Chapitre 4

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Nolwen se réveille un peu à l'ouest, sans savoir où elle est, ni comment et quand elle est rentrée. Elle en est même à se demander si elle est rentrée d'ailleurs. Elle n'a pas vraiment envie d'ouvrir les yeux, actuellement dans une position idéale, et avec une température parfaite. Elle est pourtant bien obligée de se faire une raison quand elle sent un mouvement juste à côté d'elle, la faisant bondir de surprise. Elle s'assoit vivement sur le matelas, avant de pousser un petit cri en tombant en arrière. Décidément, elle a constamment des réactions excessives ces derniers jours.

- Tu vas bien ?

La jeune femme a bien reconnu la voix, avec un léger timbre inquiet, mais elle lève tout de même les yeux pour s'assurer qu'elle a bien entendu. Bordel, Carlos. Ses cheveux sont en bataille, mais elle se demande toujours comment ils peuvent avoir l'air parfait dans toutes situations. Même à près deux heures de course passé dans un casque.

- Ça va, j'ai juste raté le bord du lit... dit elle en se relevant, ne sachant pas du tout quoi faire.

Elle n'ose pas vraiment le regarder, parce qu'elle a bien aperçu qu'il était simplement en short, la peau caramel de son torse bien visible.

- Tu ne te rappelle pas ce que tu fais là hein ? Demande t'il avec un sourire amusé.

- Pas vraiment...

- Tu peux t'asseoir sur le lit tu sais, promis je ne vais pas te manger, ajoute t'il avec un léger rire.

Elle lui tire la langue, se détendant un peu, avant de poser ses fesses sur le bord du matelas, pour l'instant dos à l'espagnol. Fesses qui ne sont d'ailleurs couverte que par son sous vêtement. Elle n'avait pas du tout fait attention à sa tenue... mais elle est apparemment vêtue simplement d'un tee shirt Ferrari qui n'est évidemment pas à elle, lui arrivant pratiquement à mi cuisses.

- Bon alors, qu'est-ce que je fais ici ?

- Laisse moi deviner, tu n'as plus de souvenir à partir de la baignade dans la mer ? S'amuse t'il tandis que la brune se tourne de moitié vers lui, intriguée.

- À peu près oui, pourquoi ?

- Parce que après ça tu as fais un concours de shot avec un inconnu, et oui ne t'inquiète pas, tu as gagné, rigole le pilote en se passant une main dans les cheveux.

Bon dieu il faut qu'il arrête avec ses cheveux, c'est une torture de résister à glisser ses doigts dedans.

- Il faut croire que ma première vraie soirée depuis un moment m'a un peu fait perdre la raison, soupire Nolwen, avec tout de même un sourire.

- Pour ce qui est de la suite... bon tu as voulu conduire une formule 1. Enfin tu t'es rabattue sur un caddie, dont le moteur était Pierre. C'était drôle, jusqu'à ce que tu tombe en essayant d'en sortir. Si tu as des bleus, ne t'étonne pas. Mais ça ne t'as pas vraiment perturbée je crois, et finalement quand on a décidé de rentrer, tu ne voulais pas rentrer à ton hôtel. Tu as voulu venir avec moi, parce que, je cite « je suis en pays connu, il faut que je dorme avec un inconnu, pour pas que ça fasse trop d'un coup », explique Carlos, les yeux rieurs, alors que la jeune femme se couvre de plus en plus le visage au fil de l'histoire.

- Oh mon dieu... je suis vraiment intenable. Désolée de t'avoir impliqué là dedans, grimace t'elle en lui jetant un coup d'œil.

- T'excuse pas, j'ai bien rigolé. Et au cas où tu te pose la question, tu t'es changée et tu t'es endormie tout de suite. D'ailleurs... quand tu as bu, tu ronfle, ajoute l'espagnol.

- N'en dit pas plus s'il te plaît ! Se plaint elle, les joues probablement rouges, en lui donnant une tape sur l'épaule tandis qu'il rigole de plus belle.

Elle lui est pourtant reconnaissante de lui avoir précisé qu'il ne s'était rien passé de plus. Le pilote se lève, et la jeune femme laisse son regard suivre les muscles de son dos, avant de se rendre compte de ce qu'elle fait. Bon dieu cet homme lui fait perdre tous ses moyens, et sans rien faire de particulier pour ça.

- Tu veux manger quelque chose ? Je vais te ramener dès que tu es a peu près réveillée, dit il en attrapant un tee shirt blanc de son sac avant de l'enfiler.

- Ça ira, ne t'inquiète pas. T'en as déjà fais beaucoup, t'embête pas plus. Je peux même prendre un taxi tu sais ? Propose la brune en se levant à son tour.

Elle ne se souvient de sa tenue que lorsque Carlos jette un coup d'œil si rapide à ses cuisses qu'elle se demande même si elle ne l'a pas imaginé. Et pourtant, rien que l'idée qu'il l'ai fait, lui crée une chaleur incontestable au ventre.

- Mais non Nolwen, je vais te ramener. Il faut juste que tu me dise où.

- J'en sais rien... je vais demander à Charlotte, répond la brune en rigolant, se rendant compte elle même d'à quel point c'est ridicule.

- D'accord, tu peux prendre une douche si tu veux, t'es affaires sont dans la salle de bain.

Nolwen le remercie, et elle est obligé de se forcer à ne pas lui jeter un coup d'œil en s'approchant de la salle de bain, simplement pour savoir si il l'a regarde s'éloigner. C'est ridicule bon sang. Et elle se rend encore plus compte que son comportement est inapproprié quand elle remarque les notifications de la part de Clark, sur son téléphone bientôt déchargé. Elle ferme la porte derrière elle, et se motive à lire ce qu'il lui a envoyé. Mais elle se ravise en remarquant plus de dix appels manqués, et une quinzaine de messages.

Elle se déshabille en soupirant, et se glisse sous la douche chaude avec soulagement. Elle n'avait pas conscience jusque là que Clark pouvait être si envahissant, mais c'est peut être juste qu'elle est loin de lui, alors que depuis toujours, ils sont ensemble, tout le temps. Le moment fatidique de lire ses messages approche bien trop vite, mais il faut bien qu'elle sorte de la douche. Surtout qu'elle abuse tout de même un peu de la gentillesse de Carlos. Une serviette enroulée autour des cheveux, et une autre au dessus de la poitrine, la brune jure en se rendant compte que son top de la veille est complètement trempé. Elle n'a pourtant pas souvenir d'être allé dans l'eau avec, mais vu le nombre de choses qu'elle a oublié... c'est possible.

- Tout va bien ? S'inquiète Carlos depuis l'extérieur de la pièce.

Merde, elle a dû parlé trop fort, il l'a visiblement entendue.

- Oui oui ça va, désolée. Mon haut est juste immettable, soupire t'elle.

- Garde mon tee shirt, répond le pilote sans même avoir l'air d'y réfléchir.

- T'es sur ?

- Mais oui, prend le. Il te va bien en plus, ajoute t'il avec un petit rire.

Sans se faire prier, elle l'enfile, le rentrant un peu dans son short, et elle démêle ses cheveux avec ses doigts. Quand ils sont humide, sa mèche blanche ressort d'autant plus, chose qu'elle a apprit à aimer avec le temps. Ça fait parti d'elle.

Prenant son courage à deux mains, elle déverrouille son téléphone et lit en diagonale les messages qu'elle a reçu. Clark s'est inquiété de ne pas avoir de nouvelles, mais au fil de la conversation, il devient plus tranchant et la jeune femme frissonne. Elle devrait répondre, mais quoi dire ? Qu'elle s'est amusée comme elle ne l'avait plus fait depuis son départ de la France, et qu'elle n'avait pas pensé un instant à lui ? Qu'elle avait dormi avec un homme qu'elle connaît depuis moins d'une journée mais avec qui elle aurait imaginé une histoire si elle n'était pas en couple ? Qu'elle porte actuellement son tee shirt ? Rien que d'énumérer tous ces points dans sa tête, elle ne maudit elle même de n'avoir que penser à un quart de tout ça, et elle se contente de s'excuser.

55 reasons to fall in loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant