Chapitre 13

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Jour J.

Je suis épuisée alors que la soirée n'a même pas encore commencé. Mais tout est enfin prêt, pourtant Sonia est toujours sur des charbons ardents et peste de tous côtés.

Nerveusement, je regarde l'heure et me rends compte qu'il faut impérativement que j'aille me préparer, les premières personnes arriveront très bientôt.

Je décide quelque temps plus tard de quitter ma chambre en tenue de soirée et parfaitement maquillée. Je débarque dans le hall juste à temps pour accueillir les premiers invités.

- Bonjour et bienvenue.

- Mademoiselle, c'est un réel plaisir de savoir que votre hôtel a enfin retrouvé une nouvelle jeunesse. Je suis madame la maire, et je vous présente mon époux.

Je le salue en essayant de ne pas lui faire remarquer que son regard plonge dans mon décolleté.

Très vite, la salle à manger est comble, la terrasse accueille également quelques personnes. C'est un vrai succès, j'en suis ravie et soulagée.

William, Alice et Matt sont sur le pied de guerre. Ils gèrent de main de maitre les plateaux de petits fours.

- Ma chère nièce !

Mon oncle me prend dans ses bras.

- Albert ! C'est magnifique que tu sois là. Ça me touche énormément.

- Je n'allais louper ça pour rien au monde. Viens, je vais te présenter mes amis.

Il me conduit vers quelques personnes.

- Voici ma nièce, Ella. Mon père lui a légué cet hôtel.

Un homme me sert la main.

- Enchanté, mademoiselle. Je dirais même charmé...

- Monsieur, je suis ravie de vous rencontrer.

Il a du mal à me lâcher la main et cela s'éternise.

- Allons, Charles ! Remets-toi !

Albert continue à le taquiner.

- Je dois dire que je suis impressionné.

- Ha...

Dis-je.

- Oui, une femme sublime comme vous qui tient un établissement de cette envergure. C'est tout bonnement très impressionnant...

C'est alors que mon oncle le prend par les épaules.

- Charles, justement, je compte sur toi pour la raisonner. Tu vois Ella, Charles est investisseur dans beaucoup de domaines.

- Oui.

- Nous nous connaissons depuis des années.

Charles intervient.

- Raisonner, pourquoi ? Elle a l'air de très bien tenir les choses et puis souviens-toi de nous il y a 30 ans.

Un plateau passe devant nous, c'est William qui nous amène des victuailles.

- Des petits fours ?

- Oui avec plaisir.

C'est alors qu'il se penche vers moi et plante son regard dans le mien :

- Ella, nous avons un problème, vous pouvez venir avec moi.

- Bien entendu. J'arrive.

C'est alors que je prends congé de mes hôtes pour suivre mon gérant. Je me demande bien ce qui urge à ce point.

Nous pénétrons alors dans un bureau un peu à l'écart et je vois Antoni, complètement affalé sur le canapé.

Sonia est près de lui et lui tend un verre d'eau, il parait avoir beaucoup trop bu.

- Ha, le couple de l'année... Hip. Les deux tourtereaux sont là... Une petite visite à ce vieux pote d'Antoni avant d'aller nicher ?

Mon amie nous fixe sans bien comprendre l'allusion. Je lui fais un signe qui semble dire : "T'inquiètes, je t'expliquerai, mais pour l'heure on a plus urgent à régler tu vois...". Je le regarde avec compassion tout en soupirant.

- Antoni, mais tu es complètement saoul, tu devrais aller te coucher.

Il essaye de se redresser, puis n'hésite absolument pas à me détailler, sans aucune gêne. Puis venant de nulle part, il s'adresse à mon gérant :

- William, vous acceptez ça ?

Celui-ci pose son plateau sur une table.

- Quoi ?

- Ben oui, moi je n'accepterais pas qu'elle exhibe ses seins comme ça à tout le monde.

Je me mets à rougir et me contemple dans une glace juste en face de moi.

Ben quoi, ils sont impeccables mes seins. Qu'est-ce qu'il peut être con lui aussi quand il est bourré. Pfff

- Je la trouve parfaite.

- Hahaha... vous dites ça, mais vous ne savez pas ce que c'est que le regard des autres hommes. Moi ça me rend dingue...

Je me tourne vers William, tout cela commence à s'éterniser et j'ai autre chose à faire :

- On ne peut pas lui donner un somnifère ?

- Oui, je vais chercher ça...

Il s'apprête à nous laisser, mais Antoni lui lance entre deux hoquets :

- Je veux vous voir vous embrasser encore une fois. Sentir l'amour qu'il y a entre vous, voir si c'est le grand amour, avec un grand A. Je veux le voir...

Je me plante face à mon ex et essaye de changer de sujet.

- Je crois qu'il est temps que tu ailles te coucher, Antoni, ce soir il y a du monde et je dois m'occuper de mes clients, tu vois.

Mais il se lève en titubant pour se placer devant moi, il s'appuie sur moi pour ne pas tomber.

- Ella, je ne comprends pas ton attitude et puis regarde ça. C'est indécent, tu ne peux pas te montrer en public comme ça !

Antoni avance lentement ses doigts vers ma poitrine, mais d'un coup, une poigne bien plus forte me fait me retourner. Et sans que je puisse dire quoique ce soit, William saisit mes deux joues entre ses paumes pour écraser un baiser sur mes lèvres.

Sans discontinuer, ses mains se placent dans mon dos, une est même sur mes hanches afin de me plaquer plus fort contre lui. Je m'étonne un temps de la fermeté de son propre corps, qui aurait pu le croire ?

Me prenant au jeu, je ferme les yeux et lui rends son baiser qui devient de plus en plus ardent. Sans que je puisse le comprendre, mes jambes commencent à se dérober, mes doigts s'agrippent alors à sa chemise. Nous échangeons un vrai baiser d'amant, totalement indécent et presque incontrôlable.

Puis tout doucement, William se décolle de moi en faisant bien attention que je ne chute pas dans ses bras. J'ai le feu aux joues, le cœur qui bat à cent à l'heure et j'ai la tête qui tourne.

Lorsque je reprends « connaissance », je me rends compte que les deux autres personnes de la pièce nous dévisagent toujours, leurs bouches grandes ouvertes.

Je plante mon regard dans celui de William qui étire juste un sourire vers la droite en replaçant ses lunettes.

Mais d'un coup, un jet de vomi est projeté sur le parquet et mon gérant ne peut s'empêcher de lancer avec agacement :

- Ha, mais merde, le con !

Sonia essaye de redresser Antoni pendant que William va chercher de l'aide en rageant dans toutes les langues.

Et quelques minutes plus tard, Matt, William, Sonia et moi mettons mon ex au lit avec un bon somnifère.

MB MORGANE - Mon gérant est un pauvre #%@$! [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant