Derrière le masque - une histoire Sokeefe.

Chapitre 17

Anyone else but you — The Moldy Peaches

***

— Foster ? s'exclama Keefe en ouvrant la porte.

La jeune elfe franchit le petit espace qui les séparait pour prendre le garçon dans ses bras. Elle sentit la respiration de Keefe se bloquer momentanément. Elle sourit, apaisée, tandis que son petit ami la serrait plus fort contre lui.

— Au cas où personne ne te l'aurait dit aujourd'hui, reprit Keefe, relâchant légèrement son étreinte pour prendre le visage de Sophie en coupe, tu es vraiment magnifique aujourd'hui, Foster. Enfin, tu es belle tous les jours, évidemment, continua-t-il, son sourire s'agrandissant au fur et à mesure que les joues de Sophie rougissaient.

Keefe approcha son visage pour frotter son nez contre celui de la télépathe. Puis, il glissa sa main dans ses cheveux et attrapa une petite mèche entre ses doigts.

— Ces petites tresses te vont vraiment bien, Sophie, souffla-t-il en mordillant sa lèvre inférieure, les pommettes rouges de plaisir.

— Merci. C'est Biana qui me les a faites.

— Biana a toujours de bonnes idées, sourit l'empathe. Non, tu es définitivement la plus belle elfe que je n'ai jamais vue. Et tu es ma petite amie. Je suis tellement chanceux, fanfaronna-t-il en l'attirant vers lui pour une énième embrassade.

Sophie pouffa doucement, son cœur se gonflant au milieu de sa cage thoracique. Elle était venue ici pour parler à Keefe de son entrevue avec monsieur Forkle mais... Cela avait-il vraiment tant d'importance ? Ne pouvait-elle simplement pas reporter cette discussion à plus tard, et profiter d'un moment avec Keefe. Ne pouvait-elle pas, pour une fois, mettre de côté ses responsabilités et agir comme une adolescente amoureuse ? Être niaise, heureuse et inconsciente, juste pour quelques heures ?

— Que se passe-t-il, Foster ? murmura Keefe contre son oreille. Tes émotions sont toutes... Je ne sais pas. Denses ? Et bleu, d'un bleu terne, qui tord le ventre.

L'empathe s'écarta pour plonger ses yeux bleus glaciers dans ceux de Sophie. Il rigola doucement, si doucement qu'il ne s'agissait même pas réellement d'un rire, mais plutôt d'un petit souffle, quasiment imperceptible. Une caresse, douce et sucrée, qui sortait de ses lèvres roses. Sophie ne put s'empêcher de sourire à cette pensée. Elle était vraiment amoureuse de lui, n'est-ce pas ?

— Je ne sais pas ce que je dis a vraiment du sens, reprit Keefe. Je veux dire, ça a du sens pour moi. Ça a du sens pour un empathe, je suppose. Enfin, soupira-t-il, aucune importance, n'est-ce pas ? Dis-moi plutôt ce qui se passe dans ta petite tête, Foster, dit-il en tapant doucement sur le front de la télépathe avec son index.

Sophie hausse les épaules, hésitante.

— Je ne sais pas, je...

Elle s'arrêta, soupirant.

— Tu sais que tu peux tout me dire, n'est-ce pas, Foster ?

Sophie sourit.

— Oui, idiot. Je sais que je peux tout te dire, ce n'est pas ça qui m'inquiète. C'est juste que... Je n'ai pas vraiment envie d'en parler, tu vois ? Pas tout de suite. Je veux juste passer du temps avec toi.

Keefe hocha la tête souriant.

— D'accord, je vois. N'hésite pas à m'en parler quand tu le voudras, Sophie. C'est à ça que je sers, tu sais ?

Elle ricana, sa poitrine se soulevant à peine.

— Je sais. Merci, Keefe.

Le sourire de l'empathe s'agrandit. Puis, il claqua la paume de ses mains contre ses cuisses, le visage rayonnant.

— Alors, qu'est-ce que tu penses d'aller dans ma chambre et de passer des heures à manger des gâteaux sucrés, à discuter et à se câliner sous la surveillance de Ro ?

Sophie rigola.

— Pour être honnête, ça me paraît être la définition d'une merveilleuse journée, Keefe.

Sophie sourit, suivant l'empathe à travers l'immense maison. Elle se sentait bien avec lui. En sécurité, heureuse. Elle savait que quelque chose de louche se tramait du côté du Cygne Noir et des Invisibles. Et, malgré tous ses efforts, elle ne pouvait ignorer la sensation constante de danger qui l'entourait. Sa vie allait bientôt prendre un tournant étrange, elle le savait. Elle le sentait.

Elle était prête. Du moins, elle l'espérait.

Elle aurait juste aimé avoir plus de temps...