi ? Et c'est bon, tout le monde l'a bien vu là, ta foutue photo, tu peux la retirer ! Retire là ! Je songe en fermant douloureusement les yeux pour ravaler mes sanglots que le pays entier est en train d'assister à la scène. Notre vie privée et sentimentale vient d'être étalée sans notre accord devant des millions de téléspectateurs. Je vois le décor autour de moi se mettre à tanguer dangereusement. Les lumières m'aveuglent et le bruit de fond m'empêche de me concentrer. De parfaits inconnus sont en train de me juger, de nous juger a cet instant devant leur écran. De parfaits inconnus... Je rouvre brusquement les yeux et ne peux m'empêcher de les diriger vers la foule de plus en plus bruyante, dont le brouhaha s'efface aussitôt lorsque je les aperçois. Je veux mourir. Mon frère et ma sœur sont tout les deux en train de me dévisager. Je ne sais pas du tout ce qu'exprime leurs visages en cet instant. Un mélange de confusion, d'inquiétude et de... colère ? Dégoût ?
Je baisse aussitôt les yeux, et plaque ma main sur ma bouche en me levant précipitamment. Manquerait plus que je vomisse devant tout le monde pour achever de m'humilier.
- Excu...sez moi...je... me sens pas...
Je ne finis même pas ma phrase et fuis comme un lâche en direction des coulisses. Je bouscule dans ma précipitation une personne qui arrive dans le sens inverse, mais je n'y prête même pas attention. Je me dirige rapidement vers les toilettes. J'ai à peine le temps de tomber à genoux sur le carrelage froid et dur, et de me pencher au dessus de la cuvette que je me mets à vomir tout ce que je sais. La bile remonte dans mon nez, me brûle la gorge. La photo ne veux pas partir de mon esprit. Tout le monde l'a vu. Eux, ils l'ont vu. Les visages de ma famille restent gravés dans ma mémoire, imprimés sous ma rétine. Je finis enfin de vider mon estomac et me redresse un peu, toujours étourdis et complètement abattu. Putain... Alors que j'essaie difficilement de reprendre mon souffle, une première larme m'échappe, puis une deuxième. Putain ! PUTAIN !!! Pourquoi ? Ça ne devait pas se passer comme ça !
Je tire la chasse d'eau, et titube jusqu'au lavabo. Merde ! Je suis pathétique. Mon reflet me renvoie l'image d'un pauvre type, en larme. Je me retiens d'enfoncer mon poing dedans. A part me blesser et me rendre encore plus con que je ne le suis déjà ça n'arrangera rien à la situation. Mon téléphone n'arrête pas de vibrer dans ma poche arrière. Je n'imagine même pas tous les messages plus que sympathiques que doivent m'adresser les gens. J'ai envie de clamser. Alors que je passe de l'eau sur mon visage pour essayer de me calmer, des cris retentissent non loin.
- S'il vous plaît, vous n'avez pas le droit d'être là, retournez vous asseoir.
- Ta gueule grognasse !
Je me mord la lèvre en reconnaissant la deuxième voix. Putain manquait plus que ça. Ça va être ma fête.
La porte s'ouvre brusquement et claque contre le mur sans délicatesse, m'arrachant un sursaut. Taiju entre à l'intérieur, suivit de près par Yuzuha.
- Ha ben te voilà toi, qu'est ce que tu fous là ?
Ma sœur le fusille du regard.
- Calme toi. Il va pas bien, ça se voit, non ?
Elle me prend les mains et tente un sourire.
- Ça va ? demande t-elle avec inquiétude.
- À merveille, je répond d'un ton sarcastique et tranchant.
Sérieux, c'est quoi cette question débile.
- Hakkai, il ne faut pas te mettre dans des états pareils. Je...enfin, oui, c'est grave ce qui est en train de se passer, cette équipe télévisé ne compte vraiment que des ordures, qui vont d'ailleurs entendre parler de moi mais...tu ne peux pas t'enfuir comme ça.
- Yuzuha...tu comprends pas, je... Enfin...merde quoi ! Ma sexualité vient d'être annoncée au grand public sans mon consentement, et de la pire façon qui soit... Je...
- Hakkai, les autres ont s'en fou. Les inconnus qui te juge sans te connaître tu les emmerdes. Tu vis pour toi, pas pour eux. Quand a nous...pour être honnête, on se doutait de quelque chose depuis bien longtemps. Vous avez toujours était beaucoup trop proche pour en rester au stade d'ami, Mitsuya et toi.
- Vraiment ? Et ça ne vous dérange pas ? je demande d'une voix étranglée.
- Bien sûr que non, sinon on ne serait pas venu te réconforter.
- Alors personnellement je suis plutôt venu te mettre un bon coup de pied au cul, mais comme tu veux, lance Taiju, faisant lever les yeux au ciel à ma sœur.
- Bref, il a une façon bien à lui de le dire, mais, lui comme moi, on t'accepte comme tu es. Le fait que tu sorte avec un homme n'y change absolument rien.
- Que tu sois gay, je m'en contre fou, acquiesce mon frère, par contre, que tu fuis comme un lâche de cette façon, ça, ça va beaucoup moins me plaire. Alors tu vas me faire plaisir, tu vas m'essuyer ce visage plein de larmes, tu vas redresser la tête et tu vas aller clouer le bec de ce présentateur de mes deux. Parce que je vous rappelle que pendant qu'on cause ici, bien à l'abri des regards, ton mec est encore sur le plateau à essayer de sauver les meubles.
J'écarquille les yeux en assimilant ce que vient de dire Taiju. J'ai laissé Mitsuya seul face à une foule à la curiosité mal placée qui va l'harceler de questions toutes plus gênante les unes que les autres. Comment j'ai pu être lâche et égoïste à ce point ? Il faut que j'y retourne, il faut que j'aille l'aider.
- Donc maintenant tu bouge ton cul, tu porte tes couilles et tu vas leur prouver que t'es pas une p'tite baltringue ! Allez, allez, s'impatiente t-il en me poussant vers la sortie.
- Surtout que Baji a déjà menacé de foutre le feux au plateau, que c'est le soixante-douzième appel manqué de Draken qui me demande si vous allez bien, Mitsuya et toi, et que Koko est déjà en train de monter le dossier de plainte contre la chaîne télévisée. Donc fait leur honneur, arrête de les inquiéter et va défendre ton couple, renchérit Yuzuha.
J'essuie vite fait mon visage et remet correctement ma veste. Je marche vite dans les couloirs, bien que je ne sois absolument pas presser de retrouver la sensation de tous ces regards sur moi. Je marque un temps d'arrêt à l'entrée du plateau. J'inspire un grand coup pour me calmer et gravit les quelques marches me menant au centre de l'attention.
Takashi est enfoncé dans son fauteuil, les bras croisés comme pour se protéger, la mine un peu perdue. Son visage s'illumine dès qu'il m'apercoit, et un sourire soulagé lui monte aux lèvres. Je songe que c'est le regard que je dois avoir à peu près tout le temps, dès que je pose les yeux sur lui. C'est drôle que pour une fois les rôles soit inversés.
Je m'avance sur le plateau en essayant de faire abstraction des murmures de la foule. Au lieu de me rasseoir dans le fauteuil vide qui m'attend, je prends place aux côtés de Mitsuya dont le sourire s'élargit encore. Je ne sais pas ce qui m'a poussé à faire ça, peut être pour me faire pardonner de l'avoir abandonné comme ça. Mais je suis là maintenant. Il me prend la main et entremêle nos doigts avec un soupire fatigué. Il peut se le permettre maintenant qu'on n'a plus à se cacher. Il a vraiment besoin de mon soutien, tout comme j'ai vraiment besoin du sien. Ce coming-out imprévu est vraiment effrayant et éprouvant, mais maintenant que c'est lancé, c'est trop tard pour reculer, alors autant faire bonne figure et assumer plutôt que de fuir.
- Ha, vous revoilà M. Shiba. J'ai cru que vous ne reviendriez pas.
- Je n'aurai pas laissé Takashi seul face aux questions très dérangeantes que vous n'allez pas vous priver de poser, je soupire en serrant les dents.
- Moi j'étais sûr que tu reviendrais, murmure tout bas Mitsuya.
Le simple fait qu'il me fasse autant confiance me réchauffe le cœur. Il n'a pas douté de moi une seule seconde.
- Bien, maintenant que nous sommes a nouveau réuni, laissez moi vous posez les questions qui brûlent les lèvres de nos téléspectateurs.
Je grince des dents et Takashi souffle. Cette soirée risque d'être longue si ça continue comme ça.
- Avez vous un relation sérieuse ou juste quelques batifolages de temps en temps ? Et si vous êtes en couple, vous êtes donc homosexuels ? Vous n'avez pas peur que ce soit mal pris ? Surtout que vous êtes relativement connus.
Je serre un peu plus fort la main de Mitsuya, et je scrute la foule de spectateurs. J'aperçois mon frère qui me défit du regard, les bras croisés, attendant ma réaction, et ma sœur qui fait le signe de mise à mort. C'est plutôt clair. C'est le moment de descendre cette enflure de présentateur.
Je ne sais pas où je vais chercher l'inspiration et le courage de formuler une réponse aussi cinglante, mais les mots me viennent presque tout seul.
- Bravo, on est tout les deux des garçons et on sort ensemble, ce qui fait bien de nous des homosexuel ! Youpi, tu connais ta définition du mot "gay". Il faut que je te l'épèle aussi ou ça va aller ? Ensuite, c'est vachement culotté d'oser nous demander si on n'a pas peur que ce soit mal prit alors que c'est littéralement toi qui nous à forcé à faire notre coming-out. À ta place j'aurais tellement honte que je n'oserai même plus nous regarder dans les yeux. Tu n'avais absolument aucun droit de nous afficher comme ça, et même maintenant que c'est fait, tu ne tente même pas de t'excuser, au contraire, tu essaies de nous enfoncer encore plus. Tu sais quoi ? Va te faire foutre. Et tout ceux qui pense que notre couple n'a pas lieu d'être, allez vous faire foutre avec lui. Parce que ce que vous savez de nous se résume à ce que l'on vous montre. J'ai peut-être l'air d'un mannequin sûr de lui, mais ce n'est pas du tout le cas. Vous ne voyez pas tout le mal que je me donne pour réussir, toutes mes crises d'angoisse avant un défilé, tout mes régimes pour essayer d'être parfait. Et Mitsuya, tout le monde le prend pour un génie et un surdoué de la couture, mais encore une fois ce n'est pas vrai. Bien sûr, il a une créativité débordantes et des idées géniales, mais elles ne seraient rien sans ses heures de travail acharnées. Parce que vous ne savez pas, hein ? Vous ne savez pas qu'il fait des nuits blanches quand il bosse sur un projet, qu'il saute des repas pour finir ses travaux a temps, qu'il frise le burnt out tous les jours pour réussir. Ça vous ne savez pas et vous vous en foutez ! Parce que vous trouvez ça tellement plus drôle de cherchez des potins, des ragots, des rumeurs. C'est vrai, qu'est ce que c'est marrant de nous afficher devant des millions de gens, comme si on avait pas assez de problème comme ça, de nous voir perdre nos moyens et paniquer, de mêler nos familles et nos amis à tous ça ! Ça vous fait rire ? Alors ouais, ouais, ça me terrifiait qu'un jour le pays entier soit au courant de notre relation et vous vous avez fait de cette terreur une réalité, alors merci beaucoup. Mais bon maintenant que c'est fait je n'ai plus rien à perdre, donc sachez que oui, Mitsuya Takashi est l'homme de ma vie, que je l'aime et que oui, on sort bien ensemble. Quand à savoir si notre relation est sérieuse ou pas, je compte le marier un jour. Ça vous va comme ça ? Donc maintenant que notre vie privée à était étalée sans notre accord et que j'ai répondu à vos foutues questions, on peut passer à la suite ? Changer de sujet ?
Je m'arrête, légèrement essoufflé, les mains tremblantes et un peu anxieux. Un étrange silence suit ma déclaration. Plus personne ne dit rien, comme s'ils étaient tous suspendu a mes lèvres. Je ne me serai jamais cru capable de parler comme ça un jour, surtout devant autant de monde. Il faut croire que l'amour donne des ailes.
Taiju lève les pouces en l'air, avec un sourire satisfait. Mitsuya me dévisage avec un air impressionné et légèrement surpris. Je ne peux pas lui en vouloir, je me surprend moi même.
- Wouah...moi aussi je t'aime Hakkai. Ho et puis zut, on a plus rien à perdre, vient par là, s'écrit-il en tirant précipitamment sur le col de ma chemise avant de poser ses lèvres sur les miennes.
J'écarquille les yeux et me mets à rougir comme un fou.
Alors qu'on se sépare, la salle explose en applaudissements. Je ne m'attendais pas du tout à cette réaction mais... wouah. Ça fait du bien.
J'entends Mickey crier, debout sur sa chaise, et je vois Keisuke faire des doigts à la caméra avec un sourire arrogant, tandis que Yuzuha hurle des "c'est mon petit frère, je suis trop fière de lui !".
Le présentateur ne dis plus rien et regarde la salle d'un air éteint et mécontent. Tant pis pour lui.
- Je crois que c'était la soirée la plus gênante de toute ma vie, murmure Mitsuya, en souriant tout de même.
- La même, j'acquiesce.
- Et dire que tu stressais en pensant ne pas pouvoir parler correctement devant une foule...
- Et dire que tu m'as assuré que tout ce passerai bien, je répond du tac au tac.
- Tu te sens pousser des ailes dit donc, sourit-il. J'aime bien ce Hakkai entreprenant. Enfin...il n'empêche que je n'avais pas tout à fait tord, ça c'est plutôt bien passé.
Je regarde nos amis faire les pitres et applaudir à tout rompre, visiblement fiers de nous, nos familles respectives hocher la tête d'un air approbateur et même de parfaits inconnus nous féliciter.
- Oui, ça c'est plutôt bien passé.

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