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J'observai sa corpulence marcher dans le couloir, appuyée contre le mur. Il avait de très grandes jambes et avait une démarche assez particulière. Je le regardai prendre quelque trucs ça et là et les mettre dans un sac à bandouillère, se déplaçant un peu partout dans la maison, comme si je n'étais pas là.

-Où vas-tu? Demandai-je, le voyant près à quitter la maison.

Il se retourna vivement vers moi en haussant les sourcils, comme s'il remarquait enfin que j'étais là.

-Travailler, dit-il en souriant, enfilant une casquette bleue marine sur sa tête où il était inscrit "Burger Palace" en rouge, faisant rapetisser le volume de ses cheveux.

Je souris bêtement, ne sachant quoi répondre.

Et moi?

-Euh... Je reviendrai vers 22 heures, dit-il en se grattant le crâne. Il y a la télévision et des trucs à bouffer dans le garde-manger.

Il pointa l'objet en question du bout du doigt.

-Euh... Fait comme chez toi. Et voici mon numéro de cellulaire s'il y a un problème.

Il posa un papier sur le comptoir.

Il ouvrit la porte en empoignant ses clefs, puis se retourna une dernière fois vers moi, le regard étrangement noir et sévère.

-N'entre pas dans ma chambre... s'il te plait. J'ai... J'ai pas fais le ménage et il y a pleins de trucs personnels... dit-il.

J'hochai la tête. Il fit un signe d'au revoir, que je répondis avec un sourire, puis il ferma la porte.

Je soupirai en regardant autour de moi, essayant de trouver quelque chose à faire en attendant. J'étais seule. Encore.


Point de vue d'Harry

J'aurais dû mettre une serrure à ma porte de chambre quand j'y avais déjà songé. Elle a apparemment trop peur de moi pour s'aventurer là dedans de toute façon.

Je débarrai ma voiture avec ma clef en un petit bruit, puis déposai mon lourd sac dans le coffre. J'appuyai un petit post-it jaune au dessus de mon tableau de bord en lisant le nom qui y est inscrit pour la millième fois en secouant la tête, puis démarrai la voiture.

James Logan Wheeler, 35, Trilton Street, Miami

Cela faisait beaucoup trop longtemps que je l'espionnais. Une semaine? Je connaissais sa routine quotidienne par coeur. Après mes heures de boulot, je ferai mon autre travail.

Je conduisis rapidement ma voiture jusqu'au petit restaurant que je travaillais en tenant fermement le volant, la mâchoire serrée. Je verrouillai ma voiture, puis entrai par la porte des employés dans la cuisine qui sentait le gras à plein nez.

***

Je jetai ma spatule dans l'évier, puis sortis en trombe, ignorant mon patron qui me disait au revoir. Je secouai la tête pour repousser mes mèches de mon visage et entrai rapidement dans ma voiture. Je changeai de chandail pour un T-shirt noir, puis regardai l'heure. 20h45. Si je conduisais vite, je ne le manquerai peut-être pas.

Je téléphonai à celui qui m'avait demandé de faire ce job et lui fit part que tout serait terminé d'ici ce soir.

Je me dirigeai rapidement à son domicile. Vers environ 21 heures, il allait au bar habituellement. Je me stationnai près de sa maison et fermai les lumières de ma voiture, puis patientai, la mâchoire contractée et les sourcils froncés. Il allait bien sortir un jour ou l'autre.

Je me remémorai tous les trucs horribles qu'il avait fait; viols, meurtres, braccages... Ce gars méritait bien de mourir.

Point de vue de Leena

Il était 22 heures 15 et Harry n'était toujours pas revenu. Les émissions étaient très ennuyantes donc je décidai de me promener dans la maison, à la recherche de quelque chose à faire. Je regardai attentivement les deux photos accrochées sur le mur que j'avais vu ce matin. Je vis que le couple sur la première n'était pas le même sur la deuxième, après les avoir observées. Harry était beaucoup plus jeune sur l'une d'elles. Je compris enfin.

L'une était ses parents biologiques et l'autre ses parents adoptifs.

Je fronçai les sourcils, trouvant qu'il faisait un peu pitié. Je continuai mon exploration et vis qu'il y avait une deuxième salle de bain, puis longeai le couloir pour aboutir à une porte close. Sa chambre, probablement. Je tournai la tête pou voir s'il n'arrivait pas quelqu'un dans l'entrée. Personne.

Cela m'intriguait beaucoup trop de m'empêcher d'aller dans cette pièce. Je me mordis la lèvres, puis tournai doucement la poignée de porte et entrai, le coeur battant.

Il ne m'avait pas mentit en disant que c'était le bordel. Des piles de vêtements cachaient le plancher de bois et la douillette grise de son lit. On pouvait voir qu'il portait pas mal les mêmes couleurs; noir, blanc et encore noir. Pour une pièce en désordre, elle sentait très bon, par contre.

Je marchai doucement, sur la pointe des pieds, en contournant le lit. J'observai un babillard rempli de brochures de journaux et de photos tout en continuant de marcher. Certaines photos avaient en trait rouge dessus, une seule était encerclée et d'autres n'avaient rien.

Aïe. Je me cognai le pied contre quelque chose de gros et lourd. Je me penchai pour voir qu'est-ce qui m'avait heurté et vis un énorme coffre en cuir, avec un cadenas décadenassé. Je restai médusée devant cet objet un instant, puis décidai de l'ouvrir.

Mes yeux formèrent deux grands cercles ainsi que ma bouche.
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