Rindo x Sanzu (et Kazutora)

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Bonjour/ Bonsoir ! J'espère que vous allez bien.
Voici la commande de Lizzy_POD_Mugi, j'espère que ça te plaira ^^ et je m'excuse pour le gros retard.
Conditions : Kazutora fait son coming-out à Sanzu et Rindo.
Bonne lecture !

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- Qu'est ce qu'il fait chaud ! je m'exclame en secouant mon guide touristique devant mon visage pour me faire de l'air.
- C'est clair, je vais mourir, se lamente Chifuyu en enfonçant son chapeau sur sa tête.
- Foutu canicule, souffle Sanzu en essuyant la sueur qui perle sur son front. Rin, passe moi la bouteille d'eau s'il te plaît.
Je m'exécute paresseusement, les gestes engourdis par l'air lourd. Je regarde Mickey et Keisuke sauter partout malgré la chaleur étouffante. Ils sont fous. Je ne comprends pas comment ils font.
- Regardez ! Ça c'est le plus grand château de la région ! C'est trop cool ! Vous pensez qu'on peut escalader la façade ?
- Heu... non. Vraiment pas.
- Moi je propose qu'on vérifie si ça brûle.
- Baji !
- C'est trop chiant de faire du tourisme avec eux.
- C'est épuisant surtout. Kazu, tu peux pas les tenir en laisse ces deux là ?
- Si seulement, soupire ce dernier. Qu'est ce que j'ai fait pour mériter des amis pareil ?
- Izana n'est pas beaucoup mieux si vous voulez mon avis.
Je cherche un instant ce dernier des yeux. Il est tombé en arrêt devant une marre et s'extasie sur les canards plus que sur les monuments historiques que l'on est censé visiter. Je retiens un énième soupire. Pourquoi ? Pourquoi moi ?
Haruchyo prend ma main dans la sienne et me sourit.
- Allez, ça va aller.
Je lui rends son sourire. Son visage légèrement luisant de sueur est un peu plus bronzé que d'habitude. Ses cheveux sont plaqués à son front par la moiteur, et pourtant...dieu qu'il est sexy.
- T'es très beau Haru.
Il écarquille légèrement les yeux et rougi un peu en riant.
- D'accord. Comme ça, sans contexte ?
- Peu importe le contexte, tu es beau dans tout les cas, je répond avec un sourire charmeur.
- On est déjà en couple tu sais, tu n'as pas besoin de me draguer en me sortant des disquettes comme ça.
- Je sais, mais je ne me lasserai jamais de te charmer.
- Et moi je ne me lasserai jamais de retomber un peu plus amoureux de toi à chaque seconde.
On se lance un sourire complice, et son regard tendre, mêlé à ses mots doux me fait tourner la tête d'une façon terriblement agréable. Je pose mon menton sur son épaule et embrasse son cou. Je le sens frissonner contre mes lèvres, ce qui m'amuse beaucoup. Depuis deux ans qu'on sort ensemble, il est toujours aussi sensible à mon toucher. Ça me fais plaisir de savoir que je lui fais toujours autant d'effet.
Un crie désespéré nous interrompt.
- BAJI ! Pose ce briquet tout de suite !
- Mais j'ai faim !
Je lève les yeux au ciel et retient un soupire.
- Il y a un super resto à deux pas d'ici si vous voulez, nous propose Izana qui a finit de s'extasier sur les canards.
- OUI !!! s'écrit en cœur Mickey et Keisuke.
- Pourquoi pas, lâche Chifuyu en consultant sa montre, Il est midi passé.
- Bon ben allons-y, cède Kazutora.
Tout notre petit groupe suit donc Izana à travers les rues ensoleillée. Cette petite ville est vraiment belle mine de rien. Mais évidemment, les deux énergumènes qui nous servent d'amis sont trop concentré sur le repas imminent pour faire un minimum attention à l'architecture magnifique des vieilles maisons et des rues pavées qui nous entourent.
On arrive enfin devant une petite enseigne aux allures rustiques très mignonne, mais plutôt discrète. Ça m'étonne, connaissant Izana, j'aurais plutôt parié sur un resto branché et tape à l'oeil.
On entre à l'intérieur, qui se révèle tout aussi accueillant et chaleureux que la façade. Un serveur s'approche assez vite de nous, nous invitant à nous diriger vers le comptoir, le repas devant être payé avant d'être consommé. On se glisse dans la courte file d'attente en discutant et choisissant nos plats. Alors que Mickey et Baji sont encore en pleins débat pour savoir si on met le ketchup directement sur les frites ou à côté, la petite fille juste devant nous dans la queue se retourne. Elle nous fixe avec de grands yeux curieux, ce qui va vite me saouler si elle continue. Je n'apprécie pas vraiment les gosses, même si je ne les déteste pas non-plus, mais sa façon de nous dévisager et vraiment dérangeante. Finalement, elle s'approche timidement et pointe Haru du doigt.
- Pourquoi t'as des cicatrices à côté de la bouche ?
Ok. Rectification, je hais les gosses.
Sanzu écarquille les yeux, avant de rire nerveusement et de commencer à fouiller dans ses poches.
- Je savais que j'aurai dû mettre mon masque, marmonne t-il avec gêne.
J'attrape son poignet pour l'empêcher de sortir ce maudit bout de tissu avant de fusiller du regard cette gamine insolente.
- Il a des cicatrices parce qu'il c'est battu contre des méchants et que comme il est très fort il a gagné, raconte Chifuyu en mentant à moitié.
- Trop stylé, souffle la petite fille avec un regard émerveillé.
- Non, pas trop stylé, je suis défiguré, murmure Haruchyo, avec un regard fuyant.
- N'importe quoi ! je m'exclame aussi énervé que peiné par cette réflexion.
La gamine s'accroche à sa jambe et lui lance un sourire tout mignon.
- Moi je te trouve trop beau. Tu ressembles à un prince charmant !
Ok. Nouvelle rectification, les enfants ne sont pas si horribles que ça.
- Bien sûr qu'il est trop beau, je renchérit avec un sourire.
- Ha... merci ?
Sanzu se détend un peu et ébouriffe affectueusement les cheveux de la fillette. Ça se voit que son commentaire lui a fait plaisir. Alors qu'il ouvre la bouche pour répondre quelque chose, une femme à quelques pas devant nous se retourne et tire brusquement la petite fille en arrière.
- Mya ! On ne parle pas aux inconnus !
Ses petits yeux de fouine inspecte notre groupe avec un air mauvais. Elle détaille nos cheveux longs, nos percings et nos ongles vernis avec horreur.
- Surtout les inconnus dans ce genre là, persifle t-elle.
Baji fronce les sourcils et sert les poings.
- Comment ça "dans ce genre là" ? Grogne t-il mécontent de cette appellation.
- C'est super péjoratif, et surtout très vexant, relève Chifuyu en croisant les bras.
La femme ricane et nous lance un regard dédaigneux.
- Bien sûr que c'est péjoratif, vous vous êtes vu avec vos dégaines de toxico dépressif ? Vous feriez mieux d'étudier plutôt que de traîner en bande comme des voyous.
Un demi-silence pesant s'installe dans le restaurant. Les quelques personnes déjà présentes commencent à suivre la dispute, nous mettant au centre de l'attention. Génial...je déteste ça. Et à voir comment Kazutora et Haruchyo lancent des regards gênés autour d'eux et se tordent les doigts, mal à l'aise, eux non-plus.
Je serre les dents et souffle longuement pour me calmer. Ce genre de personne est juste détestable, avec leurs réflexions déplacées. J'ai envie de lui en mettre une. Comment on peut juger aussi vite, et surtout aussi mal les gens simplement à leur apparence ? Ça me dépasse. Heureusement qu'elle n'a pas vu Inui avec son maquillage, son croc top et ses talons, elle nous aurait fait une crise cardiaque.
- Premièrement, commence Izana, vous n'avez pas à nous juger de la sorte, c'est hyper déplacé, ensuite, sachez que vous avez tout faux. Chifuyu est en troisième année de licence vétérinaire, autant dire qu'il a des bases en médecine qui vous échappent totalement, et Haruchyo est l'un des élèves les plus brillants de sa promotion en fac de droit.
- Justement, crache cette sorcière, parlons en de votre Haruchyo là... Vous ne pouvez pas couvrir votre visage ? C'est extrêmement dérangeant de voir vos vilaines cicatrices, vous devriez avoir honte de vous exhiber de la sorte.
Alors qu'Haru commence à bégayer en rougissant vivement et en baissant les yeux, je me place légèrement devant lui, comme pour le protéger. Si seulement on pouvait tuer en un regard... Cette femme serait déjà morte depuis longtemps.
- Moi je les trouve jolies ses cicatrices, intervient soudain la petite fille de sa voix fluette.
- PARDON ?!? s'étrangle sa mère en la regardant de travers.
Nouvelle rectification, j'adore les gosses ! Bien joué gamine.
- Ben oui, reprend t-elle en se tournant vers nous, il est trop beau, il ressemble au prince dans les dessins animés. J'espère qu'un jour je me marierai avec lui, finit-elle en rougissant un peu et en se balançant timidement d'un pied sur l'autre.
Alors que Sanzu retrouve un demi-sourire, et que Mickey ricane de façon très peu discrète devant le regard atterré de la femme, j'attrape mon copain par la taille et l'attire à moi avec un grand sourire provocateur.
- Désolé gamine mais ça ne sera pas possible, ce beau prince charmant est déjà pris.
- Ho, fait-elle toute déçue, T'as déjà une amoureuse ?
- Non, c'est avec moi qu'il va se marier. C'est mon amoureux à moi, je lui explique.
- Ha, d'accord.
- N'importe quoi ! N'écoute pas ces bêtises Mya, tu vois bien que ce sont deux garçons.
- Et alors ? demande Baji en levant les yeux au ciel, de plus en plus énervé.
- Et alors c'est impossible. Deux garçons ne sont pas fait pour s'aimer, ce n'est pas normal. Ils ne peuvent pas sortir ensemble.
Je lève à mon tour les yeux au plafond devant tant de bêtises et d'entêtement. Cette femme est vraiment fatiguante, pathétique, énervante, désespérante, ridicule...et je n'ai même pas assez d'adjectifs pour la décrire.
J'attire Haru encore plus près et attrape son visage entre mes mains avant de presser mes lèvres contre les siennes. Je le vois rougir à vu d'œil et le sens clairement mal à l'aise, aussi, je mets vite fin à ce baiser, mais je le garde tout contre moi et défis du regard cette femme exécrable. Elle prend juste une mine dégoutée avant d'attraper la main de sa fille et de sortir du restaurant. Un long silence suit son départ, avant que quelques applaudissements timides ne se mettent à retentir. Ce n'est qu'au moment où ils se transforme en véritable ovation que je me rappelle que nous sommes observé par presque une vingtaine de personnes depuis le début de ce face à face. Je me mets à mon tour à rougir vivement, embarrassé. Je devrais vraiment réfléchir avant de faire des trucs comme ça.
- Heu...je crois que...je vais...aller faire un tour dehors, murmure Haruchyo en se dirigeant précipitamment vers la porte.
- Attends, Haru ! Bon heu...j'y vais aussi, je lance au autres avant de le suivre.
- Ok, faites un petite pose, on réserve la table, répond Mickey qui est à nouveau en train de saliver devant le menu.
Je me dirige vers la sortie et retrouve Sanzu, en train de faire les cents pas, les mains devant son visage comme s'il avait encore du mal à s'en remettre, ce qui est certainement le cas. En plus je sais que ce genre de truc le mets mal à l'aise, je suis vraiment trop con. Tout ça pour une putain d'homophobe qui n'en valait clairement pas la peine. Je m'approche doucement de lui.
- Haru...je suis désolé, je ne voulais pas t'embarrasser.
- C'est un peu trop tard, tu crois pas ?
- ... Si, désolé. Je ne sais pas ce qui m'a prit...je...
- Non, c'est pas grave. Même si c'est terriblement gênant, et que tout le monde va nous regarder, t'as sans doute bien fait. Je veux dire, oui, on est un couple, on s'aime et on n'a pas à en avoir honte...mais s'il te plaît, ne refait jamais ça.
Je souris, soulagé qu'il le prenne si bien.
- Oui, promis.
- Heu... Les gars ?
Haruchyo et moi nous retournons presque en même temps. Kazutora se tient un peu en retrait et triture ses manches, sur lesquelles il garde d'ailleurs les yeux obstinément rivés, avec un air penaud.
- Kazu ? Qu'est ce que tu fais là ?
- Hum...en fait...je voulais vous dire que...heu... je trouvais ça très courageux ce que vous avez fait.
- Ha ben...j'ai un peu forcé Haru et c'était plutôt spontané et pas très réfléchit... Je ne vois pas trop en quoi c'est courageux, je répond un brin honteux en me grattant la nuque.
- Ben si, si c'était spontané c'est encore mieux, parce que ça prouve que vous ne vous posez pas de questions, votre amour est naturel et vous voir l'assumer aussi facilement c'est... Je ne sais pas, c'est... déconcertant ?
- Pourquoi ?
- Heu...
Il commence à se balancer d'un pied sur l'autre et à jeter des regards un peu paniqués de tous cotés.
- Et bien ce n'est pas si facile d'assumer pleinement ses sentiments, alors...je trouve ça très courageux.
Houla, il y a anguille sous roche là, c'est clair qu'il ne nous dit pas tout.
- Tu parles par expérience ? demande doucement Haruchyo.
Kazutora se mort la lèvre et se frotte le bras avec insistance, comme s'il avait froid.
- ... Ouais...
- Hein ! T'es amoureux ? Mais c'est génial ! Mais pourquoi tu ne nous l'as pas dit ? Mais c'est trop bien ! C'est qui ? Iel est sympa ? Mais on sait qui c'est ? Je suis vexé que tu ne nous en parle que maintenant.
Sanzu pose sa main sur mon bras et me fait signe de me calmer. C'est vrai que ça fait peut-être beaucoup de questions en même temps...
Kazutora inspire un grand coup et lève enfin les yeux vers nous.
- En fait...je... Je suis gay.
Je lui souris pour essayer de le rassurer.
- C'est cool, je suis content que tu nous en parles. T'as pas à t'en faire, honnêtement je pense que tout le monde dans le groupe le prendra bien. Regardes pour nous deux ils n'ont rien dit.
- Ça fait longtemps que tu le sais ? questionne Haru.
- ... Depuis que je suis tombé amoureux d'un mec, il y a un peu plus d'un an. Je me suis rendu compte de mes sentiments pour lui et c'est...assez effrayant en fait...
- Bien sûr, c'est toujours déstabilisant au début, mais ça passera, tu verras, tu te sentiras vite plus à l'aise avec ta sexualité, surtout après en avoir parlé, ça libère vraiment d'un poids, lui assure mon copain avec un sourire rassurant.
- Et c'est qui ce mystérieux garçon ?On le connait ? je demande avec curiosité.
- Toujours à jouer les commères toi, râle Haruchyo.
- Non mais c'est important, je me défends, Kazutora mérite le meilleur, je veux être sûr que son grand amour soit à la hauteur. Et puis on peut peut-être te donner un petit coup de pouce pour te mettre en couple, je poursuit à son attention.
Il semble réfléchir un instant, et ses yeux dérivent inconsciemment vers les grandes vitres du restaurant, au travers des quelles ont aperçoit nos amis, déjà attablés qui nous attendent. Je suis son regard et souris. Alors comme ça, son amoureux mystère se trouve parmi notre petit groupe d'amis. Ça réduit considérablement mon champ de recherche. Je me plonge dans mes réflexions un petit instant, dressant une liste dans ma tête. Je cherche, réfléchis, analyse, et finalement, il n'y a que deux possibilités qui me semble plausibles. Je passe un bras autour des épaules de Kazutora et lui souris, tirant sur sa joue pour l'embêter un peu.
- Allez Kazu, crache le morceau. Baji ou Chifuyu ?
Il vire au rouge pivoine et commence à bégayer en secouant ses mains dans tous les sens. Yes ! J'ai visé juste, maintenant reste à savoir si c'est le grand brun ou le petit blond qui a piqué son cœur.
Kazutora croise les bras sur sa poitrine et me regarde droit dans les yeux.
- Je ne dirai rien de plus.
- Je m'en fiche, je finirai bien par deviner, je répond en lui tirant la langue.
- Allez, venez on va manger, nous interpelle Haru, Et Rin, laisse le tranquille. En tout cas, merci de t'être confié à nous Kazu.
- Plutôt merci à vous de m'avoir écouté, acquiesce t-il.
- Avec plaisir, ne garde pas ce genre de truc pour toi. Tu sais qu'on sera toujours là si tu en a besoin.
- Oui. Et je vous en remercie, sourit-il en commençant à s'éloigner.
Sanzu m'attrape par la main et me tire un peu en arrière, laissant Kazutora prendre de l'avance, avant de se pencher près de mon oreille pour chuchoter sans être entendu.
- Viens, on s'arrange pour l'assoir entre Baji et Chifuyu, et on regarde avec lequel il se comporte bizarrement, comme ça on est fixé avant la fin du repas.
Je souris, amusé et dépose un léger baiser sur sa joue.
- En fait t'es vraiment le pire. Quand je pense que tu me disais de le laisser tranquille il n'y a même pas cinq minutes. Il faut se méfier de ton air d'enfant sage.
- Du coup on le fait ou pas ?
Je secoue la tête et regarde Kazutora rentrer à l'intérieur avec un sourire.
- Bien sûr qu'on le fait !

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