Chapitre 32

645 32 1
                                    

Nolwen ne sait pas où elle est lorsqu'elle se réveille, allongée dans un lit, des douleurs lui tiraillant tout le corps. Il ne lui faut pourtant pas longtemps pour reconnaître une chambre d'hôpital, et elle plisse les yeux pour s'accoutumer à la lumière, essayant de se souvenir qu'est-ce qu'elle peut bien faire la. C'est la vue de Lila en train de somnoler, assise sur un fauteuil à côté, qu'elle se rappelle de la pluie, du coup de tonnerre, et de sa chute. Elle se redresse sur les coudes en grimaçant, et se passe une main sur le visage, remarquant le cathéter au niveau de son poignet.

- Oh merde... merde, merde ! Lila ! Dit elle se souvenant que Junniperus lui est tombé dessus.

- Quoi ?! S'exclame la groom en sursautant, regardant autour d'elle sans comprendre ce qu'il l'a réveillé.

Son regard croise celui de la brune, et elle se met vivement debout, une lueur réellement inquiète au fond des yeux.

- Mon dieu Nolwen ! Tu m'as fait peur ! Comment tu te sens ?

- Ça va, je vais bien. Comment va Junni' ? Demande t'elle d'un air insistant.

- Il va bien, ne t'inquiète pas. Le veto l'a vu au cas où, mais il n'a rien. Un peu paniqué, mais c'est normal. T'as eu beaucoup de chance... murmure Lila en soupirant de soulagement.

Elle lui explique rapidement comment ça s'est passé, et le fait que miraculeusement, elle n'ai rien de cassé, simplement de gros hématomes surtout au niveau des côtes, et une grosse entorse à l'épaule qui risque de durer un peu. Elle finit par la laisser seule, devant retourner aux écuries, lui donnant avant de partir son téléphone qu'elle a prit soin de charger. 24h sont passées depuis sa chute, mais elle est pour l'instant trop fatiguée pour expliquer pourquoi elle aura un peu de retard pour le Grand Prix de ce week-end. En revanche, elle s'assure de donner des nouvelles à son frère, qui risque sinon de s'inquiéter. Il ne peut de toute façon pas la rejoindre, puisqu'il est de service.

Nolwen ne ressort que le lendemain matin, et elle se sent déjà un peu mieux. Les médicaments ne font plus vraiment effet donc les douleurs reviennent, mais au moins, elle ne se sent plus comme dans un brouillard. Elle est à peine rentrée chez elle, en taxi, que son téléphone se met à sonner, le nom de Charlotte apparaissant sur l'écran. La jeune femme inspire un coup, et décroche en fermant la porte derrière elle.

- Bon Dieu Nolwen ! J'ai faillit appeler la police ! T'étais sensé arriver hier, et aucune nouvelle, qu'est-ce qu'il se passe ? S'exclame rapidement la monégasque sans cacher le timbre inquiet de sa voix.

- Je suis désolée Charlotte, je vais essayer de prendre l'avion ce soir.

- Non mais c'est pas la question. Est-ce que tu vas bien ?

- Ça va. Je suis tombée de cheval au concours jeudi, je viens tout juste de rentrer chez moi, j'étais à l'hôpital, soupire la brune en s'installant dans le canapé.

- Quoi ? Mais...

- Je vais bien, rien de grave, l'interromps-t'elle en sentant qu'elle allait partir dans tout les sens.

- Putain... mais alors toi il t'arrive que des folies. T'es sûre que tu es en état de venir ?

- Absolument. Et puis ça me fera du bien. Comment tout le monde va là bas ?

- On était tous un peu inquiet. Mais ça va aller mieux, tu me tiens au courant de quand est ton vol ?

- Bien sur. Je vais regarder ça, à plus tard Charlotte.

Nolwen raccroche en espérant que son amie rassurera tout le monde, et elle inspire un coup, se motivant à effectivement trouver un moyen d'aller aux Pays-Bas. Il ne lui faut pas trop longtemps, et elle prend une bonne douche avant de préparer ses affaires pour rejoindre l'aéroport, le casque sur les oreilles laissant son esprit divaguer. Elle a en réalité vraiment hâte de retrouver tout le monde, et malgré elle, surtout Carlos.

David lui a de nouveau confirmé qu'elle avait son week-end, surtout après jeudi, et elle le remercie une fois à destination, en descendant de l'avion. Un samedi soir, en période de Grand Prix, il y a beaucoup de monde avec des tee-shirts et des casquettes de formule 1, et Nolwen trace sa route à travers l'aéroport, arrivant au niveau de la zone de taxis. Et une fois dans un véhicule, en direction de l'hôtel qu'elle avait réservé bien plus tôt, elle prévient Charlotte qu'elle est bien arrivée. Ni une ni deux, son amie lui répond de l'attendre à l'entrée de l'hôtel, et elle s'exécute avec grand plaisir, adossé contre un arbre, les yeux levés vers le ciel avec un petit sourire en coin.

- Nolwen ! J'ai presque cru que j'allais te voir en morceaux ! S'exclame la monégasque en arrivant vers la brune, la prenant dans ses bras avec douceur pour ne pas lui faire mal.

- Je vais bien Charlotte, je te l'ai déjà dit, s'amuse la jeune femme avec un sourire.

- Je sais, mais tu es trop du genre à cacher ce qui ne va pas pour que je puisse te croire sur parole !

- Tu n'as pas totalement tors.

- J'ai même raison ! Bon dis moi, tu as mangé déjà ? Demande la monégasque en commençant déjà à la tirer derrière elle, l'air de lui poser la question juste pour la forme sans lui laisser le choix.

- Non je n'ai pas manger mais je peux peut-être poser mes affaires d'abord, tu crois pas ?
Rigole Nolwen en retenant son amie.

- Vendu, mais dépêche-toi ! On est attendues.

- Qu'est-ce que tu racontes ? Je suis sure que tout le monde est encore en train de bosser avec les ingénieurs.

- Ok, j'admets, je voulais juste que tu te dépêches.

La française secoue la tête, amusée, et elle récupère la clef de sa chambre pour aller poser ses affaires avant de redescendre pour rejoindre Charlotte qui a visiblement faim pour s'impatienter comme ca. Elles passent donc tranquillement la soirée toutes les deux, discutant de ce qu'il s'est passé durant les deux premiers jours du weekend de course étant donné que Nolwen n'a pas vraiment pu suivre.

Une fois rentrée à son hôtel, étonnamment fatiguée étant donné qu'elle n'a tout de même pas bougé beaucoup, Nolwen se laisse tomber sur son lit avec un soupire de soulagement. Pourtant, elle n'est pas capable de trouver le sommeil, son esprit dérivant vers Carlos, aussi idiot que ça puisse être. Elle n'est pas du genre à se prendre la tête, mais à force d'être dans cet état où ni lui, ni elle, ne met de mot sur ce qu'il se passe entre eux, elle ne sait pas comment aborder la situation. Alors certes, quand elle est avec lui, elle n'a pas vraiment le temps de laisser ses pensées s'évader comme ça, mais évidemment, chaque fois qu'elle se retrouve sans rien faire, tout ça la rattrape. Tout en sachant parfaitement qu'elle va avoir du mal si elle doit aborder le sujet elle-même, par appréhension de ce qui pourrait se dire.

La jeune femme finit par secouer la tête, ne voulant pas se torturer l'esprit plus que de raison, et elle se redresse en marchant jusqu'à la salle de bain, allant prendre une douche pour se rafraichir les idées. Elle profite d'être en sous-vêtements pour mettre de la glace sur ses côtes douloureuses, allongée sur le lit. Des coups retentissant sur sa porte la font sursauter, et elle fronce les sourcils avant de se redresser doucement, ne sachant pas qui peut bien venir ici à cette heure là alors qu'elle n'attend personne.
Nolwen attrape un tee-shirt au passage, qu'elle enfile en se dirigeant vers l'entrée de la chambre. Elle appuie sur la poignée pour ouvrir sans même regarder avant par le judas, mais peut-être qu'elle aurait dü, Elle aurait au moins pu se préparer psychologiquement pendant quelques secondes pour faire face à Carlos qui se tient devant elle. La brune se fige un instant, sous l'effet de la surprise. Le pilote la prend dans ses bras, et elle lui rend son étreinte en souriant, avant de fermer la porte derrière eux quand ils se séparent.

- Mais qu'est-ce que tu fais ici, à cette heure-là, la veille de la course ? S'étonne-t-elle en posant la poche de glace sur un meuble à côté d'eux.

-Disons que je m'inquiétais un peu, Charlotte nous a raconté rapidement, mais tu ne m'as pas vraiment tenu au courant.

- Je vais bien Carlos, vraiment. Mais je ne vais pas me plaindre que tu sois venu, je suis contente de te voir.

L'espagnol, sourit et glisse doucement ses mains sur les hanches de Nolwen, l'attirant contre lui pour l'embrasser. En un instant il n'v a plus rien d'autre dans l'esprit de la jeune femme que son contact sur sa peau, et elle glisse une main dans ses cheveux, se mettant sur la pointe des pieds comme si elle pouvait se coller plus encore à lui. Carlos passe ses mains sous ses cuisses, pour la porter, la brune enroulant naturellement ses jambes ses jambes autour de sa taille, avec l'impression que son corps risque de s'enflammer à tout instant.

55 reasons to fall in loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant