Tempête

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Alexandre

Le jour de repos fut une bénédiction pour tout le campement. Je me souvenais vaguement du jour où nous étions arrivé, Damien et moi, mais je me rendais compte à présent que l'ambiance chaleureuse qui nous avait accueilli avait disparu le soir du feu de camp. L'idée de Damien de donner à tout le monde l'occasion de passer du temps avec ses proches avait donné un nouveau souffle de vie au campement.

Je passai ma matinée dans les bras de mon amant, trop heureux de pouvoir enfin profiter de lui. Nous mangeâmes gaiement avec Lilly, Léna, Katie et une certaine Eloïse qui semblait vraiment bien s'entendre avec Damien. Elle faisait apparemment partie du bataillon qui s'infiltrerait dans le château à la recherche de mon géniteur. Malgré sa petite taille, elle avait l'air sûre d'elle et Damien me confirma qu'elle était particulièrement redoutable. Cela me rassura de savoir que mon amant aurait au moins une personne sur qui compter là-bas. Mon cœur se serra brièvement lorsque que je me rappelai que nous devions nous mettre en route dès le lendemain. Nous mettrions trois jours pour atteindre le château. Rien que trois petits jours et la vie de Damien serait à nouveau en danger. Une part de moi aurait aimé pouvoir enfermer mon amant quelque part, sous la garde de Léna, pour qu'il ne puisse pas venir avec nous. Mais je ne pouvais pas demander à Damien de me regarder partir mener une bataille qui le concernait tout autant. Je savais qu'il ne me le pardonnerait jamais si je ne le laissait pas se battre pour ses convictions et je l'aimais trop pour le contraindre à quoi que ce soit. Et surtout, j'avais besoin de lui là-bas plus que de n'importe qui d'autre. Avec lui à mes côtés, le combat ne me faisait plus aussi peur parce-que je savais exactement pourquoi je me battais. C'était le but de cette journée de repos : rappeler à tous les soldats l'objectif du combat.

Je sentis qu'on m'effleurait doucement le bras et je sortis de mes sombres pensées. Je fis un petit sourire fatigué à Damien et il sembla comprendre immédiatement le message. J'avais encore besoin de me retrouver seul avec lui, pour les dernières heures qu'il nous restait. Il me mena à notre tente et nous passâmes le reste de la journée à faire l'amour avant de s'endormir enlacés.

...

Le lendemain, tout s'accéléra de nouveau et la bulle de tranquillité qu'avait été la veille éclata. Nous nous mîmes en route en fin de matinée, après avoir fait les derniers préparatifs. Damien voyageait avec son bataillon et je marchais aux côtés de Lilly et je n'eu pas l'occasion de l'apercevoir avant qu'il ne me rejoigne enfin dans ma tente pour la nuit. Le reste du voyage se passa ainsi et nous arrivâmes bientôt dans les bois entourant la cité.

L'après-midi était bien avancée lorsque nous montâmes le camp à une distance assez grande du château pour ne pas se faire repérer mais assez proche pour pouvoir y retourner en moins d'une heure. Nous nous étions postés sur une petite colline qui nous offrait une vue imprenable sur la ville. Deux guérisseurs devaient rester sur place et attendre le signal que le château était tombé pour venir soigner d'éventuels blessés. Enfin, c'était le plan si tout se passait bien. J'espérais que, dans le cas contraire, les soldats parviendraient à atteindre le campement sans succomber à leurs blessures.

Je chassai ces idées noires en secouant la tête et repris la vérification de mes armes avant d'enfiler mon armure légère. Elle ne me protègerait probablement pas beaucoup en cas d'attaque au corps-à-corps mais elle serait plus pratique pour escalader et me faufiler dans les couloirs jusqu'à la salle du trône. Lorsque je fus enfin prêt, la nuit était tombée. Il était temps de lancer l'attaque.

...

Ma dague plaquée contre ma poitrine, j'attendis avec patience que les gardes qui couraient dans le château soient passés. J'avais infiltré le lieu quelques minutes plus tôt, profitant de la distraction créée par Lilly et son bataillon. Damien, son bataillon et moi étions passés par un passage secret qui débouchait dans les cuisines. Celui qui menait à mon ancienne chambre aurait été beaucoup plus efficace pour prendre le château rapidement mais il y avait trop de risques qu'il soit gardé depuis notre évasion. Une fois dans les cuisines, je m'étais séparé du bataillon pour chercher à atteindre la salle du trône où je devais attendre que le roi me soit amené. Juste avant que je disparaisse par une petite porte dérobée, Damien m'avait attrapé fermement par le bras et m'avait embrassé fougueusement.

Le prince d'Andoria (BxB)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant