Chapitre 19

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Une fois changée, Nolwen attend que Carlos fasse de même, et déglutit en le voyant la rejoindre dans le salon. Il faut croire que la tenue de motard lui va relativement bien... Il devrait songer à se reconvertir. 

- Tout te va à peu près ? Il faut que ça soit un minimum confortable, demande t'elle en le détaillant du regard.

- Je crois que ça va. J'ai pas vraiment l'habitude mais c'est bien. C'est toi la pro.

- Mmh... T'es un peu plus grand et carré que Charles, mais c'est pas trop mal, dit-elle en tirant légèrement au niveau de ses épaules.

- Je le prends comme un compliment.

- Ce n'est ni un compliment ni l'inverse, c'est un constat, s'amuse la brune en levant les yeux vers lui. 

- Tu vas quand même pas m'empêcher de le prendre comme un compliment ? s'indigne-t'il en faisant une moue exagérée. 

- Bon d'accord je te l'accorde, rigole-t'elle en secouant la tête.

- Non mais ! 

- Tu as fini de te plaindre, qu'on puisse y aller ? 

- Oui madame. 

Nolwen sourit, et ils rejoignent tous les deux le garage pour sortir la moto. Ils sont désormais dans la rue, et le soleil qui brille dans le ciel ne tarde pas à donner un coup de chaud à la brune qui met rapidement le contact de son deux roues avant de passer une jambe pour s'asseoir. Elle relève la béquille d'un petit coup de talon, puis démarre le moteur. Le tout sous le regard intrigué de Carlos.

- Tu grimpe ? On aura moins chaud en roulant, dit-elle en parlant un peu plus fort que d'habitude, pour se faire entendre malgré le bruit du moteur. 

Il hoche la tête, enfile son casque, et s'appuie sur le repose pied gauche pour monter. La jeune femme s'attendait à avoir du mal à garder la moto droite, mais finalement l'espagnol se débrouille plutôt bien à équilibrer son poids. Son casque à elle est encore posé devant elle, et elle jette un coup d'oeil par dessus son épaule. 

- Si pour une raison ou pour une autre, je te tapote la cuisse, accroche toi correctement, annonce t'elle avec un sourire en coin.  

Elle le remarque hausser un sourcil, et elle rigole doucement avant d'enfiler son casque à son tour. Elle ne perd pas plus de temps, et démarre quand elle sent le pilote poser ses mains autour de sa taille. La brune conduit plutôt tranquillement le temps durant lequel ils sont encore dans Monaco. Si elle peut éviter de ne serait-ce qu'érafler une voiture plus cher que sa vie tout entière, c'est mieux. 

Ils roulent un moment sur des petites routes que Nolwen connait plutôt bien pour les avoirs empruntées plusieurs fois, et elle ne se gêne pas pour indiquer a Carlos de s'accrocher dès qu'elle en a l'occasion. Il faut dire qu'elle apprécie assez le fait de le sentir serrer ses doigts sur son ventre pour se tenir, alors pourquoi s'en priver ? Elle finit par se décider à faire une pose dans une zone où ils peuvent avoir un beau point de vue sur la ville en contrebas. 

La brune laisse la moto dans un endroit où elle peut garder un oeil dessus, et elle retire son casque, ses gants puis sa veste pour respirer un peu, s'arrêtant à l'ombre d'un arbre. Evidemment, les cheveux de l'espagnol sont toujours digne d'une pub pour champoing, malgré le casque et la chaleur, et la jeune femme ne sait pas si qui que ce soit arrivera un jour à percer ce mystère. 

- Comment tu connais cet endroit ? Demande le pilote en la rejoignant, après avoir posé son blouson sur la moto. 

- Je suis déjà venu plusieurs fois. Pas toi ? S'étonne t'elle en lui jetant un coup d'oeil.

- Non pas du tout, j'ai jamais trop pris le temps de me balader dans les alentours à vrai dire. Mais j'avoue que c'est sympa. 

- Bon alors, la moto, t'en pense quoi ? 

- C'est évident que c'est un calvaire d'être collé à ton dos, s'amuse t'il, le regard joueur. 

- Disons qu'au moins, on est pas morts, rigole t'elle avec un haussement d'épaules. 

Carlos s'installe sur l'herbe, contre un arbre, et fait signe à la brune de se poser à son tour. Elle sourit et se glisse entre ses jambes pour se caler le dos contre son torse.

- Bon alors j'attends quand même des infos par rapport à tout à l'heure ! Quand tu parlais du fait de croiser d'autres pilotes, est-ce que ça veut dire que toi je t'ai croisé ? Demande-t'elle en profitant qu'il ne puisse pas voir les expressions de son visage pour demander. 

- Qu'est-ce qui te fais dire ça ?

- Ca serait logique, pas la peine de me faire mariner encore, c'est pas très gentil, dit Nolwen en sentant le jeune homme rire gentiment derrière elle.

- Aller d'accord, j'admets.

- Mais comment tu peux te souvenir de moi ? S'étonne t'elle en se retenant de se retourner, pour ne pas qu'il puisse remarquer quoi que ce soit sur son visage qu'elle sait trop expressif. 

- Disons que je me suis surtout rappelé de toi en te voyant au grand prix de France. Je me suis souvenu de toi sans raison particulière, quoi que tes yeux et tes cheveux y sont peut-être pour quelque chose. 

- Alors t'as eu le coup de foudre ? demande la brune pour plaisanter, se tournant juste pour lui faire un clin d'oeil. 

- Et si je te disais oui ? Répond-t'il avec plus de sérieux qu'elle ne l'avait prévu. 

Nolwen plisse les yeux, ne sachant pas si il essaie de l'embêter pour voir sa réaction, ou si il est ne serait-ce qu'un peu sérieux. Pour une raison inconnue, rien que l'idée qu'il pense ce qu'il dit fait s'emballer le coeur de la jeune femme qui espère concrètement ne pas avoir l'air trop touchée. Parce que dans la logique des choses, ça ne devrait pas changer quoi que ce soit à la situation. Mais elle n'a de toute façon aucune logique avec Carlos. 

- Si tu disais oui... Disons que ça ne changerai surement rien pas vrai ? Ose demander la brune après son petit silence de réflexion durant lequel toutes sortes de pensées ont fusées.

- Probablement pas. Mais ça ne changerai pas ta façon de voir les choses ? 

- C'est possible, mais je ne saurais pas dire pourquoi. C'est bizarre, répond-t'elle en se remettant correctement contre le torse du pilote qui entoure son ventre de ses bras. 

Elle attrape l'une des mains du brun, entremêlant ses doigts aux siens, et laisse son esprit dériver quelque peu, fascinée par le contraste entre la peau caramel du l'espagnol, et la sienne, bien plus pâle. 

- Bon alors, finalement, t'as eu le coup de foudre ? Demande la jeune femme d'un ton amusé pour garder un peu de légèreté dans la conversation. 

- Pas la toute première fois en tout cas, on a quelques années d'écart et je pense que ça aurait été bizarre quand on était des gamins, rigole-t'il en posant son menton sur le haut de la tête de Nolwen.

- Effectivement. Etant donné que le coup de foudre concerne le premier regard, j'en conclu que ce n'est pas le cas, dit-elle avec un petit rire. 

- Disons que c'est une analyse qui se tient. 

- Et je pense que sur ces belles paroles qui me laissent encore plus de questions qu'à l'origine, on va pouvoir remonter sur la moto. 

La brune se lève, sous le regard amusé de Carlos qui la suit, allant tous les deux s'équiper de nouveau. La température s'est refroidie un peu, mais la tenue de motard donne toujours aussi chaud, et Nolwen ne perd pas de temps à démarrer, prenant directement la route pour rentrer, roulant plus tranquillement qu'à l'allé. Elle profite simplement du fait que conduire lui permette de calmer son esprit constamment en ébullition.    

55 reasons to fall in loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant