Lundi matin, maison de mon oncle.
Je rentre comme folle et cherche cette espèce d'enfoiré. Je le trouve assis à son bureau, devant son ordinateur, mais lorsque je lui lance le dossier au visage, il quitte instantanément le sourire qui m'était dédié.
- Mais Ella, qu'est-ce qui se passe au juste ? Je ne comprends pas...
- Toi ! Je sais tout. Je sais que c'est toi qui m'as menacé, qui as fait exploser la remise et pire qui as essayé de me tuer en trafiquant mes freins !
- Non, mais qu'est-ce que tu racontes ?
- J'ai des preuves Albert ! Ton contrat tu le gardes, je reste à l'hôtel ! Et si je ne porte pas plainte contre toi, c'est juste pour la famille : maman, grand-père et grand-mère. En attendant, ne t'approche plus de moi !
Puis je quitte la maison en claquant la porte.
***
J'évite William depuis quelques jours, tout en apercevant le moins possible Alice et Matt, cela m'arrange. Nous avons eu quelques clients, j'ai effectué mon travail, mais sans grande motivation. Pourtant, comme j'ai décidé de garder l'hôtel, je dois impérativement trouver du nouveau personnel.
Il y a comme un frein en moi, je cherche sans chercher, même si je sais qu'ils vont devoir très prochainement partir pour de bon et que j'ai tout intérêt à me dépêcher si je ne veux pas me retrouver seule.
- Madame, voici votre facture. J'espère que vous étiez ravie de votre séjour ?
- Oui en effet, tout était parfait. Et les repas étaient divins. Je vais vous faire de la publicité.
Et maintenant, comme par hasard, Matt nous fait de bons petits plats...
- Merci, madame, c'est gentil.
Et voilà, la dernière cliente encore dans l'hôtel qui nous quitte. Je suis de nouveau la directrice d'un établissement vide... C'est déprimant.
Je noie sans m'en rendre compte mon regard dans le tableau qui est en face de moi.
Hier soir, je suis restée au téléphone longuement avec Sonia, et lui ai expliqué pour mon oncle, mais aussi pour Francis, car c'est évident qu'ils agissaient de concert. Elle n'en revenait pas, j'ai bien entendu évité de lui mettre la pression vis-à-vis de son couple, mais je sais qu'une petite graine insidieuse s'est définitivement glissée dans sa tête : était-il vraiment sincère avec elle ?
Me voilà dans le salon du bar, je m'approche du piano, m'assieds et joue quelques notes au hasard, quand je suis surprise par une présence qui dégage une aura particulière.
- Aaron ?
- Bonsoir, Ella.
- Et bien, vous allez bientôt nous quitter, j'imagine ?
- Oui, dans deux ou trois jours.
- Évidemment tout cela est tellement logique, finalement.
Je fais un petit accord avant de lui demander :
- Et vous, vous êtes impressionnant tout de même : expert en art, musicien et médecin ? Chapeau !
Il fait un drôle de rictus tout à coup.
- Pardon ? Médecin, vous dites ?
- Et bien oui, comme William, Alice et Matt.
Je souris et lève les yeux vers lui :
- Ne vous fatiguez pas, je suis au courant de tout. William m'a tout avoué.
Pourtant, il se rapproche de moi en semblant tout à fait étonné de ce que je viens de dire.
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MB MORGANE - Mon gérant est un pauvre #%@$! [Terminé]
ChickLitElla, experte en art, arrive en pleine nuit dans l'hôtel lugubre qu'elle vient d'hériter de son grand-père. Elle ne parvient pas à savoir pourquoi c'est elle qu'il a choisi plutôt qu'un autre membre de sa famille. Sur place, Ella et son amie, Sonia...