Chapitre 4

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Une fois seule, je décide de me mettre au lit, mais il fallait s'y attendre, je n'arrive pas à m'endormir. Et je finis par me lever au bout d'une demi-heure afin de saisir un ouvrage dans la bibliothèque en face de moi.

- Le portrait de Dorian Grey... bon, ce n'est pas le genre de lecture conventionnellement utilisée pour trouver le sommeil, mais c'est le seul livre qui me tente.

2h... je tourne la dernière page et le referme.

Fait chier... À croire que ces histoires de portrait hanté me rappellent à quel point le château l'est peut-être tout autant... Quand je pense que Sonia avait peur, et bien, je suis dans le même état qu'elle, finalement.

3h... je ne trouve toujours pas le sommeil.

Peut-être qu'un verre de lait me serait d'un grand secours, je vais descendre à la cuisine.

J'attache une robe de chambre en soie autour de ma taille et remonte ma vieille paire de chaussettes en laine millénaire.

Au sujet de ces chaussettes : j'aurais effectivement dû les jeter depuis une bonne décennie, mais que voulez-vous, je les adore.

Quelques minutes plus tard...

Me voilà donc dans le couloir et lorsque je passe à côté de la suite de Sonia, je l'imagine dormir à poings fermés, pas un bruit de ce côté-là.

Quelle chance...

Bref, je descends dans un silence total les escaliers pour me retrouver dans le hall.

- Bon, où se trouvent les cuisines ?

Je dirais par ici et j'avance à tâtons en tenant mon téléphone qui me sert de torche.

Mais quand je perçois comme un courant d'air froid dans mon cou, je regrette instantanément d'avoir quitté ma chambre. Je me retourne, et essaye de lutter contre ce moment de panique très envahissant...

Rien...

Je respire profondément.

Non, mais, ma fille, reprends-toi, il ne peut rien t'arriver ici... ce n'est que le fruit de ton imagination.

Je me redresse et continue mon chemin vers ce qui semble être une porte battante. Je la pousse et bingo, je la trouve.

Ouah, elle est vraiment immense, une superbe cuisine digne d'un grand restaurant. Tout est organisé pour faire de bons petits plats.

Je me frotte le nez...

Mais c'est quoi cette odeur nauséabonde ?

J'avance vers un des frigos et l'ouvre pour le refermer aussi sec en me tenant le visage d'une main.

Ha, mais c'est horrible, toute la nourriture est moisie. Mais c'est dégueulasse... Quand je pense que j'ai mangé son lapin ! Beurk...

Le cuisinier va m'entendre ! Cet hôtel n'est pas qu'à l'abandon, il est insalubre, je n'imagine même pas la tête d'un inspecteur de l'hygiène s'il venait y foutre son pif... Honteux !

Bon, j'en ai assez vu, tant pis pour le lait, je m'en passerai largement, après ce que je viens de constater de mes propres yeux !

Il vaut mieux que je rejoigne ma chambre.

C'est alors que de retour dans le hall, j'entends un faible tintement. Je tends l'oreille, il provient d'un peu plus loin, n'écoutant que mon courage, et surtout ma curiosité, j'avance discrètement dans sa direction. Il y a de la lumière aussi, je coupe celle de mon téléphone lorsque j'arrive dans un salon munie d'un bar et d'un piano.

MB MORGANE - Mon gérant est un pauvre #%@$! [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant