Fix You

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Point de vue de Leena

-Mon père était le patron de son père, Bill. C'est un peu comme ça que nous nous sommes rencontrés, dit Louis. Ils étaient copains. Les deux avaient eu une discussion sur Harry un jour et mon père m'en a glissé quelques mots.

Je le fixai, attendant qu'il continu son histoire. Il soupira.

-Parait-il que ses sauts de colère proviendraient de son père... Biologique, je veux dire. Son psychiatre a dit que ces sortes de problèmes étaient génétiques. Il m'a dit... Ça s'appelle le... je ne m'en souviens plus. Désolé. Bref, en gros, c'est des changements d'humeur excessifs. C'est assez rare comme trouble, les patients sont habituellement conscient de leurs changements d'humeurs, mais ne peuvent rien y faire. C'est assez lourd comme cas... Son psy avait proposé qu'il prenne des médicaments pour l'aider, mais Bill a refusé catégoriquement. Il était vraiment contre ce genre de procédure. Faut croire que ça a développé chez lui un côté plus... obscur et le force à faire des trucs pas net.

J'hochai la tête.

-Et il est mort, Bill? demandai-je même si Harry me l'avait déjà dit.

-Ouais... Il y a trois ans. Quelques mois à peine après que Tara, sa mère, soit décédée. Je crois que c'en était trop pour lui. C'est à partir de là que nous nous sommes perdu de vu, Harry et moi. Je ne m'étais pas rendu compte qu'il m'avait manqué avant qu'il ne m'appelle pour venir à son secours. À ton secours, à vrai dire.

Louis gloussa, puis il y eût un silence.

-Merci, dis-je. D'être venu. Tu n'étais pas obligé.

Je pris pour acquis qu'il comprenait ce que je voulais dire. Il pouffa d'un rire forcé.

-J'allais dire "Ça fait plaisir" mais non, ça ne m'a pas vraiment fait plaisir.

Je secouai la tête en souriant légèrement. Je m'appuyai contre son épaule et nous restâmes dans cette position un moment.

Je lui faisais confiance. Il était un type bien, après tout.

Louis jeta son mégot de cigarette au sol quelques minutes plus tard et se leva.

-Bon... Bonne nuit, dit-il.

-Bonne nuit.

Point de vue d'Harry

Je me réveillai par une lumière aveuglante qui pénétra dans la pièce. C'est quoi ce délire? Je grommelai en m'étirant. Je remarquai avec joie que j'avais beaucoup moins mal aux côtes qu'auparavant.

Leena était en train d'ouvrir les rideaux. Elle me glissa un petit sourire que je retournai.

La nuit porte conseil, comme on dit, et j'en avais profité pour réfléchir à tous ce merdier dans lequel j'avais mis les pieds. Je devais ramener Leena chez elle, le plus rapidement possible, même si au fin fond de cœur, je voulais qu'elle reste auprès de moi. Je ne saurais dire pourquoi.

Je me levai d'un bon en gonflant mon buste, enfin apte à pouvoir bouger librement. Leena me regarda.

-Monsieur a retrouvé la forme on dirait.

-Ouais!

Je gambadai autour du lit. Ça faisait un bien fou de ne plus sentir ce poids énorme sur la poitrine et de ne plus vouloir se tirer une balle dans la tête au moindre mouvement brusque.

-Où est Louis? demandai-je.

Elle haussa les épaules en regardant par la fenêtre.

-Il est dans sa voiture depuis un bon moment, je ne sais pas ce qu'il fait.