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Point de vue de Leena

Je me rhabillai le plus vite possible, les yeux aveuglés de larmes et les mains tremblantes. La fausse blonde était toujours assise au sol, m'ignorant complètement. Après que j'eu finis de remettre mon short et ma camisole, elle se leva lentement, puis jeta son mégot de cigarette dans un cendrier. Elle me souffla au visage sa dernière bouffée de fumée et sourit.

-Viens-t-en, princesse, dit-elle, moqueuse.

J'étais trop ébranlée pour lui faire comprendre que mon nom était Leena et la suivie. Elle fit claquer ses talons dans les escaliers et me mena à une porte. Elle l'ouvrit, mais resta plantée là.

-Après-vous, dit-elle, en faisant une révérence.

Je ne lui prêtai pas attention, puis descendit l'escalier qui se tenait derrière la porte. Une odeur de moisi me fit un haut le cœur et je me retrouvai dans une cave. Je me retournai vers la blonde, un point d'interrogation encré au visage.

-Tu vas vivre ici. Il y a déjà deux autres filles qui dorment là. Tu leurs poseras tes questions. Et habitues-toi vite. Le boss n'aime pas les retardataires.

Elle remonta l'escalier, puis claqua la porte. Je restai debout, immobile, contemplant la pièce du regard.

Une seule minuscule fenêtre, une ampoule suspendue par une corde illuminait les lieux d'une lumière jaunâtre. Les murs peints de bleus s'écaillaient à vue d'œil et trois lits ainsi que trois commodes constituaient les seuls meubles.

Je me laissai tombée sur le lit inutilisé et pleurai comme une enfant. Je ne savais pas quoi faire, j'étais complètement perdue. Je ne comprenais pas encore que j'étais dans une situation presqu'impossible et que j'étais seule.

C'était totalement de ma faute. Si j'avais respecté les directives d'Harry et que je n'avais pas ouvert la porte, rien de cela ne serait arrivé.

Harry.

Je me demandai s'il s'inquiétait pour moi. S'il voulait me retrouver. Ou bien s'il s'en foutait carrément de mon sort et qu'il allait continuer à péter des crises pour rien, à tuer des gens et à travailler à son putain de Fast-Food.

J'étais totalement hors de moi. Je n'avais jamais autant pleuré. Un mélange de détresse et de colère.

Je pensai carrément à me tuer. J'en voulais plus de cette vie merdique. Où toute les pires choses pas possible n'arrivait qu'à moi. Mais j'arrêtai ces sombres pensées en pensant à ma soeur, Liliann, qui devait vraiment s'ennuyer de moi.

Son sourire d'ange, ses cheveux roux incroyablement longs, lui arrivant à la hanche, ses taches de rousseurs sur ses joues roses, son rire contagieux...

Je frappai sur l'oreiller avec rage.

Après quelques minutes, je calmai mes larmes et fixai le mur devant moi, respirant en levant et rabaissant ma poitrine violemment. Je tournai la tête, puis vit une photo collée au-dessus du lit voisin, sur le mur.

Je me levai lentement en reniflant, curieuse de savoir qui était sur cette photo.

C'était un petit garçon tout mignon, avec des cheveux noirs et de magnifiques yeux en amandes. Je levai le coin de la photo et vit le nom « Joseph » écrit au verso à la main.

Mon sourire s'effaça vite, puisque j'entendis la porte ouvrir violemment.

Je me dépêchai de retourner à mon lit, le cœur battant.

-Hijo de puta! Qu'il aille chier! dit-une voix aigüe.

Une grande fille, probablement d'origine latine aux cheveux caramel et aux yeux énormément garnis d'eyeliner descendit les marches et me dévisagea.

Fix YouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant