Nous sommes samedi et William est annoncé. J'ai relu le contrat et tout me parait tout à fait honnête. Je vais pouvoir rapidement mettre un trait sur lui et les autres, mais aussi, reprendre ma vie d'avant, sans pour autant vendre l'hôtel.
D'ailleurs, depuis la découverte des dossiers dans la chambre de William, et intimement convaincue qu'ils sont de mèche avec lui dans ces histoires, je ne fais plus aucun effort avec Alice et Matt. Je sais qu'ils se demandent bien ce qui se passe, mais aucun des deux n'ose venir me voir, de toute manière, dans quelques jours, je n'entendrais plus jamais parler de ces gens. Je n'ai pas non plus croisé Aaron, on dirait qu'il m'évite comme s'il percevait lui aussi que quelque chose n'allait pas.
J'ai quand même hâte de tout balancer à mon gérant, je me suis refait la scène, maintes et maintes fois.
En fin de soirée, la voiture de William se gare dans le parking, et je me sens plus motivée que jamais à le confronter face à ses mensonges.
Je l'attends sur le seuil de la porte de l'hôtel, visage fermé et bras croisés. Il m'aperçoit, sort ses valises puis me rejoint.
Souhaitant naturellement m'embrasser, je tourne la tête aussi, il quitte instantanément son sourire :
- OK, c'est quoi le problème ? Tu m'en veux parce que je suis parti ? C'est ça ?
- Fermez-là !
Il tique et prend un peu de recul pour essayer de dominer la situation :
- D'accord... retour case départ, donc.
Je me détourne de lui, pour dire en me dirigeant vers le hall :
- Alors cette tante ? Elle est morte ?
- Malheureusement oui, on a fait un enterrement qui...
Mais je le coupe avant qu'il ne continue ses bobards avec moi.
- J'aurais dû me fier à ma première opinion que j'avais de vous !
Il s'avance et abandonne ses valises au beau milieu du hall tout en affichant un visage tendu.
- C'était quoi votre première opinion ?
Je le regarde avec morgue, mais ne souhaite pas rentrer dans son jeu pour autant.
- Nous aurons des clients la semaine prochaine. Mais je suppose que vous vous en foutez...
Visiblement désemparé il me demande :
- Ella, qu'est-ce qui se passe au juste ?
Mais je n'en ai rien à faire, je continue sur ma lancée.
- Au fait, je suis au regret de vous dire que je suis allée à la police.
- Je suis ravi de le savoir... je...
- Stop ! Arrêtez de vous foutre de moi !
Nous nous regardons en chiens de faïence puis je donne le coup de grâce :
- Pourquoi vous ne m'avez jamais dit que vous cachiez des personnes ici et que c'est pour ça que vous avez tout fait pour que je dégage de l'hôtel ?
Alors d'un coup, il me saisit le coude puis m'oblige à le suivre dans la salle du bar afin de me lancer littéralement dans un fauteuil. Je m'insurge évidemment.
- Non, mais ça ne va pas !
Je me relève, mais d'un geste, il me repousse en ordonnant :
- Restez assise ! Il faut qu'on parle !
- Oui, moi aussi, j'ai des choses à dire !
- C'est Aaron qui vous a tout raconté, c'est ça ?
- Comment ça, Aaron est au courant de vos magouilles ?
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MB MORGANE - Mon gérant est un pauvre #%@$! [Terminé]
ChickLitElla, experte en art, arrive en pleine nuit dans l'hôtel lugubre qu'elle vient d'hériter de son grand-père. Elle ne parvient pas à savoir pourquoi c'est elle qu'il a choisi plutôt qu'un autre membre de sa famille. Sur place, Ella et son amie, Sonia...