Nolwen se réveille plusieurs fois dans la nuit, chaque fois a cause de souvenirs qui remontent encore et encore, mais elle arrive à se rendormir rien qu'en se concentrant sur Carlos qui dort contre elle. Elle se doute que c'est la fin de la nuit lorsqu'en ouvrant les yeux elle sent les doigts du brun caresser tranquillement ses cheveux, et elle sourit en s'installant un peu plus contre lui.
- Tu as pu dormir ? Demande-t-il d'une voix encore à moitié cassée par le sommeil.
La jeune femme hoche simplement la tête avant de se redresser dans un élan de motivation, se passant une main sur le visage.
- Mais qu'est-ce que tu fais ? Viens de coucher, tu me tenais chaud... Grogne l'espagnol, faisant sourire un instant la brune qui reprend vite son sérieux.
- Je suis vraiment désolée pour hier, je me sens un peu coupable.
- Nolwen, regarde moi. J'ai l'air de t'en vouloir ?
- Pas vraiment... murmure t'elle en plongeant ses yeux dans les siens.
- Parfait, alors plus d'excuses. Et reviens de coucher, pour une fois qu'on peut dormir, dit-il avec un sourire.
Nolwen ne se fait pas prier plus longtemps, et elle se recouche contre lui avec un petit soupire de contentement. Elle a beau avoir toujours en tête sa réaction de la veille, se sentant coupable et gênée, le pilote semble tellement serein par rapport à ça qu'elle se sent un peu mieux.
Ils passent un moment à rester au lit, rien qu'à discuter ou à somnoler, et c'est finalement la brune qui se motive la première à bouger, se mettant debout pour s'étirer comme si sa vie en dépendait. Carlos s'est redressé légèrement, appuyé contre le mu, les mains croisées derrière la tête.
- Bah alors, c'est à ce point là ? S'amuse-t-il sans la quitter du regard, ses yeux passant de ses cuisses à son visage sans cacher la lueur qui y brille.
- Je ne peux même plus m'étirer tranquillement maintenant ? Demande t-elle avec un petit rire en croisant inconsciemment les bras sur son ventre pour contenir un minimum les émotions qu'il fait naître en elle avec rien qu'un regard.
- Oh si tu peux, je me contente de commenter ce que je vois. Qu'est-ce que tu veux faire aujourd'hui d'ailleurs ?
- Motivé à aller courir ? Pour le reste on avisera après.
- Bien évidemment. On va probablement mourir de chaud, mais c'est une bonne idée.
- Je t'aide à préparer la reprise, tu n'as plus d'excuses pour ne pas gérer après ça.
- C'est un peu un cadeau empoisonné que tu me fais là, dit-il en se levant, amusé.
- Mais je suis un cadeau empoisonné moi même Cendrillon.
- Est-ce qu'actuellement tu te prends pour une pomme ? Rigole l'espagnol tandis que la brune hoche la tête.
- Tu n'osera plus t'approcher de moi maintenant.
- Tu rêve, je suis sur que c'est une belle mort, ajoute-t-il en s'approchant d'elle.
Il passe ses mains sur la taille de Nolwen qui lève les yeux vers lui au moment où il la rapproche de lui, avant de l'embrasser doucement. Quelques secondes plus tard, il se fige et la jeune femme fronce les sourcils en s'écartant, l'observant poser la main sur son torse avant de se laisse tomber sur le lit.
- T'as raison, fais le mort, espèce de princesse naïve va, dit-elle sans se retenir de rire.
Il sourit et se relève avec un clin d'oeil, avant de chercher ses affaires de sports dans ses vêtements. La brune aime tout particulièrement le fait que tout soit si naturel avec lui, que ça soit de plaisanter, ou de parler sérieusement. Il a le don de faire ce qu'il faut, ce qui est assez étonnant, parce qu'il a toujours fallut beaucoup de temps aux gens pour comprendre le fonctionnement improbable de la nouille que peut être la française.
- Je rêve ou tu semble heureuse de m'imaginer mort ? Demande Carlos qui s'est rapproché sans qu'elle ne le remarque, perdue dans ses pensées, se penchant un peu pour être à son niveau.
- Mais c'est évident, je serais absolument ravie qu'une cause naturelle me débarrasse de toi. Ou pas forcément naturelle finalement.
- Mmh... Je vais faire attention à ce que j'avale à partir de maintenant.
- Qui te dis que ce n'est pas déjà trop tard ?
Elle hausse les sourcils, avec un sourire faussement démoniaque, et l'espagnol secoue la tête avant de l'embrasser un instant.
- Aller zouh ! Prépare toi, que je puisse faire mon dernier footing avant de rendre l'âme.
La jeune femme rigole et ouvre son sac pour en sortir ses affaires de sport, s'habillant rapidement avec un short, une brassière, et ses baskets. Elle s'attache la cheveux en queue de cheval haute, et retrouve Carlos devant l'entrée, prêt lui aussi.
- Bon, je ne te cache pas qu'on ne va pas courir dans la ville. A cette période je te laisse imaginer le monde qu'il y a dans les rues de Monaco, c'est un calvaire, explique t-il en attrapant les clés de sa voiture.
- Effectivement, je comprends que ça puisse ne pas être pratique. Surtout que je suppose que tu ne passe pas toujours inaperçu.
Il hausse les épaules, son expression l'air de dire "c'est pas faux", avant d'ouvrir la porte, se dirigeant vers le garage.
- Bon alors, où est-ce qu'on va dans ce cas ?
- Tu vas voir. Une petite zone sympa, en plus, on sera à l'ombre.
La brune hoche la tête pour montrer son approbation, et il ne leur faut pas longtemps pour rejoindre une forêt au dessus de Monaco, se lançant rapidement dans leur course. Nolwen est ravie de pouvoir laisser totalement ses pensées de côté, et elle reste concentrer sur où elle pose les pieds pour ne pas se faire une cheville dans les chemins de terre qu'ils traversent. Elle ressent vite la chaleur de l'été, mais le fait d'être à l'ombre limite ce ressenti. Ils s'arrêtent tous les deux une heure plus tard, la jeune femme encore étonnamment en forme.
- Je suis un peu surprise d'avoir tenu ton rythme, dit-elle après avoir bu une gorgée dans la bouteille que le pilote a récupéré dans la voiture.
- Je ne suis pas vraiment étonné, je ne suis pas un surhomme tu sais ? S'amuse-t-il en buvant à son tour, remettant en place ses cheveux avec sa main libre.
- Un petit peu quand même.
Après une bonne douche en rentrant, Nolwen se laisse tomber sur le canapé, se sentant relativement bien. Mais ça, c'est grâce à la course. Pourtant, son euphorie redescend en un éclair quand elle remarque un numéro qu'elle ne connait trop bien s'afficher sur son téléphone. Un rapide coup d'oeil réflexe lui indique que Carlos est toujours dans la salle de bain, et elle hésite un instant. Est-ce qu'elle est sensé répondre ? C'est peut-être important. Ou alors c'est probablement juste pour remuer le couteau dans la plaie. La deuxième option est la plus logique, en revanche, elle ne contrôle pas son pouce qui accepte l'appel sans son accord cérébral.
- Qu'est-ce que tu veux Clark ? Demande t-elle en faisant en sorte que sa voix ne trahisse rien de tout ce qui explose dans son esprit en ébullition.
- Ne sois pas si froide avec moi. Si tu réponds c'est que tu veux me parler.
- Si tu n'as rien à me dire je raccroche tout de suite. Je voulais m'assurer de ce que tu voulais, j'aurai pu oublier quelque chose d'important en partant, c'est tout.
- D'accord je comprends, ne le prends pas comme ça... Tu sais j'ai beaucoup repensé a ce qu'il s'est passé...
- Bordel va droit au but, je n'ai aucun plaisir à entendre tes jérémiades.
- Je t'aime toujours et tu me manque.
- Hilarant. Ne me contacte plus Clark, tu me dégoute.
Nolwen raccroche avant d'en entendre plus, et elle inspire profondément, laissant tomber son téléphone sur le sol pour ne plus l'avoir en vue. Son cerveau avait atténué l'effet affreux que lui procure du ton condescendant de Clark dans ses souvenirs, et de l'entendre de nouveau ne la met pas dans un état d'esprit confortable. Surtout qu'elle sait parfaitement qu'il va essayer de la contacter autrement. Il trouvera toujours un moyen d'essayer de l'atteindre pour reprendre le dessus, mais elle ne peut pas laisser une telle chose arriver. Elle doit se convaincre qu'il n'a aucun pouvoir sur elle. Pas même celui de lui donner des cauchemars.
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55 reasons to fall in love
ספרות חובביםNolwen, ami d'enfance de Charles et Pierre, revient d'un voyage pour le travail qui a duré presque cinq ans. Présente au moment du grand prix de France, elle s'organise pour faire la surprise aux pilotes. Mais elle aussi risque d'être surprise face...