Chapitre 20

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William est parti depuis trois jours. J'aurais vraiment préféré qu'il reste après la nuit que l'on a passée ensemble. J'ai tant de choses à lui dire.

Hier, je suis allée faire une déposition à la police, mais clairement, le flic m'a prise pour une folle. Pour lui, rien n'est lié, ce sont juste des coïncidences : l'accident de voiture, la remise qui a explosé, le soi-disant message téléphonique... bref il m'a affirmé que c'était trop maigre pour faire une enquête et qu'il ne fallait pas que j'en attende trop de leur part.

Il m'a même demandé :

- Bon, dites-moi la vérité, vous avez confondu les pédales et vous avez accéléré au lieu de freiner ?

- M'enfin, pas du tout !

Pauvre con...

Je n'ai pas pu faire enregistrer les menaces, il manque des preuves. Et puis sans William pour confirmer les choses, je me suis faite passée pour une mythomane un peu paranoïaque. En même temps, j'ai l'impression que lui non plus ne me croit pas... il n'y a visiblement que moi et Antoni qui trouvons ça louche.

- Voyez avec l'assurance de la voiture, si l'expert trouve un truc bizarre, revenez vers moi.

M'avait dit, le flic, pas du tout concerné par mes problèmes.

C'est ce que j'ai fait et j'attends donc le résultat de l'expertise. Pour l'instant, le loueur a refusé de me prêter un nouveau véhicule et je suis à pied.

Ce soir, je serais bien allée voir mon oncle que j'ai eu au téléphone ce matin, mais impossible. Il était complètement affolé par mon accident de voiture et lui aussi me croit, il pense que tout ça n'est pas normal.

- Je vais aller au commissariat et ils vont m'entendre !

Il était très énervé par leur attitude vis-à-vis de moi et à la manière dont il avait pris les choses par-dessus la jambe.

Encore quelqu'un qui ne me prend pas pour une folle, c'est plutôt agréable, à force, je finirais par douter.

Sonia est partie quelques jours sur Paris pour son travail, je me retrouve bien seule ce soir devant mon assiette de dessert. En plus, il y a un orage d'enfer et les lumières de l'hôtel n'arrêtent pas de clignoter.

Personne ne séjourne ici, à part Aaron et le client mystère. Et je n'ai aperçu ni l'un ni l'autre ! C'est épuisant à la longue...

Je fais bouger mon flan avec le dos de ma cuillère sans oser le couper en deux.

Soudain, j'entends quelques notes de piano.

Je laisse en plan mon assiette et avance vers le bar.

Autant qu'on passe la soirée ensemble, ce sera plus agréable, on pourra au moins parler d'art.

Je rentre à pas feutrés dans la pièce et je trouve un fauteuil pour profiter du concert d'Aaron.

Il a totalement remarqué ma présence et pourtant ne s'arrête pas pour me saluer, au lieu de ça, il continue à jouer.

Il est quand même doué pour la musique, et visiblement pour les arts en général.

Je regarde alors une petite vitrine et je m'approche d'elle pour l'ouvrir. J'ai devant les yeux quelques objets de valeur, dont une miniature qui date du XVIIIe siècle, cela tombe bien, c'est le siècle de prédilection d'Aaron. En l'observant de plus près je constate qu'il y a quelque chose qui ne colle pas, le faussaire aurait bien fait croire qu'elle était d'époque, mais au final, elle est du début du XXe siècle. C'est tout de même un beau travail et je pense que mon grand-père s'est facilement fait abuser.

MB MORGANE - Mon gérant est un pauvre #%@$! [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant