Derrière le masque - une histoire Sokeefe.

Chapitre 9

Keefe l'avait dit.
Elle était belle.

La télépathe sentit rougir comme elle avait rarement rougit auparavant. Des petits papillons virevoltèrent dans son estomac. Sophie eut soudain très envie de tuer ces petits insectes à coup de son insecticide préféré : le déni.

Seulement, cette fois, les fourmillements dans son ventre se firent plus forts. Son cœur tambourina plus vite. Rougir lui semblait plus agréable.

Après tout, ça n'était que Keefe. En fait, en y réfléchissant bien, c'était ça le vrai problème. C'était Keefe. Keefe et non Dex, Tam ou Biana.

C'était Keefe, le garçon farceur au sourire narquois, au petit cœur malmené par la vie. C'était Keefe, il était beau, il était intelligent, il était gentil...

Et puis, il la comprenait. Il la soutenait.

Son petit cœur imbécile manqua une bonne quinzaine de battements lorsqu'elle s'aperçut que les yeux du jeune homme s'étaient posés sur ses lèvres. Elle avait d'un seul coup très envie de le rendre dans ses bras, de lui dire que tout irait bien.

Pire, elle avait envie de l'embrasser.

Si Grady avait était télépathe, il se serait fait un plaisir de s'immiscer dans les pensées de la jeune elfe. Dieu merci, il n'avait aucun moyen de deviner à quoi elle songeait à ce moment précis. En fait, elle ne savait pas vraiment elle-même à quoi elle songeait.

Une chose était pourtant sûre : se voiler la face devenait de plus en plus compliqué. Et, bientôt, Sophie serait obligée de faire un choix. Qu'elle le veuille ou non...

***

Sophie observait Keefe et Grady depuis la fenêtre de la cuisine. La leçon avait commencé depuis déjà deux heures, et ils n'étaient toujours pas revenus.

Ils s'entraînaient dans les pâturages, Félix et Luna leur courant autour comme des enfants courent autour de leur mère.

— KEEFE ! KEEFE ! KEEFE ! hurlait Silveny dans la tête de Sophie.

— Oui, Keefe est de retour, répondais à chaque fois la télépathe avec un petit sourire.

Enfin, Grady libéra Keefe. Ce dernier se laissa tomber sur sa chaise, épuisé. Edaline accouru, un plateau rempli de guimole à la main.

L'Empathe s'en servit une part et rigola.

— J'ai toujours souhaité avoir une mère comme vous.

Sophie regarda l'Empathe, les yeux emplis de compassion.

— Ne me regarde pas avec cet air plein de pitié Foster. Je vais bien. Je suis entouré d'un plateau de guimole et de deux femmes formidables. Que demander de plus ?

La télépathe rougit.

— J'accepterai que me complimente lorsque tu auras rendu à mes cheveux leur couleur naturelle.

L'Empathe attrapa une mèche de cheveux de Sophie et joua avec.

— Je te trouve très mignonne, moi, comme ça...

La jeune elfe lança un regard plein de détresse à sa mère. Mais Edaline se contenta de sourire tristement, se rappelant que Jolie et Brant avaient eux aussi été heureux, lorsqu'ils étaient adolescents.