0.8

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Anamala

— Mala' ? s'exclama la psychologue

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— Mala' ? s'exclama la psychologue.

Flashback

— Tu ne devrais pas la toucher, sinon tu vas devenir comme elle, chuchota une jeune fille derrière moi.

— Tu es sûre ? Mais qui t'a dit ça ? Ce n'est pas possible.

— Mais si, ma maman m'a dit de ne pas l'approcher... Les Noirs dans son genre ne méritent pas de place dans notre monde.

Je me retourne et elles arrêtent net de parler. Je les regarde en fronçant les sourcils, puis je lui balance un stylo au visage.

— Mais tu es complètement folle ! hurla son amie en l'emmenant loin de moi.

Toute la classe se mit à me regarder. La maîtresse arriva pour savoir qui était à l'origine de tout ce bruit, et ils pointèrent tous leurs doigts vers moi.

— Encore toi, Anamala ! C'est la deuxième fois que tu t'en prends aux autres, tu devrais avoir honte, déclara-t-elle en me tirant par le bras pour m'emmener dehors.

— Elle n'avait qu'à pas m'insulter ! criai-je à mon tour en essuyant mes larmes avec mon autre bras.

— Toujours des excuses... Tu veux juste qu'on te donne de l'attention, ma chère. Maintenant, tu connais l'endroit, je ne te le présente plus, n'est-ce pas, Anamala ? dit-elle en souriant.

— Je ne veux pas y aller ! Pourquoi est-ce que je ne suis jamais juste au coin, comme les autres ? Je ne veux pas, je ne veux pas ! protestai-je en essayant de me détacher d'elle.

Elle me poussa dans la salle et m'enferma. C'est la pièce que je déteste le plus : une salle sans lumière ni objets pour passer le temps, un espace étroit où aucun enfant ne devrait être enfermé. La maîtresse dit que c'est une salle qui me ressemble. Dès que je subis de l'acharnement, elle ne prend jamais mon parti, toujours celui des autres, et elle m'enferme ici toute la journée. Je n'ai droit à rien, simplement parce que je ne suis pas comme les autres.

Je suis noire.

Fin du flashback

— Mala' ?

— Hum... Désolée, dis-je en revenant à la réalité.

— Tu pensais à quoi ?

— À mon enfance.

— Je pense qu'on a assez travaillé comme ça. Je suis contente que cette nouvelle école te corresponde et que tu puisses t'ouvrir aux autres. Ne laisse pas la haine te contrôler.

— Merci beaucoup, Tata, déclarai-je en la prenant dans mes bras.

— Tu sais que je t'aime fort, ma petite Mala', me confia-t-elle en caressant mes cheveux.

Ma tante est psychologue. Elle m'a prise en charge depuis mes cinq ans, dès que je me suis confiée à mes parents au sujet du harcèlement que je vivais dans cette école. Je savais que je subissais de l'acharnement, mais en tant qu'enfant, on ne se rend pas compte de l'ampleur et de l'impact que cela peut avoir sur notre vie et notre avenir. Le fait de me concentrer sur mes études plutôt que sur les autres a beaucoup joué et m'a aidée à devenir celle que je suis aujourd'hui. C'est aussi en grande partie grâce à ma famille.

***

Je sors de la salle après m'être étirée. Rester assise à écouter un cours pendant plus de trois heures sans pause, c'est épuisant. Je dépose mes affaires dans mon casier et Hakira me rejoint.

— Hey, girl ! s'exclama-t-elle en souriant.

— Pourquoi es-tu si heureuse ? lui demandai-je, amusée.

— Parce que j'ai une annonce à te faire ! Alors, lors de la soirée, je ne t'ai pas raconté, mais Alex est venu me voir pour me demander si je l'aimais bien. J'ai avoué mes sentiments et on a discuté ensemble toute la nuit... Je crois qu'il m'aime bien.

— Mais c'est super, ça ! Tu vois, j'avais raison, déclarai-je en lui faisant un pouce en l'air.

— Par contre, j'ignore comment il l'a su... Bon, après, je m'en fiche un peu, puisque maintenant j'ai mes chances ! D'ailleurs, qui t'a raccompagnée après la soirée ? Tu as vite disparu, on t'a cherchée avec Alex.

— Salut, Hakira... et Anamala, s'exclama Adrien en me souriant avant de poursuivre son chemin.

— Adrien...

— Donc, tu as le béguin pour Adrien ! dit-elle en sautillant de joie.

— Non, non... Enfin, je ne sais pas, lui confiai-je en fermant mon casier. Il est sympa, mais j'ai des doutes.

— Adrien est quelqu'un de très ouvert. Ne crois pas ce que dit Léana, tu sais bien qu'elle en fait toujours des caisses. Écoute ton cœur et lance-toi.

— Tu as peut-être raison...

On aperçoit Britney, et à ses côtés Maxence, qui semblait assez blasé. Elle nous salue, on lui rend son salut. Max' et moi, nous nous regardons un moment avant que je détourne le regard et continue ma discussion avec Hakira. Ces derniers temps, je ne lui ai pas tellement adressé la parole. J'ignore si c'est parce que je le trouve hypocrite ou parce qu'il m'intimide autant.

— Je rêve ou Max' n'arrête pas de te regarder ? dit Hakira en jouant avec ses sourcils.

— Tu sais très bien ce que je pense de lui.

— Maxence ou Adrien... ? Tu as de bons goûts, mademoiselle Anamala.

— Des goûts ? Je ne fais rien, je veux juste... Attends. Hey, Alec ! le saluai-je. J'ai une question à te poser.

— Ouais, ma chère et douce Ana', déclara-t-il en riant, ce qui me fit rire aussi.

— On m'a dit que tu connaissais... Hum, il s'appelle Ross, c'est ça ?

— Ah, Ross... Bah, il ne sera pas là maintenant.

— Comment ça ? demandai-je en fronçant les sourcils. Je suis censée être en gestion avec lui... Super.

— Si tu veux, je vais essayer de le contacter, mais ça fait une semaine qu'il n'est pas venu et il ne veut pas me dire pourquoi.

— Merci beaucoup, Alec.

— De rien, ma belle.

Je rejoins Hakira, qui m'attendait près de la cafétéria, et commence à lui expliquer la situation. Dès que je mentionne le prénom « Ross », son expression change automatiquement. Il ne semble pas très apprécié, ce Ross...

— Ross est un peu... rebelle. Genre, le mec a des petits soucis personnels.

— Mais comment ça, rebelle ? Je ne comprends pas.

— C'est le demi-frère de Sylvain. Tu devrais lui demander la raison de son absence. Mais il aime foutre le bordel, me confia Hakira après avoir mangé sa part de tartelette.

Donc, je suis en groupe avec un mec qui est considéré comme un rebelle... Pas dans le sens « star » ou « fils à papa », non. Dans le sens « j'aime foutre le bordel », genre « je peux cramer l'école ». Il ne me manque plus qu'une chose à faire : demander plus d'informations à Sylvain.

𝐋𝐀 𝐃𝐀𝐑𝐊𝐒𝐊𝐈𝐍 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant