8 - L'avarice est un comble.

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     — Le cœur reçoit souvent ses réponses
     avant que le cerveau ne se pose les
     questions.

     — Le cœur reçoit souvent ses réponses      avant que le cerveau ne se pose les      questions

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Pdv interne :

- Comment vous vous percevez depuis votre incident (Y/n) ? Me demande le psychologue assit derrière son bureau.

Je l'observe remonter correctement ses lunettes, puis je me décide à prendre la parole, n'ayant pas vraiment le choix.

- Je suis devenue avare.

- ...

Il ne dit rien, moi non plus. Ça se sent qu'il attend que je reprenne et que j'explicite ma pensée, mais ce n'est que le début de la séance et je ne suis pas vraiment très à l'aise.

- Pouvez-vous m'expliquer plus en détails cette perception de vous-même ?

- Et bien... Vous voyez, avant je n'avais rien pour moi, voir rien tout court. Je commence hésitante. Mais là, je goûte enfin au plaisir de la vie, je devrais être comblée non ? La satisfaction d'avoir ce qu'on a jamais eu et découvrir le bonheur devrait suffir à me rendre repue vous ne pensez pas ? J'enchaîne les questions rhétoriques, et sans m'en rendre compte je commence à tout déballer. Pourtant ce n'est pas le cas, je veux toujours plus. C'est horrible comme sensation, on m'offre sur un plateau tout ce que je n'ai jamais fait que demander, pourtant ça ne me suffit pas. Ce que j'imaginais comme l'apogée de ma vie, n'est en réalité que le maigre début. L'avarice est un comble, ou une pute.

- Hm, je vois...

Le vieillard prend des notes, et moi je reste allongée sur ce sofa, comme un bâton tellement je suis rigide.

- Vous ressentez d'autres sentiments contradictoires ?

- J'en sais trop rien... J'ai l'impression d'avoir énormément de mal à nommer mes émotions, ça aussi c'est horrible. Je poursuis en soupirant.

- ... Comment vous êtes-vous sentie en vous réveillant ?

- Bonne question... Je crois qu'au premier abord, j'étais triste. J'avoue honteusement.

- Triste ?

- Triste et énervée. Je voulais vraiment mourir ce jour-là, et même ça j'y arrive pas. Je continue en balbutiant. À mon réveil, j'avais d'abord du mal à comprendre ce qu'il se passait, puis j'ai été submergé d'une envie de pleurer, parce que je respirais.

- Et maintenant ?

- Je suppose que ça va un peu mieux, même si au fond, je sais qu'une partie de moi aurait souhaité clamser en sautant de l'immeuble au lieu d'être sauvée.

Le dire à voix haute, c'est avouer l'inavouable, mais étonnement, ça me fait du bien. Cependant ça n'enlève en rien mon stress, je triture mes doigts sans cesse.

𝘉𝘢𝘤𝘩𝘪𝘳𝘢 𝘹 𝘙𝘦𝘢𝘥𝘦𝘳 | 𝐋𝐀 𝐑𝐄𝐕𝐄𝐑𝐈𝐄 𝐃𝐄𝐒 𝐄𝐍𝐓𝐈𝐂𝐇𝐄𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant