Il posa son regard sur elle, et je fis de même. Elle avait un beau visage, semblait sûre d'elle et était très élancée. Un style assez atypique, mais à la fois très chic.
- Mon ami m'a dit qu'on l'appelait la Fameuse, déclara Bastien.
- Mais pourquoi...
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Le truc le plus romantique qu'Adrien ait pu me faire...
Il m'avait organisé une soirée en plein milieu des bois, avec un paysage incroyable. Et ne parlons même pas du chalet... On pouvait apercevoir l'aurore boréale à travers les vitres. Je souris, ne sachant quoi dire, car il avait réalisé ce que je désirais : juste être avec quelqu'un, admirer un beau paysage, dans le silence et la chaleur l'un de l'autre.
Je me blottis dans ses bras en le remerciant pour ce rendez-vous. Il ne cessait de me répéter que ça lui faisait plaisir. Finalement, je ne suis pas déçue d'avoir écouté mon cœur et de lui avoir accordé mon attention. Il n'est pas ce que les autres disent de lui. Il est juste Adrien.
— Tu en penses quoi, des rumeurs sur toi ? lui demandai-je.
— Je sais ce que je vaux et je sais ce que je fais. Les gens aiment dire que je suis narcissique, alors qu'au contraire, j'essaie juste de ne pas paraître faible, me répond-il en caressant mes cheveux. Je ne me préoccupe pas des rumeurs, j'y suis habitué.
— Comment ça ?
— Mon père donne de l'argent à l'école, et les autres pensent que je sais tout parce que ma famille contribue en partie. Pourtant, ces mêmes personnes qui me jugent aiment venir à mes soirées et me dire que je suis génial.
— Pour moi, tu es génial, Adrien, lui dis-je en le regardant dans les yeux.
— Tu dis ça pour me charmer... et ça marche très bien, tu sais.
— Je sais, dis-je assurément.
On rigole, puis le silence reprend place. Mais ce n'est pas un silence gênant. C'est un silence agréable. Je me sens bien à ses côtés.
***
— Oh, Alex, tu m'as vite oubliée, à ce que je vois ! m'exclamai-je en souriant.
— Anamala, arrête de dire ça, tu seras toujours dans mon cœur ! Bon, même si je crois qu'il bat pour une autre en ce moment... dit-il en regardant Hakira, qui discutait avec Natalia.
— Alors fonce.
— Je ne savais pas qu'elle m'aimait bien. Quand Maxence me l'a avoué, j'ai d'abord été surp—
— Maxence ? le coupai-je, perplexe de sa confession.
— Oui, Maxence. Bon, après, il avait bu, donc je pensais qu'il disait des conneries, mais c'était vrai.
— Oh, j'ignorais cela.
— C'est un mal pour un bien, finalement. Je l'apprécie. Le peu de temps que j'ai passé avec elle m'a fait comprendre qu'elle m'intéresse, me confie-t-il.
— Mon petit Alex, tu es trop chou, lui dis-je en tapotant son épaule.
Alex est vraiment un sucre, et je pense qu'ils iraient bien ensemble. Adrien fait peu après son apparition, nous salue, puis se dirige vers sa salle de cours. Depuis notre rendez-vous, on est sur notre petit nuage, et je traîne beaucoup avec lui. Il reste souvent avec moi, et les filles commencent même à l'apprécier. Alex me salue aussi, puis il va rejoindre Hakira, tandis que je prends la direction de la cafétéria... Mais je tombe nez à nez avec un jeune homme.
— C'est toi, la renoi dont Sylvain m'a parlé ? demande-t-il froidement.
Ok. Ce mec n'a pas l'air de bonne humeur.
— Vous êtes ? lui demandai-je à mon tour, en fronçant les sourcils.
— On t'a pas appris qu'il faut répondre à une question par une réponse et non par une autre question, la miss ? s'exclame-t-il en coinçant une cigarette derrière son oreille.
— Tu es très malpoli pour me dire ça, alors que tu m'accostes aussi agressivement.
— Wouah, tu sais ce que c'est qu'être agressé ? Parce que je peux te le montrer maintenant, la fameuse.
— Ce n'est pas parce que tu as mis ta cigarette derrière ton oreille et que tu as un visage de bad boy que tu vas me faire peur. Puis, je n'ai pas utilisé le verbe "agresser", mais l'adverbe "agressivement".
— Vas-y, apprends-moi aussi le français pendant qu'on y est... Je t'ai juste posé une question, merde.
— Et moi aussi ! On aurait pu le faire à l'amiable, je ne sais pas pourquoi tu t'énerves... Attends... Je pense avoir cerné ton caractère. Ross, n'est-ce pas ? lui demandai-je en croisant les bras.
— Je vois que je suis déjà connu, la fameuse, n'est-ce pas ? répond-il en ajustant son bonnet.
— Enchantée, Ross. Je pense que ta technique d'intimidation est très mauvaise. Tente une prochaine fois avec plus d'entrain, dis-je en tapotant son épaule. Hé, on commence le boulot cette semaine, donc lundi, salle libre à 16 h. Si tu n'es pas là, je viendrai te chercher, Ross, ajoutai-je avant de reprendre ma route.
— J'ai hâte que tu viennes me chercher alors, la fameuse, dit-il en souriant, avant de s'éloigner dans la direction opposée.
Je ne tombe que sur des insolents, ce n'est pas possible. Je m'installe enfin à la cafétéria avec un bon café noisette et un cookie. Je discute avec Hakira par message, puis je relève la tête et aperçois Maxence. Il s'avance et me salue. Depuis notre altercation, je ne lui ai pas trop adressé la parole, et lui non plus.
— Salut, dit-il en passant une main dans ses cheveux.
Il semblait fatigué.
— Salut, lui répondis-je à mon tour. Tu veux t'asseoir ?
— Je pensais que tu n'allais jamais me le demander.
— Parce que j'attends les filles... Et me voilà avec toi. Sinon, ça va ?
J'ignorais d'où me venait ce courage de lui parler alors que j'avais dit que je me concentrais uniquement sur Adrien. Mais je n'arrive pas à l'ignorer.
— Ça se voit tant que ça que je suis épuisé ?
— Vu tes cernes, tu n'as pas dormi de toute la nuit.
— Je me suis embrouillé avec ma mère, déclare-t-il en soufflant.
— Tu ne t'entends pas bien avec tes parents ?
— J'aime mes parents, mais il m'arrive de me sentir oppressé par ma mère. Elle me rappelle à chaque fois que je ne suis pas comme Natalia... Que je suis une merde.
— Dis pas ça... Enfin, tu es une merde avec les filles, mais tu es doué. L'autre fois, je t'ai vu expliquer un cours à Alex, je ne te pensais pas si sérieux, lui confiai-je en riant.
— Je ne suis pas qu'un fêtard et une merde avec les filles, dit-il en riant à son tour. J'ai juste mal fait les choses avec toi.
On se regarde, puis je souffle. Soudainement, les filles arrivent, et Maxence s'en va, nous laissant seules. Je l'observe s'éloigner.