Derrière le masque - une histoire Sokeefe.

Chapitre 12

Biana avait invité tout le monde à Everglend pour fêter le retour de Keefe. Et, idiote comme elle était, Sophie était venue. Pire, elle était venue avec Keefe.

La télépathe ne pouvait s'empêcher de repenser à la veille, Keefe et elle avaient failli s'embrasser... Encore une fois. Elle n'arrêtait pas de se demander ce qu'il aurait bien pu se passer si Ro ne les avait pas interrompus...

Sophie chassa ces pensées de son esprit et se concentra sur sa meilleure amie, qui faisait passer ses yeux d'elle à Keefe en haussant les sourcils. L'empathe avait de plus eu la terrible idée de passer un bras autour de les épaules de la jeune elfe et de clamer "la Team Foster-Keefe est de retour !" L'éclipseuse leur avait lancé un regard pleins de sous-entendus et Keefe n'avait pas perdu une miette de la réaction rougissante de Sophie.

À peine arrivée, elle regrettait déjà d'être venue. Mais cela fut encore plus affreux quand sa meilleure amie hurla :

— ACTION OU VÉRITÉ !

L'empathe courut à toute vitesse pour s'asseoir à côté de la télépathe. Il lui adressa un sourire ravageur qui fit battre le cœur de Sophie à cent à l'heure.

Évidemment, tout le monde remarquait leurs jeux de regards et les haussement de sourcils de leurs amis en disaient long sur ce qu'ils imaginaient.

— Fitz, action ou vérité ? lança Dex.

— Action.

Le jeune technopathe sourit sadiquement et commença à rire tout seul, ce qui n'annonçait rien de bon.

— Prend ce stylo et fais lui une déclaration d'amour.

Le jeune Vacker se pinça l'arrête du nez et jura dans sa barbe.

— Surveille ton langage, Fitzy, gronda Keefe en imitant la voix de Della.

— Ô stylo ! Tu es si beau ! Ton encre est si... Bleue ! Tu écris tant de mots, tant de... euhhh... De lettres sur le papier. Et, euh, ô stylo de mon cœur, je t'aime !

Le petit groupe entama un fou rire de plusieurs minutes. Puis, Fitz demanda à Biana si elle aimait quelqu'un et celle-ci répondit par l'affirmatif en bredouillant que ce n'était pas important.

— Sophie, action ou vérité.

Craignant de subir la même question que Biana, la jeune elfe choisit l'action. Elle regretta immédiatement ce choix.

— Tu dois t'asseoir sur les genoux de Keefe jusqu'à la fin de la partie.

La télépathe lança à sa meilleure amie un regard brillant de haine et exécuta son action. La respiration de Keefe était laborieuse, ce qui rassura Sophie : elle n'était pas la seule à être gênée par la situation.

La jeune elfe se détendit au fur et à mesure de la partie. Bientôt, Keefe lui prit les mains et y traça de petits cercles avec ses pousses. Le cœur de la jeune fille battait la chamade, mais elle devait avouer que cela était... agréable.

Il n'y avait plus de doute possible, ses sentiments pour Keefe étaient plus que réels. Et très certainement voués à l'échec...

Elle devait reconnaître que l'empathe était un garçon merveilleux, gentil, affectueux et toujours présent lorsqu'elle avait besoin de lui. Elle avait laissé passer sa chance, tout était de sa faute. Elle avait envie de se retourner pour le prendre dans ses bras, lui dire qu'elle serait toujours là pour lui, quoiqu'il arrive.

Mais elle n'en eut pas le temps. La partie était finie, et tous ses amis la regardaient étrangement car elle n'avait pas bougé d'un pouce. Elle écarquilla les yeux et se dégagea rapidement des genoux de l'empathe.

Les adolescents se couchèrent chacun dans le duvet sur lequel ils étaient assis et s'endormirent tous rapidement.

Sophie, elle, eu plus de mal. Elle pensait à Keefe, à son sourire. Elle sentait les regrets peser sur sa poitrine.

— Foster, tout va bien ?

— Tu ne dors pas ? s'étonna-t-elle.

Keefe sourit dans la pénombre.

— Il faut dire qu'avec tous les sentiments contradictoires que tu m'envoies en pleine figure, c'est compliqué de trouver le sommeil...

— Oh ! Je suis désolée, Keefe.

— Ne t'inquiète pas Foster. Tu veux aller prendre l'air ? Tu sembles... Tendue.

La jeune elfe hocha la tête.

Ils sortirent tous les deux dans le froid, l'empathe passa un bras autour des épaules de Sophie et cette dernière se blottie contre lui pour se réchauffer.

Ce fut efficace, le peu d'espace qui les séparaient fit immédiatement rougir la jeune elfe. Elle sentit une douce chaleur se diffuser dans sa cage thoracique.

— Tu as quelque chose à me dire, Foster ? Je sens quelque chose du genre... commença l'empathe en agitant sa main pour capter les émotions de Sophie.

— Je...

Elle fut incapable d'en dire plus. Son cœur battait si fort qu'elle craignait que le garçon ne l'entende, il tambourinait dans sa poitrine comme s'il voulait s'en échapper pour aller enlacer celui du garçon.

— Le ciel est beau ce soir, murmura la jeune elfe.

Ils s'assirent dans l'herbe verte. La lueur de la lune faisait briller l'étincelle de malice qui illuminait les yeux du garçon.

La jeune elfe expliqua alors à son ami ce que les humains appelaient "les constellations". Elle lui montra Orion et la grande ours, lui expliquant les légendes qui les accompagnaient.

— Toi aussi tu ressemble à une étoile Foster, tu brilles plus fort que toutes les autres...

Sophie rougit aussi fort qu'elle n'avait jamais rougit.

— Keefe j'ai quelque chose à te dire.

L'empathe se tourna vers elle en souriant, lui faisant signe de continuer. Mais elle n'y parvint pas. Tous les mots qui lui venaient en tête semblaient inappropriés. Ni assez forts, ni assez précis pour exprimer ce qu'elle ressentait pour lui.

— Et puis merde, jura la télépathe.

Elle attrapa le visage du garçon et posa ses lèvres sur les siennes.

Plusieurs choses lui vinrent immédiatement en tête.

1) Keefe embrassait divinement bien.

2) jamais elle n'avait ressenti cela avec Dex.

Elle mit fin au baiser aussi furtivement qu'il avait commencé. L'empathe souriait, un peu gêné. Il se mordit la lèvre. Les doigts de la jeune elfe tracèrent les contours de l'arcade sourcilière, du l'arête du nez et des joues du garçon. Elle laissa sa main s'attarder sur sa mâchoire.

Keefe saisit la main de la télépathe et déposa un baiser dessus.

— Je suis amoureux de toi, Sophie, murmura-t-il en la regardant comme personne ne l'avait jamais regardée.