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Point de vue de Leena

J'avalai difficilement ma salive suite à ses mots, je ne comprenais pas encore la tournure des événements.

-Tu... Tu tues des gens? dis-je, aussi stupide que je pouvais avoir l'air.

Il ferma les yeux avec intensité en hochant la tête. Je pouvais sentir sa douleur à travers mon corps. Je soupirai bruyamment. 

-Wo... murmurai-je, appuyant ma tête contre le mur.

Je vis présentement chez un tueur. Il noua ses mains en baissant encore plus sa tête qu'elle ne l'était déjà.

-Tu peux... t'en aller si tu en as envie. dit-il. Je... Je ne veux pas te retenir chez moi. Je dois t'effrayer. Sauf, j'aimerais que tu ne dises rien. Je te promets que je ne ferai aucun mal, mais ne dis rien, s'il-te-plait.

Il leva sa tête vers moi, les yeux humides. J'eu un pincement énorme au coeur, le voyant dans un tel état, lui ayant l'air si dure, ferme et sans émotions. 

J'entrouvai la bouche en secouant légèrement la tête. Étrangement, je n'avais pas peur de lui. S'il avait été un vrai danger, il m'aurait déjà tué à ce moment même. Je n'aimais pas du tout l'ambiance lourde et malaisante qui rôdais dans la pièce; je ne savais que faire, que dire. 

-Pourquoi.. pourquoi tu ne m'as pas déjà... tuée? déglutis-je.

-Le peu de bon qui reste en dedans de moi fait en sorte que je ne tue que ceux qui mérite vraiment de mourir. Je... Des gens prennent contact avec moi et me paient pour que je les débarasse de certaine personne... mais je vérifie leur passé avant pour savoir si ces personnes méritent réellement de perdre la vie.

J'hochai la tête. 

-Leena, dit-il, la voix nouée. Je suis un monstre. 

Il pleurait.

Je secouai la tête, puis m'asseyai à ses côtés.

-Non, dis-je. Je sais qu'est-ce qu'un monstre et tu n'en es aucunement un. 

Lui, lui qui m'avait affligé tout ce mal, en était un. Et un vrai de vrai.


Point de vue d'Isaac

Je pris une bonne bouffée de cigarette et recrachai une fumée grisâtre quelques secondes plus tard. Angela était assise sur un fauteuil devant moi, en bikini rose à paillette. J'enlevai quelques poussières de mon complet noir quand Henri entra dans mon bureau, l'air inquiet.

-Isaac. James n'est toujours pas revenu, dit-il en refermant la porte.

J'haussai un sourcil et fit signe à Angela de sortir. Elle obéit aussitôt et s'éclipsa. Je détestais quand mes filles entendait mes affaires de travail.

-Cela fait combien de temps qu'il a disparu? demandai-je en humidifiant mes lippes minces.

Henri était un de mes associés les plus fidèles depuis le début de mon agence. J'engage des filles paumées aux grosses boules et d'un cul d'enfer et les paient pas trop cher pour qu'elles aillent se prostituer. J'e possédais en empire de la porno. J'étais le roi. 

Il fronça les sourcils.

-2 jours sans nouvelles, dit-il.

Je repris une bouffée d'air de ma cigarette. 

-Il doit être mort, dis-je en soupirant une brouillard de fumée. Il ne part jamais longtemps sans donner de nouvelles. 

Henri hocha la tête en se pinçant les lèvres. Je levai mon doigt vers la porte, signifiant qu'il pouvait sortir, ce qu'il fit sans plus attendre.

Je me massai le visage d'une main. Mon frère était mort. Et certainement pas accidentellement. Ce ne serait pas le premier à se faire tuer, notre bande n'est pas très appréciée dans le coin. Je dirige aussi un des plus grands réseaux de trafique de drogue de Floride. Disons que nous ne sommes pas bien bien légaux.

Je me levai d'un bon en enfilant mon manteau de feutre beige. Je vengerai sa mort. On ne tue pas un Wheeler. Surtout pas mon frangin. Retrouver son assassin sera un jeu d'enfant.

Chacun de mes hommes ont une puce dans le poignet gauche, pouvant indiqué où ils sont n'importe quand. Cela m'assure que je n'ai pas des taupes où bien qu'ils font correctement le travail demandé. Je n'aurai qu'à chercher où est-ce que ce connard à mis le corps de mon frère et je pourrai plus facilement le retracer et le buter. 

Je sortis de mon bureau et demandai à ce qu'un de mes collègues me remplace. Je serai absent pour quelque temps. 

Je frottai mes cheveux châtains et expirai bruyamment. Ceci n'était pas du tout dans mes plans. 

Je descendis les escaliers et croisai plusieurs de mes filles, réclamant leur paye.

-Vendredi les filles. J'ai rien de liquide d'ici là, leur dis-je, sachant très bien que c'était un mensonge.

Elles soupirèrent tout en replaçant leur accoutrement érotique. Je longeai le couloir menant à la sortie et vis Angela, dans sa pause.

-Angie! Dis-je, d'un sourire joueur en la pointant du doigt. 1243, première avenue, 23h. Enterrement de vie de garçon, policière. 

Je lui fis un clin d'oeil, puis elle roula les yeux en enroulant une de ses mèches blondes au bout de son doigt. C'était ma meilleure. 

-S'il te plait, dis-je en ouvrant la porte pour sortir.

Je regardai de gauche à droite puis entrai dans ma limousine. Mon chauffeur m'attendant à l'intérieur.

-Où on va? Me demanda-t-il, regardant dans le rétroviseur.

Je lui fis signe d'attendre un instant, le temps que je rentre le nom de mon frère dans mon téléphone. James Wheeler. Je vis un point rouge apparaître sur une carte et lui tendis mon cellulaire.

-Là. Dis-je.

J'appuyai ma tête contre la vitre teintée durant le trajet, un peu nostalgique de la mort de mon frère. Un bouillonnement de rage pris naissance en moi, au fur et à mesure que j'y pensais. James était la seule personne que j'aimais, que je tenais à coeur. Je ne comprenais pas pourquoi on l'avait tué lui.

Environ 45 minutes plus tard, le véhicule s'immobilisa. 

-Je crois que nous y sommes, dit-il.

J'ouvrai la porte et fut surpris de nous voir dans une forêt au bord de la route, peu éclairée, ayant comme seul mobilier un étrange container.

Fix YouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant