Chapitre 1

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Presque 10 heures d'avion, c'est une torture a laquelle devrait faire face certains des plus grands criminels. Est-ce que c'est même envisageable de se dire, physiquement et mentalement parlant, qu'il est possible de rester si longtemps assis, tout en sachant qu'il y aura toujours un gamin qui crie, ou quelqu'un de forcément insupportable pour une raison non valable ? En tout cas, pour Nolwen, c'est probablement un des moments les plus longs de son existence. Elle l'avait déjà fait une fois, pour aller de la France à la Floride, mais son esprit avait visiblement effacé ce souvenir de sa mémoire. Ou, au moins, grandement atténué. Mais le pire, reste la dernière heure et demi, allant de Paris, à Le Castellet. Devoir reposer ses fesses sur un siège alors qu'elles sont déjà probablement rentrées à l'intérieur de son corps, ce fut compliqué.

Et pourtant, voilà que la brune descend enfin de l'avion, récupérant son sac de voyage, un sac à dos déjà sur les épaules. Elle regarde autour d'elle, un peu perdue, à la recherche de Charlotte. Elle ne l'avait jamais rencontrée, mais ça fait un petit moment qu'elles discutent toutes les deux, histoire de préparer la petite surprise pour Charles et Pierre. Et qui de mieux que la personne qui partage la vie de l'un des deux pour s'organiser.

- Nolwen ! Nolwen c'est bien toi ? S'exclame une voix venant de quelqu'un qui passe entre deux hommes.

La jeune femme reconnaît Charlotte qui vient à sa rencontre, et elle fait quelques pas dans sa direction, la prenant naturellement dans ses bras. Il faut dire que malgré tout, ces quelques mois les avaient rapprochées toutes les deux, le courant étant immédiatement passé.

- Salut Cha' ! Tu m'as reconnue de loin, dit elle en faisant un pas en arrière.

- Il faut dire que tu es facilement reconnaissable ma chère ! Répond t'elle en attrapant doucement la mèche de cheveux blancs sur le côté gauche de son visage.

- Alors oui effectivement, ça peut surprendre, plaisante Nolwen en souriant.

- Ça te va vraiment bien tu sais. D'ailleurs tes yeux en vrai sont encore plus incroyables. Celui qui est bleu est... woaw.

- Doucement sur les compliments je vais finir par prendre la grosse tête ! Surtout venant de toi.

- Arrête tu vas me faire rougir, dit Charlotte avec un clin d'œil.

- Bon ! Et si on arrêtait avant de se sauter mutuellement dessus, et qu'on y allait ?

Elle hoche la tête en rigolant et lui fait signe de la suivre. Les deux jeunes femmes marchent l'une à côté de l'autre à travers l'aéroport, et prennent un taxi. Assises à l'arrière, Nolwen se tourne vers son amie.

- Alors, on passe poser mes affaires à l'hôtel et on va sur le circuit ?

- Oui, c'est le plus simple. On va essayer de faire vite, Charles risque de se demander pourquoi je ne suis pas là ! Rigole la monégasque.

- C'est pas faux. Tu crois qu'on va arriver à temps ?

- Mais oui, la course est à 15h, on aura une vingtaine de minutes d'avances. Mais ne te montre pas avant la fin hein !

- Non ne t'inquiète pas, je ne vais pas aller dans la pit lane comme ça juste pour faire coucou. Mais j'ai beaucoup trop peur qu'ils ne me reconnaissent pas, soupire Nolwen en se passant une main dans les cheveux.

- Je ne suis pas sure qu'il soit facile de t'oublier tu sais. Et puis, Charles m'a plusieurs fois parler de toi, ne t'inquiète pas. Au fait, tiens, ton pass pour entrer dans le paddock, dit elle en lui tendant le pass en question.

- Merci.

Nolwen récupère donc les clés de sa chambre a l'hôtel, et elle laisse ses affaires avant d'enfiler un pull et une casquette, les deux aux couleurs de Ferrari. Non pas qu'elle ne veuille pas supporter Pierre, au contraire, mais pour être raccord avec Charlotte, c'était plus simple. Et puis il fallait faire un choix.

55 reasons to fall in loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant